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  • Ni rentes, ni subventions : juste la sueur !

     
    Sur le vif - Dimanche 25.04.21 - 10.40h
     
     
    Si elle est acceptée le 13 juin, la loi CO2 viendra frapper de plein fouet les classes moyennes en Suisse. Ces même classes qui sont déjà, en termes d'impôts, de taxes, de loyers, de primes maladie, de retraites, de pouvoir d'achat, les dindons de la farce dans notre pays.
     
    Prenez la voiture : elle est souvent la fierté des plus modestes, la capacité d'un indépendant à se déplacer avec sa camionnette, d'un montagnard à descendre en plaine, d'une famille à partir en vacances, toutes valises dans le coffre, liberté totale de trajet, changer au dernier moment, aller voir les villages, les chapelles reculées. Non, Mesdames et Messieurs les bobos, le train n'est pas générateur d'un bonheur aussi universel que vous le prétendez. Et pour une famille, il est hors de prix.
     
    La taxe CO2 va frapper les classes moyennes. Encore un peu plus ! Sur l'autel de l'idéologie Verte, à laquelle presque plus personne ne semble oser s'opposer. Par conformisme avec la mode du moment, on les sacrifie, ces citoyens et citoyennes suisses qui se lèvent le matin pour aller bosser, ne comptent pas leurs heures, constituent l'une des classes laborieuses les plus compétentes, soucieuses de précision et de finitude, du continent européen, mais ne voient pas la couleur de ce qu'il gagnent, parce que l'impôt, les taxes, leur reprennent tout. Pour eux, aucune aide, jamais. Ni pour l'assurance-maladie. Ni pour le loyer. Ils ne font pas partie, par exemple, des 38% de Genevois totalement exonérés d'impôts. Ils sont là pour payer, payer, et encore payer.
     
    A croire que les hautes sphères dirigeantes du pays et les assistés auraient passé comme un pacte tacite sur le dos des classes moyennes. Pas trop de désordre social, pas de Grève générale de 1918, véritable traumatisme pour la grande bourgeoisie suisse. Le prix à payer ? On fait passer à la caisse les classes moyennes. Ceux qui bossent. Et ne vivent que de leur travail. Ni rentes, ni subventions : juste la sueur !
     
    Dans ce contexte, la taxe CO2, née de la doxa Verte, certes amendée par le Parlement, représente symboliquement l'allégeance de la classe politique suisse aux nouvelles matrices de pensée qu'on tente de nous imposer. On reprend déjà leur langage, j'en ai souvent parlé. On vote leurs lois. On parle comme eux. On fait comme ils disent. Bref, on se soumet. C'est votre intention ? Libre à vous. Pour ma part, la soumission n'a jamais été dans mes fantasmes.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Suisse-Europe : maintenant, ça suffit !

     
    Sur le vif - Vendredi 23.04.21 - 17.13h
     
     
    Il fallait s'y attendre, mais c'est encore pire que les pires de nos craintes. La tragi-comédie de Bruxelles, la Farce de Maître Parmelin, aboutit ce vendredi 23 avril 2021 à une situation où la Suisse s'humilie à Bruxelles. C'est un Vendredi Noir pour la diplomatie suisse, Jean-Pascal nous manque, lui qui savait exactement ce qu'il voulait, parlait au nom d'un Conseil fédéral uni, avait une vision, une stratégie, était doté de ce mélange unique de courage et de roublardise pour faire le voyage de Bruxelles sans finir dans les choux.
     
    Il ne s'agit pas d'accabler M. Parmelin. Mais enfin, pourquoi lui ? Certes, il est Président, mais on n'envoie pas ainsi à Bruxelles un franc-tireur esseulé, sans le Ministre des Affaires étrangères, sans l'appui puissant de ses six collègues, du Parlement, du peuple. Les partenaires européens ne sont pas des idiots, loin de là : il leur suffit de lire la presse suisse pour être au parfum de l'absence totale de tir de couverture dans cet envoi aventureux d'un singleton en apesanteur, privé de tout contact avec la base terrestre qui lui a confié cette hasardeuse mission.
     
    Désolé, mais notre Conseil fédéral est au-dessous de tout. Et M. Parmelin a été bien brave de monter ainsi au casse-pipe. Les principes élémentaires de la diplomatie ont été bafoués : on a juste envoyé le Président à Bruxelles, comme ça, en se disant qu'il pourrait peut-être en sortir quelque chose. On a vu le résultat.
     
    On n'envoie pas le Président de la Confédération à Bruxelles sans avoir, en amont, réuni dans le pays les ferveurs et les énergies. On ne l'envoie pas se fracasser contre la ligne des digues, sans avoir l'intime certitude qu'on a le pays profond derrière soi. On n'envoie pas le Président tenter de défendre un accord de hasard, mal fagoté, réprouvé par une grande partie de l'opinion suisse, en se disant que peut-être, il y aurait une chance que ça passe.
     
    La diplomatie, ça n'est pas cela. Et je repense, en cette fin d'après-midi, à mes nombreux contacts avec Jean-Pascal Delamuraz, il y a trente ans, sur l'Europe. Il savait que le Fantôme du Commandeur, c'était le peuple. Il l'a su, en tout cas, le 6 décembre 1992, à 15.22h, et à ses dépens ! Mais lui, tel Don Giovanni, avait eu le courage de l'affronter, cette statue de marbre. Il a joué, il a perdu, il a été grand. Tout le contraire de notre actuel Conseil fédéral, qui se contente de demi-jeu, de semi-certitudes.
     
    Colère. Rage au coeur. Il faut jeter cet accord, très vite. Et retrouver, face à l'Europe, un discours qui jaillisse des profondeurs des cœurs. Et non des conciliabules des experts.
     
     
    Pascal Décaillet
     

  • Je panse, donc je souffre

     
    Sur le vif - Jeudi 22.04.21 - 12.14h
     
     
    Choqués. Sidérés. Traumatisés. Blessés. Outragés. Et même pas libérés !
     
    Ce qui stupéfie, c'est la propension de nos contemporains, dans nos bonnes sociétés douillettes, et justement pas dans la partie réellement en souffrance du monde, à se revendiquer de l'ordre de la blessure.
     
    Un rien les blesse, un fétu d'insignifiance les offense. C'est le règne de la grande plaie, toujours revendiquée, jamais cicatrisée. On n'arbore plus son savoir, ni sa capacité d'analyse, on se contente de faire valoir l'éternelle vivacité, jamais apaisée, de sa blessure originelle. Je souffre, donc je suis.
     
    En chacune des ces âmes torturées, on aimerait tout au moins trouver l'universalité du Jeune Werther. Mais non. Nous vivons sous l'empire des souffrances spécifiques. Communautarisées. Avec des collectifs pour en porter la bannière, mettre au ban, siffler la meute, sonner l'hallali.
     
    Je panse, donc je souffre.
     
     
    Pascal Décaillet