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  • Jusqu'à l'os !

     

    Sur le vif - Mercredi 25.09.19 - 13.58h

     

    Prix des carburants : + 10 centimes par litre ! Décision insensée des Etats ! Jamais la classe moyenne, déjà tondue jusqu'à l'os, ne pourra absorber une telle augmentation. Pointer qui a voté quoi. S'en souvenir le 20 octobre. Sur le plan politique, entreprendre toutes choses pour s'opposer à cette décision.

    La Suisse ne se compose pas que de bobos ouatés, chantres et apôtres de la "mobilité douce", et autres sérénades en vogue. Mais de petits artisans, d'indépendants, de commerçants, de livreurs, d'habitants des régions périphériques, des fonds de vallées latérales, de paysans, d'ouvriers, qui ont absolument besoin d'un véhicule privé pour se rendre au travail. Et sont bien contents d'avoir une voiture familiale pour des vacances dûment méritées !

    Cette Suisse-là n'a pas la chance d'avoir l'abonnement général 1ère classe remboursé pour aller siéger aux Chambres fédérales.

    Cette Suisse-là, laborieuse et tondue, oubliée, méprisée, jusqu'à quand se taira-t-elle ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Suisse-Iran : le dialogue des intelligences

     

    Sur le vif - Mercredi 25.09.19 - 04.19h

     

    La rencontre, dans un grand hôtel de New York, entre Ueli Maurer et le Président iranien Hassan Rohani, constitue un excellent signal pour notre diplomatie suisse.

    Au moment où les Etats-Unis se préparent, sous la pression des lobbys que l'on sait, à lancer une nouvelle expédition militaire mortifère et insensée au Moyen Orient, notre petit pays, ami et respecté de tous dans cette région du monde, joue la meilleure de ses cartes : le maintien du contact, le respect d'interlocuteurs diabolisés par l'assourdissante propagande de l'Oncle Sam, le dialogue des intelligences.

    Surtout, Berne doit faire savoir aux Américains que leur croisade contre la Perse sera une sale guerre. Elle embraserait une nouvelle fois l'Orient compliqué, pourrait faire réagir les Russes, dévasterait les fragiles équilibres.

    Même l'éternel protégé de Washington au Proche Orient, depuis 1948, seule vraie raison de cette intervention américaine, n'en sortirait pas gagnant, à terme, une nouvelle coalition des haines arabo-persiques contre lui étant déjà prévisible, en cas de désolation américaine semée dans la région.

    Quant à la Suisse, elle n'est certes qu'un minuscule pays sur l'échiquier mondial. Et c'est justement pour cela qu'elle doit mener, dans sa diplomatie, une grande politique, avec ses intelligences et ses valeurs.

    Cette grande politique sera, en cas de guerre américaine contre l'Iran, d'oser condamner sans appel une telle action. Au printemps 2003, lors de l'expédition montée de toutes pièces contre l'Irak, la Suisse n'avait eu, hélas, ni cette clarté, ni ce courage.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Conseil d'Etat : le courage serait de démissionner en bloc !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.09.19

     

    Le Conseil d’Etat genevois dysfonctionne. Non dans la gestion individuelle, par chaque magistrat, des sept départements. Mais en tant que collège. D’abord, parce qu’il ne dégage aucune priorité, aucune lisibilité. Ensuite, parce que la zizanie interne règne sur des questions aussi majeures que le choix du budget ou la fiscalité des classes moyennes. Mais encore, parce que les bisbilles s’étalent sur la place publique. Enfin, et c’est sans doute là le point le plus douloureux, parce qu’il n’émane de ce septuor aucune dynamique d’ensemble, aucune forme de bonheur à gouverner ensemble. En clair, cet attelage gouvernemental, quelles que soient les qualités intrinsèques des uns ou des autres, est un échec. Il n’émane de lui que discorde et dissensions. Sa capacité d’action, son crédit politique ne sont absolument plus suffisants pour qu’il fasse bouger la République, à une époque, hélas, où cette dernière en a tant besoin.

     

    « Être dans un gouvernement, me disait un jour de décembre 2003, dans le train Berne-Genève, un ancien conseiller d’Etat radical aussi lucide et brillant que vipérin, c’est co-exister avec six personnes que l’on déteste, sans jamais avoir le droit de le montrer ». Eh bien disons qu’avec le gouvernement genevois actuel, seize ans après la parole de Cassandre de l’ancien magistrat, les choses sont au moins claires : on se déteste, et on le montre ! On l’a vu, à la rentrée, avec les règlements de comptes, par presse interposée, entre l’actuel Président du Conseil d’Etat et son prédécesseur, Pierre Maudet. On l’a vu, le 21 septembre, avec un rapport de minorité de Pierre Maudet sur le budget. On l’a vu, le lundi 23 septembre, avec la révélation de la mise en minorité, révélée par l’Agence Decaprod, de la ministre des Finances, Nathalie Fontanet, à six contre un, lors de la fameuse décision du Conseil d’Etat, si controversée, fin août, sur la hausse d’impôts (finalement rejetée par le Parlement).

     

    Dans cette cacophonie, les trois ministres de gauche n’ont rien à se reprocher. Ils tentent, au maximum, d’infléchir l’action gouvernementale dans le sens de leur philosophie politique, c’est de bonne guerre. Le ministre MCG, compétent et travailleur, fait également son boulot. Au sein de l’Entente, Nathalie Fontanet se montre loyale à ses engagements, c’est tout à son honneur. Tous au plus pouvons-nous nous interroger sur la ductilité idéologique du ministre de la Mobilité, qui semble franchement être passé dans le camp de la gauche. Et surtout, à quel jeu joue Pierre Maudet ? Cet homme d’instinct semble préparer un grand coup. Mais pour aller où ? Avec quels soutiens ?

     

    Dans de telles conditions de paralysie politique, le courage serait de démissionner en bloc. Libre à chacun de se représenter. Le peuple trancherait. Bien évidemment, cela ne se produira pas. Chacun tentera au mieux de gérer son département, le nez sur le guidon. Et la faiblesse de l’attelage perdurera, jusqu’au printemps 2023. Ainsi va la politique. Excellente semaine à tous !

     

    Pascal Décaillet