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  • Suisse-Europe : non à l'Accord-cadre !

     

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.06.19

     

    L’Accord-cadre : ils n’ont plus que ces deux mots à la bouche ! Tout ce que la Suisse officielle compte de décideurs, de patrons, de financiers, tente à tout prix de nous faire avaler l’idée d’un Accord-cadre. Pour ma part, passionné par la question européenne, que je couvre à fond, dans mon métier, depuis trois décennies, comme citoyen je dis non à cet accord providentiel. Pour deux raisons essentielles : il n’est pas à l’avantage de notre pays, et il porte atteinte à notre souveraineté. Deux motifs assez puissants, vous en conviendrez, définis à l’échelle de la nation et de sa survie, et non de la petite épicerie de détail, pour refuser un texte.

     

    De quoi s’agit-il ? Dans la longue Histoire des relations entre la Suisse et l’Europe communautaire, il y a eu plusieurs phases. De 1957 (Traité de Rome, fondateur de la future UE, par les six premiers pays) jusqu’en 1992, les relations étaient pragmatiques, marquées par l’Accord de libre-échange de 1972. On définissait des rapports économiques et commerciaux, on ne parlait pas de politique, encore moins d’identité. La grande date, que j’ai vécue de l’intérieur, comme correspondant à Berne ayant suivi de près Jean-Pascal Delamuraz, ce fut la fameuse votation du 6 décembre 1992 sur l’Espace économique européen (EEE). J’ai personnellement voté oui, mais ce fut non. Et ce fut le début de l’ascension de Christoph Blocher. Depuis l’an 2000, la Suisse a opté pour un régime d’Accords bilatéraux, qui fonctionne, et qui semble convenir à notre corps électoral.

     

    L’Union européenne d’aujourd’hui n’a plus rien à voir avec les Six de 1957, ni même avec les Douze de 1992. Élargie beaucoup trop vite aux Marches de l’Est, définie comme libérale par essence, avec une primauté dogmatique accordée aux forces du marché, elle est devenue un monstre technocratique, une usine à produire des directives. Et surtout, elle n’écoute pas ses peuples. Ce modèle, promis à l’effondrement, n’est pas celui de la Suisse. Respectons nos amis et voisins européens, passons avec eux des accords commerciaux, précis, sectoriels, mais n’entrons en aucun cas dans la logique institutionnelle d’un accord global. Nous n’avons rien à y gagner. Nous y perdrons notre souveraineté. C’est aussi simple que cela.

     

    L’UE cherche à tout prix à nous imposer la signature de cet Accord, dûment négocié par les deux parties. Elle veut généraliser la reprise du droit européen par le droit suisse. En cas de désaccord, la question des juges étrangers se posera, avec la présence d’un juge de l’UE parmi les trois du Tribunal arbitral. L’intervention, au final, de la Cour européenne de justice, érige un modèle judiciaire ne faisant pas partie de la longue tradition de souveraineté de notre pays. Pour ces raisons, comme citoyen, je dis non.

     

    Car nous, les citoyennes et citoyens de ce pays, devons absolument, sur cet enjeu capital, avoir le dernier mot. Pas question que la classe politique passe en force. Le souverain, ici, c’est le suffrage universel. Avec cela, pas question de transiger.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

     

     

     

     

     

  • Le visage énigmatique du destin

     

    Sur le vif - Mardi 04.06.19 - 09.29h

     

    L'avenir de nos communautés humaines, en Europe, passe par la réinvention du collectif, jeté aux orties depuis trente ans par le mythe libéral et libertaire de la réussite individuelle.

    Le libéralisme économique est un échec monumental. Il a dévasté les services publics, affaibli l'école, défait les réseaux de solidarité, méprisé l'attachement affectif aux patries, adoré le Veau d'or du profit mondialisé. Quelques cosmopolites déracinés ont cru qu'ils allaient avoir raison de la terre, des frontières, des nations. Ils ont eu tort. Tout cela, au galop, revient.

    Sans cohésion sociale, sans fraternité au sein de communautés humaines délimitées, rien de grand ne pourra se faire. Sur les décombres du libéralisme, il faudra construire autre chose. Autour de l'humain, de son épanouissement. Quelque chose de puissant, enraciné dans la mémoire, mais projeté sur l'imaginaire.

    C'est cela, notre défi. Une histoire d'hommes et de femmes, de tradition et de révolution, de vie et de mort, d'action et de contemplation. La terre, mêlée au ciel. Face au visage énigmatique du destin.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Conservatisme social

     

    Sur le vif - Lundi 03.06.19 - 15.42h

     

    Il existe des conservateurs libéraux, comme les évangéliques américains, ou certains milieux d'affaires autour de M. Blocher. Je me situe à des années-lumière de leur vision. Pour moi, le libéralisme économique a trop endommagé le corps social, depuis surtout une trentaine d'années, pour constituer un objectif politique.

    Depuis toujours, si j'ai en moi un aspect conservateur, je ne l'ai jamais dissocié d'une dimension profondément sociale, populaire, égalitaire, qui passe par un Etat fort, au service de tous.

    Quand je dis "Etat", il ne faut pas se représenter des armadas de fonctionnaires derrière des guichets, mais un puissant partage de l'intérêt commun, avec des services publics efficaces et performants. L'absolue nécessité, aussi, d'entretenir le lien national, au sein d'une communauté définie par un périmètre, des frontières, une Histoire, une mémoire collective, le partage du sentiment et de l'émotion. Tout le contraire du cosmopolitisme.

    Conservateur. Social. National. Et fraternel.

    Je vous salue.

     

    Pascal Décaillet