Sur le vif - Dimanche 03.09.23 - 14.39h
Elle s'appelle Jacqueline Badran. Elle est socialiste. Elle est, depuis 2011, Conseillère nationale zurichoise. Elle dit, dans le Blick, des choses parfaitement exactes sur l'immigration en Suisse.
"Voilà 25 ans, nous dit-elle, que la Suisse attire beaucoup trop d'entreprises étrangères, depuis qu'on réforme les taux d'imposition pour les entreprises". Elle remonte à 1998, en effet un pic de la vague néo-libérale importée des pays anglo-saxons. Vague que, déjà à l'époque, dans tous mes éditos, je condamnais. Au nom d'un Etat social fort, auquel je crois de toutes mes forces.
Des cohortes de cadres et d'employés étrangers viennent s'installer dans notre pays. Les infrastructures ne suivent pas. Et Mme Badran ose dire : "Nous n'avons pas du tout besoin de ces entreprises". Elle ajoute : "La Suisse doit à nouveau se développer par elle-même, elle a les meilleures conditions pour cela grâce à son bon système de formation".
Enfin, une personne de gauche ose ! Après l'excellent Youniss Moussa sur les moralistes, voici Mme Badran nous tenant, sur l'immigration, un discours autre que celui de la sanctification béate de l'altérité.
Je ne suis pas socialiste, mais je ne suis pas non plus libéral. Je rêve d'un autre monde que d'un Monopoly de golden boys. Alors, je dis bravo à Mme Badran ! Je suis pour la priorité au peuple suisse. La préférence absolue à l'emploi pour les Suisses. Le recentrage sur le marché intérieur. L'encouragement aux PME suisses, toutes tailles confondues. La régulation drastique de l'immigration. J'ai voté OUI le 9 février 2014. Et j'ai voté OUI à Ecopop.
Je suis conscient de déplaire ici à une certaine droite hyper-libérale, libre-échangiste, limite libertaire sur le plan économique. Eh bien moi, je suis pour l'Etat. Un Etat fort, issu du peuple. Un Etat qui arbitre. Un Etat qui régule. Un Etat au service de tous les Suisses. A commencer par les plus défavorisés sur le plan social. Je suis pour une droite nationale, patriote, populaire et joyeuse. Et je remercie Mme Badran d'avoir lancé le débat, au sein de la gauche.
Pascal Décaillet