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Sur le vif - Page 280

  • Cyril Aellen : une campagne qui commence bien

     
    Sur le vif - Lundi 25.01.21 - 13.59h
     
     
    Le début de campagne de Cyril Aellen est excellent. Parce qu'il nous surprend. Et a l'audace d'ouvrir des horizons.
     
    De ce spécialiste des Finances cantonales, avec qui, depuis une décennie, nous avons tant débattu de la dette et des déficits, on aurait pu craindre une campagne sur ce seul thème. Il n'en est rien : le candidat PLR défriche là où on ne l'attend pas. Et il a parfaitement raison.
     
    Il multiplie, par exemple, les interventions sur la Formation, au sens très large, incluant à juste titre la formation professionnelle et l'apprentissage. Et puis, ce matin, un autre thème, qui pointe une réalité en souffrance : il annonce intervenir au Grand Conseil pour une réouverture (dans le respect des normes sanitaires) des lieux culturels. C'est un vrai problème, il a raison de l'empoigner, il esquisse une solution, il ouvre une fenêtre, il nous donne un peu d'air, ça fait du bien par les temps qui courent.
     
    La Formation, la Culture. Deux domaines qui ne sont pas voués pour l'éternité à relever de la gauche. On rêve d'un DIP enthousiasmant, performant, passionné de culture et de transmission, sans pour autant charrier des armées d'apparatchiks. On rêve d'autre chose que d'un amas de décombres, un champ de ruines. On rêve d'une culture qui nous ébouriffe et nous élève, qui nous remue et nous soulève, sans pour autant verser dans le clientélisme. Une droite intelligente, éclairée, audacieuse, pourrait parfaitement gérer, à Genève, ces deux domaines.
     
    Une campagne qui commence bien. Ce qui, bien sûr, ne préjuge en rien de son résultat final. Nul d'entre nous, pour l'heure, ne peut prédire qui sera élu. Et c'est très bien ainsi : la démocratie est faite pour nous surprendre, elle est une affaire du peuple face au peuple, à des milliers de lieues des intermédiaires, des états-majors et des petits calculs des partis.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Ni anges, ni bêtes !

     
    Sur le vif - Dimanche 24.01.21 - 14.39h
     
     
    Des esprits libres ? Mais chacun d'entre nous est persuadé d'en être un ! Convaincu, aussi, d'être soi-même un peu plus libre que tous les autres. Écrire, prendre position, c'est affirmer cette liberté, faire sans cesse vibrer d'infinies variations sur le thème du libre-arbitre, face à la convenance. Comme nous sommes très orgueilleux, chacun, dans cette dialectique, s'attribue le beau rôle : celui du penseur libre, face à la masse captive.
     
    En réalité, c'est plus compliqué, et nous le savons bien. Même ceux qui s'efforcent de penser librement (d'aucuns s'en dispensent facilement) se trouvent en fait configurés par un nombre impressionnant de paramètres, sur lesquels ils n'ont pas prise : leur passé, leurs souffrances, leur éducation, les choix de lectures qu'ils se sont eux-mêmes imposées. On érige sa statue comme on bâtit des murs, même glaise, même ciment.
     
    Personne n'est totalement libre. Et personne n'est entièrement captif. Nous sommes tous dans les méandres d'un entre-deux. Il y a ce qui nous conditionne, et il y a, parfois (on l'espère, tout de même), le feu de certaines percées. De la banalité comme de la saillie, nous sommes tous capables. Nul d'entre nous n'est maudit pour l'éternité, nul n'est sauvé a priori. Vivre, écrire, c'est tenter de se frayer un chemin entre l'erreur et la vérité, entre le masque et la sincérité, entre la parole qui porte et celle qui nous enferme dans notre solitude.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Demain l'insolence, promis juré !

     
    Sur le vif - Vendredi 22.01.21 - 19.20h
     
     
     
    Ils disent tous : "Nous allons être insolents, impertinents, vous allez voir ce que vous allez voir !".
     
    C'est bien, mes amis, constamment interrogés, par vos confrères, sur ce que vous ALLEZ FAIRE. Un jour ! C'est fou, en passant, cette manie de se focaliser sur les INTENTIONS, là où on dispose d'une certaine matière, me semble-t-il, pour juger sur ACTES.
     
    C'est bien, avec vos futurs journaux, qui paraîtront UN JOUR, soyez insolents, impertinents.
     
    Mais juste une question : vous vous exprimez dans l'espace public depuis des années, et même des décennies pour certains. Vous avez déjà derrière vous de longues carrières dans la presse romande. Vous avez été rédactrices en chef de journaux, tiens certains d'entre eux ont disparu, d'ailleurs. Vous n'avez jamais songé, pendant ces longues années où vous en aviez le pouvoir et l'occasion, même de l'extrême commissure des lèvres, à vous montrer insolents, impertinents ?
     
    Ne me dites pas que la promesse de l'insolence, l'imminence de l'impertinence, ne seraient qu'un argument marketing. Ce serait un peu désespérant, non ?
     
     
    Pascal Décaillet