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  • Rien ne nous oblige à signer l'Armistice !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 17.06.20

     

    La question est simple : existe-t-il encore, en juin 2020, une droite à Genève et en Suisse ? Cette famille politique, plurielle (il faudrait dire « les droites »), donne l’impression, au niveau genevois comme sur le plan national, de ne plus avoir le moindre ressort pour défendre ses valeurs. Liberté individuelle, sécurité des personnes et des biens, attachement aux valeurs traditionnelles de notre pays, combat pour un État de droit, défense de la souveraineté suisse, de son indépendance. Lutte contre l’étouffement économique et fiscal de la classe moyenne. Tout cela vole en éclats ! On entend bien, ici et là, quelques bribes de voix autour de ces thèmes, mais elles demeurent des cris d’individus, des tentatives sporadiques, fragmentées, sans unité, sans projet ni cohérence d’ensemble. A vrai dire, la droite de ce pays semble en phase démissionnaire. S’apprête-t-elle à demander l’Armistice ?

     

    Ce serait dommage. Car, contrairement aux apparences, faites de bruit et de fureur, d’occupation constante de la rue par la gauche, de tintamarre et de banderoles rouges, le Canton de Genève est à droite ! Et la Suisse est à droite ! Ni la majorité politique du Grand Conseil, ni celle des Chambres fédérales à Berne, ne sont à gauche. Les Verts, par exemple, ont certes marqué des points lors des derniers scrutins, mais ils ne représentent guère plus de 15% de la population, allez disons 20% en étant déjà trop large ! Cela signifie que 80% à 85% de l’électorat, à Genève et en Suisse, ne vote pas Vert !

     

    Alors ? Alors, nous sommes sous l’empire d’une tétanisation des esprits. En matière climatique, en matière de sujets de société, en matière de transports, d’urbanisme, il convient maintenant, même si on n’appartient absolument pas au parti des Verts, de penser comme eux. Sinon, on se sentira comme en ostracisme. En exil intérieur, au milieu d’une marée dominante ! Et c’est là tout le drame : trop peu de politiques, hélas, osent la solitude. Il faut se fondre dans un moule, c’est tellement plus confortable. Et c’est d’autant plus commode que toute la politique suisse fonctionne sur les principes du grégaire : un parti est une paroisse, une église, une chapelle de pensée, avec un ou deux grands-prêtres, et surtout la masse des fidèles. Dans ce cocon de cooptation, on fait son nid, on éclot, on grandit, toujours dans le groupe ! Dès lors, pourquoi se singulariser ? Pourquoi risquer la rupture, l’isolement ? Pourquoi se mettre en marge ? Pourquoi se coltiner des nuits d’insomnie, avec des maux de ventre ? Le conformisme de pensée (par exemple, s’aligner sur la doxa des Verts, parce qu’elle est à la mode), c’est tellement plus douillet !

     

    A toutes ces démissions, pour ma part, je dis non. Je suis un homme seul. Un homme libre. Je n’appartiens à aucun groupe. Nul ne peut me dicter ma pensée. Et si j’ai des choses à dire, je le fais. Par exemple, dans ce journal. Dont j’apprécie le combat pour la liberté des idées. Excellente semaine à tous ! C’est le 80ème anniversaire de la capitulation française, le 22 juin 1940 à Rethondes. Mais nous, rien ne nous oblige à signer l’Armistice !

     

    Pascal Décaillet

  • La dette : non, non et non !

     

    Sur le vif - Mardi 16.06.20 - 14.51h

     

    Le frein à l'endettement et le frein aux déficits doivent impérativement être maintenus dans notre Canton. Ces deux mécanismes sont là pour empêcher nos autorités, législatives ou exécutives, dispendieuses par nature, de précipiter notre communauté citoyenne dans un statut de débiteur qui les étouffera, eux et surtout leurs enfants. Pour les générations suivantes, la dette est tout simplement dégueulasse.

