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  • Chirac, tellement vivant, tellement humain

     

    Sur le vif - Jeudi 26.09.19 - 14.24h

     

    Je me souviens, comme si c'était hier, du 10 novembre 1970, lendemain du 9. Je rentrais de l'école à midi, j'avais douze ans, 2ème année secondaire, ma mère m'annonçait la mort de Charles de Gaulle.

    Je me souviens du 2 avril 1974. Nous regardions, avec mes parents, "L'Homme de Kiev" aux Dossiers de l'écran. Interruption du film. Annonce de la mort de Pompidou, Président en exercice.

    Je me souviens du 8 janvier 1996, lorsque j'ai appris la mort de François Mitterrand. J'étais à mon bureau, à la RSR, à Lausanne.

    Je me souviens de Jacques Chirac, les deux fois où je l'ai vu physiquement. En 1998 à Zurich, lors de sa visite en Suisse. Et surtout, dans le meeting inoubliable de l'entre-deux-tours à Lyon, en avril 2002. Je présentais Forum en direct sur place, au milieu d'une foule immense, dans un fracas d'enfer, c'était magique.

    Je me souviens qu'avec mon ami Bertrand Ledrappier, suivant de très près le duo Giscard-Chirac entre 74 et 76, nous préférions mille fois l'impétuosité populaire du second à la distance orléaniste du premier.

    Je me souviens de Cochin, l'Appel, le "parti de l'étranger" (1978). J'aimais ça, parce que déjà, je n'aimais pas le parti européen, en France. La liste de Simone Veil (qui l'emportera en 79) ne m'était absolument pas sympathique. Ni la liste, ni (désolé) la personne qui la conduisait.

    Je me souviens de quarante ans de vie politique, sur laquelle tout a été dit. Un homme complexe, protéiforme, caméléon, qui aura tout été, et le contraire de tout. Je veux retenir le radical, façon Troisième République, devenu gaulliste. Mais radical, avant tout. Radical cassoulet, Province, jamais aussi à l'aise qu'avec des paysans, sur le terrain.

    Je me souviens qu'il a été, de 72 à 74, le meilleur ministre de l'Agriculture depuis Sully, qui avait servi Henri IV. Il a aimé et protégé les paysans de France, il les a défendus face à Bruxelles, il manque aujourd'hui, immensément.

    Je me souviens d'un débat, il y a si longtemps, entre lui et Georges Marchais. Il émanait de ce duel une sympathie de l'illustre communiste à son égard.

    Je me souviens de son débat de 88 face à François Mitterrand. "Vous avez parfaitement raison, Monsieur le Premier ministre". D'une réplique, le Prince du verbe l'avait poliment terrassé.

    Je me souviens du Discours du Vel d'Hiv, en 95.

    Je me souviens - pour toujours - de son amitié profonde pour le monde arabe, de sa connaissance de l'Orient compliqué, de son amour des langues orientales, de son respect pour les peuples opprimés, de la manière dont il avait engueulé, en Vieille Ville de Jérusalem, les gorilles israéliens qui voulaient l'empêcher d'approcher la foule palestinienne.

    Je me souviens de son NON catégorique à l'opération folle, insensée, des Américains contre l'Irak, en 2003. Ce jour-là, nous avions retrouvé la grande politique arabe de Charles de Gaulle, proche des peuples, contre les oligarchies.

    Je me souviens, et pourrais me souvenir sur des kilomètres encore. Il n'avait ni le génie de Charles de Gaulle, ni la majesté de François Mitterrand, mais c'était un pur-sang de la politique, totalement habité par le démon de l'action. Un affectif, jamais plus heureux qu'au milieu des foules, l'homme qui a serré des millions de mains.

    Je me souviendrai toujours de Jacques Chirac, comme de Charles de Gaulle et François Mitterrand. Il a servi la France. Il a su conquérir une très grande affection chez ses compatriotes. Un très grand nombre de Français, au moment où j'achève d'écrire ces lignes, sont émus. Ils ne pleurent peut-être pas un père, comme de Gaulle en novembre 1970. Mais une sorte de grand frère, voyou, adoré, flambeur, joueur, parfois maladroit. Mais tellement vivant. Tellement humain.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Les vraies préoccupations des Suisses

     

    Sur le vif - Jeudi 26.09.19 - 10.38h

     

    Les plus précaires, en Suisse ? Ils ne parlent pas beaucoup climat, croyez-moi. Mais primes maladie, santé, retraites, emploi, prix de l'essence, prix des médicaments, loyers, taxes, solitude des seniors. Et aussi, ne vous en déplaise, contrôle des flux migratoires.

    Méfions-nous de l'immense effet d'amplification du sujet-aubaine pour les Verts en vue du 20 octobre, le sujet-tintamarre, le sujet-propagande, orchestré de façon obsédante, comme s'il était le thème de préoccupation no 1 de nos compatriotes.

    Il ne l'est pas. Il est certes à traiter, mais usurpe éhontément sa place dans la hiérarchie. Tout en haut, dans les soucis des Suisses, il y a l'impérieuse nécessité de vivre dignement. La première urgence, pour les gens, est SOCIALE, elle n'est pas climatique.

    Avoir travaillé toute sa vie, payé des primes, ses impôts, et ne pas avoir de retraite décente, c'est cela qui est dégueulasse, cela qui doit être corrigé. Travailler comme un fou, et ne pas pouvoir mettre un sou de côté, parce qu'on nous pompe et nous tond de partout, c'est cela qui rend la classe moyenne folle de rage.

    Le climat ? Le climat oui, bien sûr. Il ne s'agit pas de nier le problème. Mais de considérer sa place réelle dans la hiérarchie des préoccupations des citoyennes et citoyens de ce pays. A cet égard, il convient d'identifier comme tel le véritable matraquage verbal dont nous sommes victimes, depuis des mois.

    Le 20 octobre, le peuple suisse votera. On crédite des Verts de 10% des voix. Fort bien. Mais cela signifie que 90% du corps électoral ne votera pas pour les Verts. Et quand bien même ils feraient 15%, il y aurait encore 85% contre eux.

    J'invite mes concitoyennes et concitoyens à garder la tête froide. Non pas nier la nécessité de s'occuper du climat. Mais refuser, avec la dernière énergie, l'ambiance de matraquage et de propagande orchestrée autour de ce thème.

    Ai-je été assez clair ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • Jeunes candidats : ouverts et prometteurs !

     

    Sur le vif - Mercredi 25.09.19 - 16.01h

     

    Tous partis confondus, les jeunes candidats et candidates sont excellents, dans la campagne fédérale. Ils privilégient les arguments, savent écouter ceux de l'adversaire, ne le diabolisent pas, dialoguent. Et, après les débats, se comportent avec beaucoup d'empathie les uns avec les autres.

    Ils sont conscients que la grande fracture, aujourd'hui, ne se situe pas entre la droite et la gauche, mais entre la grande famille de ceux qui veulent encore croire à la politique, et ceux qui hélas y ont renoncé. Cette foi commune dans l'action publique crée des liens, qui transcendent les clivages idéologiques. Cela, je le sens très fortement chez les jeunes.

    J'ignore si l'Apocalypse climatique nous emportera. Mais je sais que la relève politique, à Genève, est assurée. Les politiciens et politiciennes efficaces de demain, et même ceux d'après-demain, je peux déjà vous donner leurs noms aujourd'hui, pour me tenir beaucoup à leur écoute.

    Je félicite cette génération montante. Elle n'a rien à envier aux précédentes.

     

    Pascal Décaillet