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Sur le vif - Page 570

  • Juges étrangers : mon préliminaire

     

    Sur le vif - Jeudi 25.10.18 - 11.07h

     

    Le 25 novembre, le peuple et les cantons se prononceront sur l'initiative visant à la primauté du droit suisse sur le droit international.

     

    Le débat est lancé. Dire oui, ou dire non, participer, s'engager, donner son avis, est le droit de TOUTES LES CITOYENNES, TOUS LES CITOYENS de ce pays. Chacune, chacun, peut intervenir, exprimer son point de vue. Une initiative est une affaire du peuple avec le peuple. Elle n'est en aucun cas l'affaire privilégiée des 246 élus aux Chambres fédérales.

     

    En Suisse, nous sommes environ huit millions d'habitants. Si on enlève les jeunes de moins de dix-huit ans, et les étrangers (qui n'ont pas le droit de vote sur le plan fédéral), nous sommes un peu plus de cinq millions d'hommes et de femmes à constituer le corps électoral qui pourra, le jour venu, se prononcer. J'invite ces cinq millions à donner leur avis. Il y aura des pour. Il y aura des contre. Et le 25 novembre, dans un sens ou dans l'autre, il y aura une DÉCISION DU SOUVERAIN. Dans tous les cas, nous devrons l'accepter.

     

    Dans ce préliminaire, je ne vous ai pas encore donné mon avis sur cette initiative. Cela viendra. J'ai juste tenu à préciser l'ampleur nationale du théâtre d'opérations électoral, lorsque nous avons affaire à une initiative.

     

    J'ajoute une dernière chose, dans ce premier texte de ma part sur cet objet du 25 novembre. Nous sommes des CITOYENNES ET DES CITOYENS LIBRES. Nous n'avons d'ordre électoral à recevoir de personne. Chacun de nous votera en fonction de son intime conviction. Chacun est libre de dire ce qu'il vote, ou de le taire. Nul, je dis bien NUL n'a le droit d'opérer sur nous la moindre pression. Chaque partie, certes, peut tenter de nous convaincre, c'est son rôle. Mais il n'est pas question d'accepter de se laisser intimider, dicter son vote, traiter de mauvais Suisse, parce qu'on serait pour le oui, ou pour le non.

     

    Voulons-nous que le droit suisse prime sur le droit international ? Il y a, des deux côtés, de très bons arguments. Ceux qui les énoncent doivent être respectés, comme des concitoyens qui participent, avec nous, à un grand débat national. Le thème est essentiel : il définit les contours de la souveraineté législative nationale, dans le cadre de nos relations passées contractuellement avec l'étranger. C'est un thème qui vaut largement une belle campagne. Il est l'un des plus importants de ces dernières années. Alors, engueulons-nous fraternellement entre citoyennes et citoyens. Et, une fois le verdict tombé, sachons l'accepter.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Conseil d'Etat : la liste, SVP !

     

    Sur le vif - Vendredi 19.10.18 - 09.39h

     

    La question n'est pas de nier le réchauffement climatique. Ce dernier est un fait, mesurable.

     

    Non, la question est de savoir si on est obligé, par le gouvernement, de tenir pour dogme intangible, sur les causes de ce réchauffement, les thèses d'un groupe d'experts.

     

    Dans cette seconde hypothèse, merci au Conseil d’État genevois de bien vouloir établir, en noir, la liste exhaustive des thèmes où peut encore s'exercer l'esprit critique. Et, en rouge, ceux auxquels la liberté de pensée ne saurait s'exercer.

     

    Ce rouge et ce noir, non en fonction de la loi, que nous devons assurément tous respecter. Mais en fonction d'une idéologie imposée par l'exécutif. Parce qu'elle correspondrait, par exemple, à la doxa dominante d'un moment.

     

    Nous nous réjouissons de prendre connaissance de ce précieux document.

     

    Pascal Décaillet

     

  • PLR : les rancoeurs cachées de la fusion

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.10.18

     

    L’histoire exhume le fumet de province des romans de Balzac. Ou ceux de François Mauriac (1885-1970), qui nous raconte si bien les petits dessous cachés de cette bourgeoisie bordelaise qui l’a vu grandir. Il y a la famille, le mariage, le non-dit, l’argent. Il y a ce qu’on laisse paraître et ce qu’on cache. Il y a tout ce fatras de détails qui encombrent les destins, toutes ces petitesses, derrière les paravents de grandeur. En l’espèce, nous ne sommes pas en Gironde, mais à Genève. La famille n’est pas constituée d’un homme et d’une femme, mais de deux partis : elle s’appelle le PLR. Le mariage s’est déroulé en grande pompe, en mai 2011. A-t-il jamais été consommé ?

     

    Dans toute bonne famille, il y a des bijoux. Fragments d’héritage, auxquels on tient. On a beau faire trésor commun, on les garde pour soi, comme la prunelle de ses yeux. C’est, apparemment, ce qui est arrivé aux radicaux, lors de leurs noces avec les libéraux. La Tribune de Genève nous le révèle : on a décidé de se mettre de côté une bonne vieille cagnotte, un peu comme des joueurs de cartes, habitués d’un bistrot. On a « omis » de la verser dans le pot commun, on s’est dit qu’elle pourrait servir à soutenir le pas héroïque des grognards radicaux, dans les futures campagnes. Le pas des radicaux, oui, avec sa cadence républicaine, sa marche consulaire, ses parfums d’Empire. Et pas celui des libéraux, ces héritiers des patriciens et de la Restauration. Se marier, on veut bien, s’il le faut, mais oublier l’Histoire, jamais.

     

    Bref, on s’est tricoté un bas de laine, et on l’a planqué. On aurait créé un « Cercle Fazy-Favon » (ça ne s’invente pas !) servant de trésorerie pour financer des opérations électorales, tiens par exemple la campagne de 2015 autour de la loi sur la police. Illégal ? Peut-être pas. Mais révélateur. La fusion, entre libéraux et radicaux, n’allait pas de soi. Les origines historiques, je pourrais vous en parler des heures, sont tellement antinomiques, la méfiance entre les états-majors est atavique, le non-dit vaut son pesant d’or. Beaucoup de militants, des deux côtés, ont loyalement joué le jeu, laissant le passé pour construire un nouveau parti. Hommage à eux. Mais pas mal d’autres, surtout dans les officines, ont continué de jouer l’ancien parti.

     

    Quand on vous dit, depuis l’enfance, que vous êtes l’héritier des Lumières, de la Révolution, des Soldats de l’An II, des immenses figures qui ont fait la Suisse de 1848, et celle qui a suivi, vous avez peut-être un peu de peine à vous surexciter à l’idée d’un destin commun avec les fatigues patriciennes de la Vieille Ville, celles qui encensent tant la Restauration. Alors, voilà, on a gardé pour soi les quelques misérables sous que, dans sa radicale sueur, on avait pu mettre de côté. On s’est dit que ça pourrait servir. On a lâché quelques pièces, en 2015, pour faire passer une loi contestée par la moitié de l’électorat. On ne demande même pas le divorce, d’ailleurs. On se dit juste qu’on va vieillir ensemble. C’est déjà quelque chose, non ?

     

    Pascal Décaillet