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Je panse, donc je souffre

 
Sur le vif - Jeudi 22.04.21 - 12.14h
 
 
Choqués. Sidérés. Traumatisés. Blessés. Outragés. Et même pas libérés !
 
Ce qui stupéfie, c'est la propension de nos contemporains, dans nos bonnes sociétés douillettes, et justement pas dans la partie réellement en souffrance du monde, à se revendiquer de l'ordre de la blessure.
 
Un rien les blesse, un fétu d'insignifiance les offense. C'est le règne de la grande plaie, toujours revendiquée, jamais cicatrisée. On n'arbore plus son savoir, ni sa capacité d'analyse, on se contente de faire valoir l'éternelle vivacité, jamais apaisée, de sa blessure originelle. Je souffre, donc je suis.
 
En chacune des ces âmes torturées, on aimerait tout au moins trouver l'universalité du Jeune Werther. Mais non. Nous vivons sous l'empire des souffrances spécifiques. Communautarisées. Avec des collectifs pour en porter la bannière, mettre au ban, siffler la meute, sonner l'hallali.
 
Je panse, donc je souffre.
 
 
Pascal Décaillet

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