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  • La citoyenneté, ça s'apprend !

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 21.11.8

     

    L’affaire des gilets jaunes, en France, doit nous faire réfléchir. Nos voisins aiment manifester, la rue est l’un de leurs théâtres préférés pour exprimer leurs colères. Parfois, ils défilent sur les grands boulevards parisiens, parfois ils étendent leur toile sur l’ensemble du pays, bloquant les routes, paralysant les chemins de fer : la première victime de la foule française en fureur, c’est le Français lui-même ! Ce qui devrait s’adresser au pouvoir se retourne contre le brave quidam : on l’arrête au carrefour, on lui empoisonne la vie, pendant ce temps le décideur vit tranquillement la sienne, ailleurs, loin des barrages. C’est le principe même de la jacquerie : aveugle, indifférenciée, sonore, souvent inefficace.

     

    Face à ce système un peu désespérant, nous avons en Suisse une chance exceptionnelle : la démocratie directe. Grâce aux référendums, et surtout aux initiatives, le peuple ne se contente pas de subir ce qui vient d’en haut ; au contraire, il devient lui-même acteur du destin national. C’est lui qui façonne la Constitution, avec les Cantons, et qui tous les trois mois la corrige, par petites touches. Du coup, les gens au pouvoir sont moins perçus comme une oligarchie lointaine, devant laquelle il faudrait soit plier l’échine, soit hurler dans la rue. Le patron, chez nous, c’est le peuple : on l’imagine mal se révolter contre lui-même.

     

    Ce système est responsabilisant. Bien vécu par chaque citoyenne, chaque citoyen, il amène ces derniers à se percevoir eux-mêmes, non comme des sujets à la merci du Prince, mais comme un fragment de la souveraineté nationale. Ce sentiment d’autorité de chaque individu sur le destin de l’ensemble, il convient absolument de le cultiver dès l’école. Il n’est pas admissible, aujourd’hui, qu’un garçon ou une fille de 18 ans, donc entrant dans l’âge de voter, débarque dans ce monde comme un parfait néophyte, n’y comprenant rien, pestant contre la complexité des brochures, conspuant la classe politique sur la petite musique, si facile, du « tous pourris ! ».

     

    Non, non et non. La citoyenneté s’apprend. Elle s’éduque et s’aiguise dès l’enfance. D’abord, par un enseignement de l’Histoire politique, autrement solide que celui d’aujourd’hui. Il ne s’agit pas de tout savoir, ni de remplir des têtes avec des dates, mais d’avoir suffisamment pratiqué cette discipline majeure pour éveiller chez l’élève le sens de la diachronie, entendez celui de la durée. Exactement comme un dessinateur acquiert celui de la perspective et de la vision dans l’espace. En clair, se forger les outils pour saisir que les événements historiques ne surgissent jamais tout seuls, par hasard, mais comme maillons d’une longue chaîne de causes et de conséquences, ce que nous enseigne admirablement l’immense historien grec Thucydide (465-395 av. J.-C.), dans sa Guerre du Péloponnèse.

     

    Ayant ainsi grandi en sagesse dans l’étude critique et dialectique de l’Histoire, le jeune homme ou la jeune femme de 18 ans n’arrivera pas au seuil de la citoyenneté en se lamentant : « Voilà ce que je vais subir », mais en se réjouissant de son rôle d’acteur : « Voilà ce que moi, j’entends faire pour mon pays ».

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le frisson du cocktail planétaire

     

    Sur le vif - Mercredi 21.11.18 - 14.29h

     

    La politique étrangère de la Suisse doit être au service des intérêts supérieurs du peuple suisse. Elle doit viser à garantir l'indépendance du pays, sa souveraineté.

     

    Elle ne saurait avoir pour objectif principal de ne pas froisser le petit monde de la "Genève internationale", sous prétexte que ce dernier aurait laissé entendre, dans des cocktails, que nos signes de "repli nationaliste" les inquiétaient.

     

    Qu'ils s'inquiètent déjà pour leurs pays, ces braves gens. Tiens, par exemple, qu'ils œuvrent à donner à leurs citoyens des droits populaires comparables aux nôtres.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • L'intimité d'appartenance

     

    Sur le vif - Mercredi 21.11.18 - 07.54h

     

    L'appartenance nationale n'est en aucun cas un "repli". Elle est un chemin d'accomplissement de l'individu vers le collectif, à l'intérieur d'un périmètre buriné par l'Histoire.

     

    Elle est une mémoire partagée, une émotion commune, un rapport aux morts et au souvenir, une ardente pulsion d'avenir et de réinvention.

     

    Ne laissons jamais les cosmopolites et les mondialistes pérorer sur le "repli nationaliste", sans leur rappeler cela. À ces cérébraux planétaires, opposons la chaleur et l'intimité de notre émotion d'appartenance locale.

     

    Pascal Décaillet