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Sur le vif - Page 383

  • Le ventre de la mémoire

     

    Sur le vif - Jeudi 11.06.20 - 10.27h

     

    Celui qui n'a pas lu au moins trois mille livres d'Histoire, ni confronté, pour chaque sujet, le maximum de visions (celle des vaincus, dans une guerre, par exemple), ne devrait pas se lancer en politique. Toujours, il lui manquera cruellement l'essentiel : la vision diachronique, la perspective, la mise en contexte, le sens de la durée, la passion de Thucydide pour les causes et les effets.

    Le préparation pour la politique n'est certainement pas la philosophie. Ni la pure mécanique des idées. Mais l'Histoire. La prise en compte, patiente, sur des décennies de lectures et d'archives, du réel. La lente reconstitution, dans sa conscience, comme il en va d'une photographie révélée en chambre noire, d'une vérité. Avec toutes ses facettes, toutes ses contradictions, toutes ses désespérantes impasses.

    Car l'approche historique ne propose pas de solution. Ni de lois universelles. Rien de tout cela. Tout est particulier, infinitésimal parfois, il faut aller y voir de très près. J'ai plus appris sur certains éléments du Troisième Reich, à la sortie de l'enfance, en lisant la correspondance en allemand de ma mère avec des gens qu'elle avait fréquentés en 1937 et 1938, que dans des quantités de livres.

    Il faut aller voir. Il faut gratter. Il faut rejeter la morale et le jugement. Il faut constituer le réel dans sa conscience. En accepter l'insondable complexité. Multiplier les sources et les témoignages. Se garder de tout universel. Laissons le ciel aux cosmopolites. Plongeons-nous dans les entrailles de la terre. Dans le ventre de la mémoire.

     

    Pascal Décaillet

  • Non, la Suisse n'est pas raciste !

     

    Sur le vif - Mardi 09.06.20 - 22.55h

     

    Non, non et non, la Suisse n'est pas un pays raciste ! Le seul fait de libeller ainsi les choses est immonde. Il y a certes, dans notre pays, des dérapages, et ils doivent assurément être condamnés. Car tout être humain en vaut un autre, aucun problème avec cela !

    Mais venir transposer, par pur opportunisme de manifestants professionnels (les éternels agités, qui guettaient depuis trois mois l'occasion de retrouver cette rue qu'ils adulent), la vraie question du racisme aux États-Unis, vieille comme l'Histoire de ce pays, sur notre Suisse, est un procédé inqualifiable.

    Pour ma part, et je me contrefous de mon image auprès des bobos, je n'accepte pas ce procédé. Il me révulse ! J'invite tous les Suisses qui pensent comme moi à se révolter contre cette dictature bruyante de la minorité.

    Quant aux éternels agitateurs de la rue, peu importe la cause, pourvu qu'on batte le pavé, ils doivent rendre des comptes à la justice pour les manifestes transgressions de distances, au mépris de toutes les règles, ce soir. Ils sont faciles à trouver : certains, qui remuent la tourbe depuis plus de quarante ans à Genève, appelaient déjà, il y a quelques jours, à la manif des cyclistes. Ces gens-là doivent assumer leurs responsabilités. La République des manifs, la République des gueulards, la République de la rue, c'est non !

     

    Pascal Décaillet

  • Colère et dégoût

     

    Sur le vif - Mardi 09.06.20 - 21.01h

     

    Les centaines d'images de la manif de ce soir sont parfaitement claires : aucune distance n'a été respectée. La loi républicaine a été bafouée. Pendant ce temps, on tyrannise commerçants et restaurateurs avec des règles et des contrôles tatillons. C'est parfaitement dégueulasse. À Genève, il y a désormais deux poids et deux mesures face à la loi. Immense colère citoyenne. Et une forme de dégoût. Les 495'000 Genevois n'ayant pas participé à cette catharsis de la transgression doivent maintenant se faire entendre.

     

    Pascal Décaillet