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Sur le vif - Page 1116

  • Sur les murs, l’Enfer

     

    « Post Tenebras Egalité ». C’est le slogan – puissamment pensé – de la Ville de Genève. A découvrir, dans les jours qui viennent, sur 200 affiches.

     

    Il y a des gens qui sont payés, à la Ville, pour trouver ça ? Et tiens, puisqu’on parle monnaie, ça va chercher dans les combien, cette honorable plaisanterie, pour les contribuables ?

     

    Jean-Pierre Jobin, le Méphisto du slogan qui gifle et qui percute, est-il dans le coup ? Rouget de l’Isle, les Soldats de l’An II ont-ils été consultés ?

     

    On a comparé avec le triptyque du Maréchal ? On a offert une francisque au lauréat du concours d’idées ?

     

    On a pensé aux âmes sensibles ? Elles s’imaginaient qu’après les ténèbres, faute de lumière, il pût au moins y avoir le néant. Une forme de repos éternel, limbé, dans la ouate de l’éternité.

     

    L’Enfer, ce sont trois mots qui ne se supportent pas.

     

    L’Enfer, ce sont les mots des autres, lorsqu’ils veulent imposer un langage, le mouler sur une idéologie.

     

    Au-delà des derniers fleuves, plus loin que l’Enfer, il y a le militantisme féministe drapé dans l’officialité.

     

    Amitiés épicènes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Conseil d’Etat genevois prédit le passé


    Sous la forme d’un fastidieux catalogue énumératif, dans lequel on peine à voir émerger l’esquisse d’une priorité, le Conseil d’Etat genevois vient de publier son programme de législature.

     

    Un peu catalogue Veillon, un peu catalogue des vaisseaux, un rien annuaire téléphonique, un chouïa Redoute, ce document n’est rien d’autre qu’une juxtaposition. Sans mise en évidence par ordre d’urgence. « Gouverner c’est choisir », avait dit le plus grand homme d’Etat (peut-être le seul, d’ailleurs) de la Quatrième République, Pierre Mendès France. Là, le Conseil d’Etat ne choisit pas vraiment. Alors, gouverne-t-il ?

     

    Peut-être, enfin, pourrait-on, dans un abcès de folie qu’on voudra bien nous pardonner, rêver qu’une fois, les « programmes de législature » soient brandis AVANT les élections, ce qui permettrait d’élire des équipes sémantiquement cohérentes, et non des patchworks de fortune.

     

    Parce que là, un programme d’action avancé au septième mois d’un mandat qui en compte 48, on pourrait presque se dire que c’est un peu tard. Mais ce serait médire.

     

    Pascal Décaillet

     

  • L’homme qui fait fuir les cygnes

    Sur le vif - Dimanche 06.06.10 - 09.24h

     

    « Israël terroriste ». C’est en tête d’une manifestation hurlant ces deux mots que le conseiller national Carlo Sommaruga, hier, défilait sur le pont du Mont-Blanc, à Genève. Peu après, on a pu entendre le même personnage donner libre cours longuement à sa haine d’Israël, sans contradicteur, sur les ondes publiques.

    Ces braves gens qui manifestaient hier à Genève, avec leurs keffiehs, leurs drapeaux turcs et palestiniens, on apprécierait aussi de les entendre lorsque des bus scolaires israéliens sont la proie des roquettes de ce si cher et si charmant Hamas.

    On apprécierait, aussi, de recueillir leur point de vue si nuancé et documenté sur le transit, par Gaza, de toutes sortes d’armes visant, rien de moins, qu’à détruire Israël.

    Mais cela, on ne l’entend jamais. On perpétue, sans la moindre nuance, la bonne vieille tradition unilatéralement pro-palestinienne de la gauche suisse. On sort le keffieh, mythologie oblige, on vient brailler « Israël terroriste » sur le pont du Mont-Blanc, on ne donne jamais ce qualificatif à ceux d’en face, on cite sur les ondes quelques vagues Conventions de Genève, on se retranche derrière le paravent du droit international, et puis on rentre chez soi. Persuadé d’avoir participé à quelque chose d’héroïque, de grand.

    Alors qu’on a juste fait peur aux cygnes qui passaient. Avec de rauques hurlements. Ah, les braves gens !

     

    Pascal Décaillet

     

    PS: il y a, jour pour jour, 66 ans, une "flotille" un peu moins amatrice venait, sur les côtes de Normandie, contribuer à libérer l'Europe du plus abominable régime que ce continent ait connu. Là oui, je pense qu'on pouvait parler d'Etat terroriste.