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  • Jamais la dette !

     

    Sur le vif - Vendredi 11.10.19 - 04.08h

     

    En aucun cas il ne faut revenir sur le frein à l'endettement. Nulle gestion financière, ni celle d'une famille, ni celle d'une PME, ni celle d'un Etat, ne doit reposer sur la dette. Il faut d'abord réunir les fonds, et ensuite investir. Il ne faut jamais rien devoir à personne, pour assurer sa marge de manœuvre et son indépendance. Il faut maintenir son activité dans des proportions humaines, maîtrisables, respectueuses des personnes et de l'environnement. C'est peut-être vieux jeu, conservateur, tout ce qu'on voudra. Mais c'est ma conception - et ma pratique - de la gestion économique.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Seniors, avec nous !

     

    Commentaire publié dans GHI - 09.10.19

     

    Quelles retraites pour les Suisses, dans les décennies qui viennent ? La question est majeure, c’est l’un des sujets qui préoccupent le plus les habitants de notre pays. J’ai étudié à fond l’Histoire de nos régimes de retraites, avant la Seconde Guerre mondiale, puis dès 1948 (entrée en vigueur de l’AVS), puis au milieu des années 1980 (deuxième pilier obligatoire), puis aujourd’hui, avec la pyramide des âges inversée, et un très grand nombre de rentiers, les natifs du baby-boom, à qui notre société se doit d’attribuer une retraite décente.

     

    Une chose est certaine : le premier pilier, donc l’AVS, véritable fleuron de notre système social suisse, né du besoin d’Etat de l’immédiate après-guerre (débats parlementaires passionnants en 1947), réformé par dix révisions complètes, dont trois sous le remarquable conseiller fédéral Tschudi (PS, BS, 1959-1973), doit faire l’objet de nos attentions prioritaires. C’est lui qu’il s’agit de consolider à fond, car il est mutuel et solidaire, et se fonde sur l’aide entre les générations. L’AVS est un ciment de notre cohésion sociale.

     

    Aucune réforme des retraites, en Suisse, ne pourra faire l’économie d’une consolidation de l’AVS. Les personnes âgées, qui ont fait ce pays avant nous, et nous ont légué un pays prospère, ont droit à une vie décente. J’en profite pour les saluer, toutes, très amicalement. Leurs préoccupations sont les nôtres. Et nous voulons les garder avec nous, dans le corps social de ce pays que nous aimons.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Peter Handke, enfin !

     

    Sur le vif - Jeudi 10.10.19 - 14.08h

     

    Mon émotion fut immense, il y a environ une heure, en apprenant l'attribution du Nobel de Littérature 2019 à l'écrivain autrichien Peter Handke, quelques semaines avant ses 77 ans.

    Ma première pulsion aurait été de vous dire pourquoi, depuis l'âge de 18 ans, je lis cet immense auteur. Au Collège, où j'étais pourtant déjà très porté sur la littérature allemande, je n'avais pas entendu parler (enfin, il ne me semble pas) de celui qu'une prof d'Uni, à l'automne 76, avait appelé "Das schreckliche Kind der deutschsprachigen Literatur". Elle avait dit "Enfant terrible", alors nous étions allés voir, dans la bibliothèque. Le moins qu'on puisse dire est que nous ne fûmes pas déçus.

    Je réserve à un autre texte, dans les jours qui viennent, le soin de vous décrire pourquoi, à mes yeux, Handke a été l'un des écrivains majeurs, en langue allemande, depuis les années soixante, aux côtés de Heiner Müller ou Christa Wolf. D'autres, d'ici là, s'en chargeront, et ils auront bien raison.

    Mais j'en viens à un point, qui est à la fois littéraire et politique. C'est le courage, de la part de Handke - je l'avais relevé sur le moment, il y a 25 ans - d'avoir parlé des guerres balkaniques, au pire moment de l'anti-Serbie hallucinant qui se déversait sur l'Occident, en proposant, par le biais du récit littéraire, une vision serbe des événements. Aussitôt, cet écrivain majeur de la littérature de langue allemande avait été pris en haine par la communauté batracienne de ceux qui pensaient juste. Ce fut un moment terrible, de ceux qui vous désespèrent de la mission des intellectuels.

    A cet égard, le Nobel enfin attribué à Peter Handke, en plus d'une reconnaissance littéraire totalement méritée, c'est un magnifique camouflet à tous les BHL, les Kouchner, tous les donneurs de leçons, qui ont passé la décennie des guerres balkaniques, les années 1990, à nous instruire le procès de ceux qui ne pensaient pas comme eux. Donc, ceux qui ne pensaient pas comme l'OTAN, les États-Unis d'Amérique, la trahison mitterrandienne, et surtout l'Allemagne de Kohl, voulaient que nous pensions.

    Hommage au jury du Nobel. Cette fois, comme pour Günter Grass en 1999, comme pour Thomas Mann en 1929, ils ont vu incroyablement juste.

     

    Pascal Décaillet