Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Dany qui fait boom

    images?q=tbn:ANd9GcRjpin2N19chsqyZwjpQIbC4CKsAqRV8Msx-qHo8yOcUxfXLlsx 

    Sur le vif - Vendredi 27.01.17 - 16.35h

     

    Inimaginable que le 19.30h TSR ait cru bon, hier soir, de donner la parole, pour la 1637ème fois, à Daniel Cohn-Bendit. Pourquoi lui ? Pourquoi maintenant ? En vertu de quelle sagacité qui serait sienne, plus qu'un autre, face aux élections françaises ?

     

    Pourquoi tout cela, je vais vous le dire. Parce qu'il existe, dans les rédactions, tellement conformistes, de Suisse romande, depuis des décennies, à vrai dire depuis 49 ans, un automatisme Cohn-Bendit : "Tu as vu, Dany est de passage à Genève, ça vaut le coup de le faire venir !".

     

    Dany par ci, Dany par là, conformisme de la révolte, posture de la transgression, tentative sans fin de réinventer l'esprit de Mai, qui a tant pesé sur la société, l'éducation, les sciences sociales, la culture, pendant des décennies. Au fond, ces nostalgiques de 68 sont des Docteurs Faust, ils nous imposent leur quête d'éternelle jeunesse. Entre-temps, Marguerite a vieilli, Méphisto a capitulé face au Bien, le "Mehr Licht" de Goethe mourant s'est fondu dans l'éternelle nuit du suivisme.

     

    Dany par ci, Dany par là, Dany partout. Dany face à Darius, Dany dans la Julie, Dany qui fait boom, Dany qui meurt et resurgit, Dany qui passe les murailles et se rit des frontières, Dany qui reprend la Sorbonne, Dany réveilleur de jeunesses perdues, Dany le sale gamin, Dany l'éternel Gavroche.

     

    Le problème, ça n'est pas Dany. Le problème, et en même temps la vraie, la seule raison de la mort des journaux, c'est le conformisme.

     

    Pas celui de Dany. Celui des journalistes.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Valls - Hamon : bravo Messieurs !

    15864527-hamon-et-valls-face-a-face-revivez-le-debat-de-l-entre-deux-tours.jpg 

    Sur le vif - Jeudi 26.01.17 - 06.41h

     

    Benoît Hamon, Manuel Valls : j'ai assisté hier soir, entre ces deux hommes, à un débat d'une rare qualité. Sur la forme, une tenue impeccable. Sur le fond, la connaissance profonde des dossiers (en allemand, on dirait Gründlichkeit), la précision ciselée de deux programmes antagonistes dans leurs nuances. Deux hauteurs de vue.

     

    On ne cesse de nous dire que le socialisme français est aux abois. Peut-être. Mais nous eûmes là, c'est un FAIT, la démonstration intellectuelle du contraire. Qu'on partage ou non leurs analyses, un sens aigu de l'Etat habitait cet échange. Voilà un demi-siècle que je suis les débats français : ce fut hier soir l'un des meilleurs.

     

    Les revanchards orléanistes de l'ère Sarkozy, cette droite de l'Argent si peu dans la tradition française, destructrice d'Etat, n'ont peut-être pas encore gagné la bataille ! J'ai senti, en écoutant ces deux hommes, austères et rigoureux, planer l'ombre d'une grande conscience de la gauche française, un homme d'Etat qui fait partie de mon panthéon personnel, et qui s'appelait Pierre Mendès France.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Naturalisations : le droit de dire non

    68225485-jpg.jpg 

     

    Commentaire publié dans GHI - Mercredi 25.01.17

     

    Le 12 février, nous nous prononcerons sur la naturalisation facilitée des étrangers de la troisième génération. Il ne s’agit pas de l’octroyer de façon automatique : les jeunes concernés devront en faire la demande, avoir moins de 25 ans, être nés en Suisse, y avoir fait cinq ans d’école ; l’un des parents devra avoir passé au moins dix ans dans notre pays ; l’un des grands-parents, être né en Suisse ou y avoir obtenu un droit de séjour.

     

    Sur cet objet, comme sur toute votation qui lui est soumise, chaque citoyenne, chaque citoyen de notre pays a totalement le droit le dire oui. Et, tout aussi totalement, celui de dire non. Il n’appartient à personne de faire régner, dans un sens ou dans l’autre, un climat de pesanteur et de menace morale. Par exemple, en traitant de xénophobes les partisans du non. Les citoyens ne se laisseront pas impressionner par ce genre d’intimidations, d’ailleurs largement contre-productives : chacun d’entre nous, de Genève à Romanshorn, de Bâle à Chiasso, votera en conscience. Nul n’a de leçon à recevoir de quiconque.

     

    Dans mon émission « Les Yeux dans les Yeux », sur Léman Bleu, j’ai donné la parole aux deux camps : la Verte Lisa Mazzone pour les partisans ; l’UDC Éric Bertinat pour les opposants. Chacun avait des arguments valables, méritant d’être pris en considération. Il nous appartient de les écouter, eux et les autres, puis, en totale liberté citoyenne, de faire notre choix. Les partisans nous disent que, de facto, par leur intégration, ces jeunes sont déjà quasiment des Suisses. Les opposants nous rappellent que la naturalisation doit se mériter, et qu’il n’y a pas de raison particulière de la « faciliter » pour une catégorie, plutôt qu’une autre. Fort bien. Encaissons tous ces arguments, brassons cela, réfléchissons, et… décidons.

     

    Mais décidons souverainement. En nous demandant, chacun d’entre nous, quelle solution sera la meilleure pour notre pays, sa cohésion, son tissu social. Et non en nous laissant diaboliser par un camp, qui s’érige, on se demande bien en quel honneur, en défenseur du Bien et de la morale. On a le droit de dire oui. Et on a celui de dire non. Comme nous avions ces deux droits, en parfaite égalité, le 6 décembre 1992, sur l’Espace économique européen ; comme nous l’avions le 9 février 2014, sur l’immigration de masse. Nous sommes des citoyennes et des citoyens libres. Nous n’avons de mot d’ordre, ni de leçons de morale, à nous faire asséner par personne.

     

    Quant aux petits prédicateurs de pacotille qui croient impressionner le citoyen en traitant de « xénophobes », voire de « racistes » les partisans du non, ils pourraient bien, au soir du 12 février, en être pour leurs frais : le corps électoral suisse, adulte, mûr et vacciné, rompu comme nul autre à l’exercice de la démocratie directe, déteste ce genre d’insultes et de pressions. On lui pose une question. Il a le droit de dire oui. Et il a le droit de dire non. C’est ainsi. Et c’est tout.

     

    Pascal Décaillet