Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Suisse-Iran : le dialogue des intelligences

 

Sur le vif - Mercredi 25.09.19 - 04.19h

 

La rencontre, dans un grand hôtel de New York, entre Ueli Maurer et le Président iranien Hassan Rohani, constitue un excellent signal pour notre diplomatie suisse.

Au moment où les Etats-Unis se préparent, sous la pression des lobbys que l'on sait, à lancer une nouvelle expédition militaire mortifère et insensée au Moyen Orient, notre petit pays, ami et respecté de tous dans cette région du monde, joue la meilleure de ses cartes : le maintien du contact, le respect d'interlocuteurs diabolisés par l'assourdissante propagande de l'Oncle Sam, le dialogue des intelligences.

Surtout, Berne doit faire savoir aux Américains que leur croisade contre la Perse sera une sale guerre. Elle embraserait une nouvelle fois l'Orient compliqué, pourrait faire réagir les Russes, dévasterait les fragiles équilibres.

Même l'éternel protégé de Washington au Proche Orient, depuis 1948, seule vraie raison de cette intervention américaine, n'en sortirait pas gagnant, à terme, une nouvelle coalition des haines arabo-persiques contre lui étant déjà prévisible, en cas de désolation américaine semée dans la région.

Quant à la Suisse, elle n'est certes qu'un minuscule pays sur l'échiquier mondial. Et c'est justement pour cela qu'elle doit mener, dans sa diplomatie, une grande politique, avec ses intelligences et ses valeurs.

Cette grande politique sera, en cas de guerre américaine contre l'Iran, d'oser condamner sans appel une telle action. Au printemps 2003, lors de l'expédition montée de toutes pièces contre l'Irak, la Suisse n'avait eu, hélas, ni cette clarté, ni ce courage.

 

Pascal Décaillet

 

 

Les commentaires sont fermés.