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  • Mobilité : dehors, les Inquisiteurs Verts de la Ville !

     
    Sur le vif - Mardi 28.11.23 - 13.21h
     
     
    La nouvelle est tombée ce matin : les travaux prévus sur la Gare Cornavin ne seront pas terminés avant 2038. Pour être clair, ils ne commenceront pas vraiment avant plusieurs années.
     
    Quand on pense que ce printemps, un vaste plan de réduction de la place Cornavin à une seule voie, sous prétexte de la prétendue imminence du chantier de la Gare, était annoncé ! Il devait commencer cet été, juste après les travaux délirants et somptuaires de "revêtement phonoabsorbant" sur la rue de la Lausanne, et l'érection d'un ridicule muret, totalement inutile, au milieu de la rue de Lausanne. Cette rue est déjà à une seule voie pour les voitures, de chaque côté. Il y a régulièrement des véhicules immobilisés (ambulances, utilitaires, livreurs), vous êtes obligés de les dépasser, donc de foutre en l'air vos pneus en franchissant la stupide Muraille de Chine, juste placée là pour emmerder les automobilistes.
     
    Bref, sans doute grâce à Pierre Maudet, la mise en sens unique de la place Cornavin, dûment planifiée sous l'ère Dal Busco, ne s'est pas (encore) produite. C'était le bon sens même ! D'autant que les travaux décisifs, ceux qui toucheront la chaussée, ne commenceront pas avant des années. M. Dal Busco avait, une nouvelle fois, cédé aux ultras des Verts, dont le but, sous prétexte de "pacification" (on se croirait dans le Rif, en 1925), est bel et bien l'éradication de tout véhicule automobile à moteur du centre-ville. Ces gens-là sont entrés en urbanisme comme d'autres en religion. Ils poursuivent leur but, sans s'en détourner. Ils n'ont aucune parole. Passer des pactes avec eux, c'est sautiller sur l'ombre furtive du diable.
     
    Du nouveau ministre, il y a tant à attendre en matière de mobilité : de l'intelligence (il en a), du bon sens, du respect pour tous les modes de transports. Et surtout, qu'il remette à leur place les Inquisiteurs Verts de la "mobilité douce" exclusive. Enfin, qu'il place la Ville sous tutelle. Et en fasse chasser les doctrinaires furibards de la disparition de la voiture du centre-ville.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Strauss-Hofmannsthal : la 33ème galaxie

     
    Sur le vif - Lundi 27.11.23 - 15.12h
     
     
    Il est très clair que le Rosenkavalier de Richard Strauss (1864-1949), programmé en décembre, constitue à mes yeux le sommet de la Saison lyrique au Grand Théâtre. Le moment musical que je guette le plus, depuis Elektra.
     
    Richard Strauss a conduit la voix humaine, celle des femmes notamment, là où nul, même Wagner, peut-être même Mozart, ne l'avait encore élevée. On pense aux monologues d'Elektra, entre autres. La première fois que j'ai entendu un opéra de lui, à l'âge de 13 ans, j'ai été saisi, physiquement, par une force époustouflante. Un souffle de l'âme, surgi de la matérialité du corps. Quelque chose comme le feu.
     
    Je fréquente Richard Strauss depuis le début de l'adolescence. Mais il m'a fallu attendre l'âge de 18 ans pour rencontrer Hugo von Hofmannsthal (1874-1929), l'auteur du livret (comme celui d'Elektra, de Die Frau ohne Schatten, de Ariadne aux Naxos), bref le génial écrivain viennois qui formera, avec le Munichois Strauss, le plus exceptionnel couple librettiste-compositeur de l'Histoire de la musique. On pense à Mozart - Da Ponte, Berg - Wedekind, et surtout Brecht - Kurt Weill. Duos magiques, fusion de génies.
     
    L'homme qui m'a initié à Hofmannsthal, c'est Bernhard Böschenstein (1931-2019). Sans lui, sans cet incomparable passeur, je serais sans doute demeuré à l'écart de la langue si subtile de l'auteur du Rosenkavalier.
     
    Sans Richard Strauss, Hofmannsthal serait resté comme l'un des plus grands auteurs de la Vienne austro-hongroise. Mais il ne serait connu, au fond, que par les germanistes.
     
    Avec Strauss, il accède à l'universel. Porté par l'une des musiques les plus puissantes jamais composées par un humain, Hofmannsthal nous plonge dans la 33ème galaxie. Celle dont nul ne revient.
     
     
    Pascal Décaillet