Sur le vif - Mardi 04.09.12 - 17.20h
Je me suis replongé, depuis hier, dans les circonstances du ralliement de Genève à la Suisse, en 1815. Je me réjouis d'entendre, tout à l'heure, les propos croisé de Pierre Maudet et Sami Kanaan. Non en termes d'érudition historique sur les événements de 1813, 1814, 1815. Mais sur l'intimité, la puissance de la relation entre Genève et la Confédération, aujourd'hui.
Les commémorations n'ont de sens que si elles nous interrogent sur nous-mêmes, aujourd'hui. Qui sommes-nous, en cet extrême Finistère occidental de la Suisse, les habitants de Genève, en 2012 ? Proches de nos amis français. En même temps, pétris d'institutions suisses. Deux siècles d'Histoire ! Ce que Genève a donné à la Suisse, ce qu'elle en a reçu. Ce que nos compatriotes aiment de nous, ce qui les exaspère.
Valaisan de Genève, j'aime passionnément ces deux cantons, celui d'origine et celui de résidence. Et j'aime passionnément la Suisse, cette petite fleur fragile au milieu de l'Europe. Je souhaite vivement que ces commémorations nous apportent autre chose que de la simple Histoire remuée. Autre chose que les défilés en costumes de 1964. Autre chose que la ronde auto-satisfaite des notables.
Mais une vraie réflexion sur Genève. Sur la Suisse. Sur ce que nous nous devons mutuellement. Sur l'organisation de nos rapports avec nos voisins français. Sur la vitalité de nos institutions, notre démocratie directe et représentative. La verticalité, la fierté, aussi, de nos ambitions culturelles.
J'aimerais, parmi d'autres, jouer un rôle actif dans cette commémoration-là. Comme je l'avais fait, à la Radio Suisse Romande, en 1998, pour le Bicentenaire de la Révolution helvétique et les 150 ans de l'Etat fédéral. Oui, sur ce coup-là, j'aimerais m'engager. Parce que j'aime Genève. Et parce que j'aime la Suisse.
Pascal Décaillet