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Sur le vif - Page 443

  • L'intangible noirceur du pouvoir

     

    Sur le vif - Mercredi 27.11.19 - 16.25h

     

    Rien, ni personne, ne "fait de la politique autrement".

    Les femmes ne font pas de la politique autrement.

    La gauche ne fait pas de la politique autrement.

    Les jeunes ne font pas de la politique autrement.

    "Faire de la politique autrement", c'est la promesse électorale de ceux qui veulent le pouvoir.

    Dès qu'ils l'ont obtenu, ils se mettent à faire de la politique exactement comme les autres. Comme eux, ils s'endurcissent. Comme eux, ils s'isolent. Comme eux, ils fonctionnent avec des gardes rapprochées, des commis aux basses oeuvres. Comme eux, ils s'accrochent. Comme eux, ils font tout pour demeurer au pouvoir.

    Rien, ni personne, n'échappe à cela.

    La grande saloperie du monde, c'est le pouvoir. D'où qu'il vienne, il vous corrode, il vous corrompt, il fait de vous un prédateur, il vous salit, il vous marque à jamais.

    Tant que les postes politiques seront des postes de pouvoir, avec capacité de choisir les gens, jouer de leurs ambitions, actionner des sommes d'argent, donner aux uns plutôt qu'aux autres, valoriser Jean pour humilier Paul, il n'y aura aucun changement.

    Adolescent, très tôt, j'ai eu l'immense privilège de lire en grec Thucydide (La Guerre du Péloponnèse) ou le génial biographe Plutarque, parmi beaucoup d'autres. Et puis, les grands tragiques. Et puis, tout le reste, Brecht évidemment. L'impression qui domine, au-delà des sublimes vertus littéraires, est celle de la permanence et de l'immanence d'une infinie noirceur humaine, dès que se trouve en jeu le principe même du pouvoir.

    Je ne crois pas au progrès. Je crois à l'éternité d'ébène des ambitions. Et au fond, bien qu'admirant tant de grands hommes dans l'Histoire, de Charles de Gaulle à Willy Brandt, de Nasser à Mendès France, je crois nourrir en moi une immense détestation du pouvoir.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Mollachus, s'abstenir !

     

    Sur le vif - Mardi 26.11.19 - 15.55h

     

    On accorde beaucoup trop d'importance au contrat de travail, depuis 82 ans, en Suisse. Huit décennies pour gonfler les syndicats, les faîtières, les apparatchiks, en en face l'équivalent, côté patronal. Dresser une machine de guerre contre une autre.

    L'important dans la vie, c'est d'avoir du travail. Pas d'avoir un contrat. On peut parfaitement vivre sans contrat, mais pour cela il faut se battre soi-même, avec une sacrée férocité, pour être et demeurer un petit entrepreneur. C'est beaucoup plus dur, mais c'est sacrément gratifiant.

    D'ici une ou deux générations, la sacralisation, depuis 1937, du contrat, donc des rapports contractuels, donc des conventions collectives, aura sans doute fait son temps. Il y aura toujours des gens qui travailleront. Et il faut, dès aujourd'hui, leur faciliter la tâche pour qu'ils apprennent à prendre en charge, eux-mêmes (et non sous la paternité, ou le paternalisme, d'un employeur), leurs assurances sociales, leur gestion personnelle à long terme. Comme le fait n'importe quel indépendant, n'importe quel entrepreneur.

    Le but, dans la vie, c'est de réaliser ses rêves, y compris professionnels. Pour cela, il faut beaucoup s'investir, prendre des risques, se battre comme un lion, laisser peut-être une partie de sa santé. Mais il n'est écrit nulle part qu'il faille entrer dans l'obédience d'une relation contractuelle.

    Le contrat de 1937, en Suisse, comme ailleurs, était calqué sur la société patriarcale et autoritaire de l'époque, avec des hiérarchies puissantes, au mieux un paternalisme amical de l'employeur, au pire une saloperie de petit tyran d'entreprise.

    Je peux comprendre que le rêve d'un jeune soit d'avoir du travail, et nous devons tout faire pour cela. Je conçois moins qu'il puisse rêver d'entrer dans une relation contractuelle. Il y a, pour les esprits et les caractères indépendants, impétueux, beaucoup mieux à faire : être son propre patron.

    J'ai fait ce choix il y a quatorze ans. Je ne le regrette pas une seule seconde. Mais je vous préviens: c'est très dur. Mollachus, s'abstenir.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • La Cour, mes Frères !

     

    Sur le vif - Mardi 26.11.19 - 10.25h

     

    Un élu législatif ne représente pas l'Etat, mais la société, dans toute sa diversité. Merci à la Cour de justice de l'avoir rappelé.

    Quant à la petite Fraternité qui, à Genève, n'en peut plus de se prendre pour le petit Père Combes en 1905, et de nous imposer l'abstraction glacée de ses géométries, parce qu'elle aurait tout compris mieux que les autres, il va lui falloir modérer quelque peu ses ardeurs.

     

    Pascal Décaillet