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  • Conseil d'Etat : la Caisse, c'est unique

     

    Sur le vif - Jeudi 26.06.14 - 09.33h

     

    Le Conseil d'Etat genevois, hier, a fait savoir son opposition à la traversée de la Rade, sur laquelle nous votons le 28 septembre.



    Dès lors, pourquoi n'indique-t-il pas clairement son soutien à la Caisse publique unique, sur laquelle nous votons le même jour ?


    Car soutien il y a, et sans doute à 5 sur 7: les deux magistrats de gauche, le PDC+ Mauro Poggia, mais aussi les deux PDC non-ionisés, puisque leur parti cantonal soutient la Caisse unique.



    ""Nous n'avons pas voté formellement", révélait hier soir à GAC le PDC ionisé Mauro Poggia. Et c'est justement cela qui intrigue: puisque 5 magistrats sur 7 sont pour, pourquoi le Conseil d'Etat ne roule-t-il pas officiellement pour la Caisse publique unique ?


    Peut-être parce que sa majorité bourgeoise, composée de deux radicaux, deux PDC non-ionisés, et d'un PDC+, voudrait éviter, en termes d'image, d'attaquer frontalement le monde de la droite économique, la droite de l'argent et des puissants. Le monde qui combat la Caisse publique unique. Le monde qui avait financé, l'automne dernier, et tous les automnes du monde depuis si longtemps, la campagne de ces Messieurs. On n'attaque pas son financier. Parce qu'avoir quelqu'un qui tient la Caisse, c'est unique.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Citoyens, existons par nous-mêmes !

     

    Sur le vif - Mercredi 25.06.14 - 14.36h

     

    En Suisse, de plus en plus d'élus - dans les Parlements cantonaux ou aux Chambres fédérales - constituent la principale force de nuisance aux droits populaires. Parce qu'étant élus (ce qui est juste une délégation pour qu'ils fassent des lois et contrôlent les gouvernements), ils sont très vite pris par le sentiment de faire partie d'une caste. Ils oublient leurs antagonismes idéologiques, pourtant fondateurs de la dialectique en démocratie, se tiennent entre eux, se tutoient, s'imaginent qu'ils détiennent l'exclusivité du débat politique. Alors que ce dernier appartient à l'ensemble des citoyens.


    En Suisse comme ailleurs, la fracture entre le corps des citoyens et les élus augmente. Parce que ceux-ci ne défendent pas suffisamment ceux-là, ce qui est pourtant leur mission première. Trahison des clercs, j'en reviens à ces trois mots, qui titrent l'un de mes derniers papiers.


    Face à ce petit monde, le corps des citoyens doit s'organiser. Dans le respect de notre démocratie, donc par les voies parfaitement légales que sont, aujourd'hui, l'initiative et le référendum. Mais il doit aussi prendre son destin en mains, de façon autonome, à l'échelle de sa masse numérique. Les instruments de communication d'aujourd'hui, avec les mises en réseau, rendent une vie démocratique nouvelle, à cette échelle de masse, non seulement possible mais hautement stimulante.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Les droits populaires ? Il faut les renforcer !

     

    Sur le vif - Mercredi 25.06.14 - 10.25h

     

    L'une des puissances montantes de la politique en Suisse est la conscience progressive des corps électoraux (dans les cantons et au niveau fédéral) de constituer non seulement l'échelon ultime et souverain de notre système, mais aussi un ORGANE de notre démocratie.



    En l'appelant "le peuple", mot magnifique, émotionnel, simple, riche en alluvions, on gagne dans l'ordre du mythe, mais on perd en précision. Lorsque je dis "le corps électoral", c'est beaucoup moins beau que "peuple", moins romantique, moins bercé de Goya ou de Delacroix. Mais c'est plus précis, moins polysémique. Cf mon article de la Revue jésuite Choisir, en 2004, sur les multiples champs sémantiques de ce mot.



    C'est pourtant bien du corps électoral qu'il s'agit, des 26 suffrages universels cantonaux, et des quatre millions de citoyens au niveau fédéral. Ces grands ensembles méritent une autre étiquette institutionnelle que simplement "le peuple". Et la politique suisse, de plus en plus, va se faire à hauteur directe de ces décideurs. Nous avons déjà l'initiative, le référendum, instruments précieux qui permettent une soupape unique au monde pour corriger, d'en bas, l'impéritie ou la cécité des corps intermédiaires.



    Mais il convient d'aller plus loin. D'ici 50 ans, 100 ans, avec les progrès fulgurants des mises en réseau, de nouveaux outils de la démocratie, à hauteur du suffrage universel, peuvent être inventés. Et je pense qu'ils le seront. Encore, bien sûr, convient-il d'en codifier l'usage avec précision, de les inventer de façon démocratique, en prenant le temps, comme nous en avons l'habitude en Suisse. Je parle ici à l'horizon des générations futures, non de demain, ni même d'après-demain.



    Cette part accrue du suffrage universel, cette extension des droits populaires, seront d'autant plus voulues par le peuple d'aujourd'hui, que les corps intermédiaires, les mandarins et les clercs des administrations, qui sentent bien décliner un pouvoir venu du dix-neuvième siècle, gesticuleront en essayant de limiter la capacité d'action de ce qui vient d'en bas. On vient de le voir avec la lamentable affaire du groupe de travail de la Chancellerie fédérale.



    Montée en puissance des droits populaires et du suffrage universel. Corps intermédiaires arrogants et sur la défensive, tentant de s'accrocher à leurs privilèges. Telles sont les dimensions puissantes de l'évolution politique en Suisse, aujourd'hui et surtout demain.

     

    Pascal Décaillet