    Le principe est simple : on dépense ce qu'on a. Si on n'a pas, on ne dépense pas. On travaille, tous, comme des fous, pour avoir de nouveau, et se remettre à dépenser. Tout individu raisonnable, tout homme ou toute femme ayant la responsabilité d'une famille, tout entrepreneur, surtout les petits (chez eux, pas de salades verbales, ils savent exactement, au centime près, où ils en sont, ce qu'ils peuvent se permettre, ce qu'ils doivent s'interdire), sait ce que cela veut dire. Pourquoi pas une Ville ? Pourquoi pas un Canton ? Pourquoi pas un pays ?

    Je suis un adversaire acharné de l'endettement. Et de grâce, qu'on ne vienne pas nous parler, comme la gauche, et aussi hélas une partie de la droite, de la "bonne dette", celle qui servirait aux "investissements". Quand on n'a pas d'argent, désolé Mesdames et Messieurs, mais on s'abstient "d'investir" ! On vit plus simplement, on accepte une forme d'austérité, on bosse dur, et quand on a de nouveau quelques fonds, alors oui, on dépense, ou on "investit".

    Tout le reste, c'est du bavardage de politicards. Mme Fontanet a parfaitement raison de ne pas augmenter d'un seul centime les impôts, qui étranglent à Genève la classe moyenne. Et elle a encore plus raison d'annoncer des coupes dans le train de vie de l'Etat. Elle demeure prudente dans les exemples. N'étant ni ministre, ni député, mais simples citoyennes ou simples citoyens, nous lui fournirons très volontiers des exemples précis et concrets de secteurs où ces ajustement devront être opérés. Par exemple, du côté de certains états-majors.

    Tout cela, oui. Mais pas le déficit. Et en encore moins la dette !

     

    Pascal Décaillet

  • Mai-juin 40 : un livre, un seul !

    Etrange Défaite.JPG

     

    Sur le vif - Mardi 16.06.20 - 09.05h

     

    Les six semaines de guerre-éclair de l'Allemagne contre la France, la victoire totale de la première contre la seconde, l'ampleur historique - et, à mes yeux, irrémédiable - de la défaite française, constituent, depuis au moins 45 ans, l'une de mes plus grandes passions historiques.

    Au moment où nous commémorons le 80ème anniversaire de cette offensive foudroyante, l'une des percées les plus réussies, les plus décisives, de l'Histoire militaire, je voudrais, sur des centaines de livres ou articles spécialisés que j'ai lus, vous en recommander un seul : "L'Etrange Défaite".

    Marc Bloch, 54 ans au moment des faits, est un homme immense. Historien, fondateur (avec Lucien Febvre) de l'Ecole des Annales en 1929, il a participé comme officier à toute la Grande Guerre (qu'il a terminée comme capitaine). En 1939, il a demandé à reprendre du service, et a vécu les terribles événements de mai-juin 40 comme officier d'état-major.

    Sous ses yeux, il a vu la France s'écrouler. Défaite militaire. Défaite intellectuelle. Défaite spirituelle. Défaite morale. La plus grande catastrophe de toute l'Histoire de France. Elle ne s'en remettra pas. À lire le livre, on a presque l'impression que les Allemands sont une sorte de personnage secondaire, juste le catalyseur d'une liquéfaction française qui ne demandait qu'un agent externe pour s'opérer.

    Ce livre est tout simplement saisissant. C'est un traité sur la pétrification des esprits, dans la pensée stratégique française, depuis 1918. Alors qu'en face, il y a le risque, l'audace, la surprise, le mouvement. Bref, le plan Manstein. Et le génie de Rommel pour passer la Meuse. Il y a, surtout, une ivresse dionysiaque de l'action, celle dont parle Nietzsche.

    Résistant, arrêté puis torturé par la Gestapo, Marc Bloch sera fusillé, au bord d'un champ, à Saint-Didier-de-Formans, le 16 juin 1944.

    Il m'arrive, en date du 16 juin, de penser à lui. On occupe sa mémoire comme on peut.

     

    Pascal Décaillet