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  • Elle est loin, l'Amérique ?

     

    Vendredi 31.08.12 - 15.06h

     

    C'est reparti, comme tous les quatre ans, avec un gentil démocrate et un méchant républicain. Et le 97% de la presse qui nous matraque avec la gentillesse du démocrate et la méchanceté du républicain. La civilité du démocrate et la rudesse du républicain. Les Lumières pour le démocrate, les Forces de la Nuit pour le républicain. La beauté physique pour le démocrate, les ailes de la disgrâce pour le visage du républicain. Le Bien pour le démocrate, le Mal pour le républicain. Le progrès pour le démocrate, la régression pour le républicain. C'est reparti, oui. Jusqu'au 4 novembre.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Avec Christian Varone

     

    Chronique publiée dans le Nouvelliste - Vendredi 31.08.12

     

    Un homme seul. Il a certes sa famille, ses amis, d’innombrables messages de sympathie. Et, au sein de sa formation politique, son clan de partisans. Mais dans la vie, et surtout dans la difficulté, on est toujours seul. Je mesure ce que doit éprouver Christian Varone, le poids du lâchage et de la trahison, la mielleuse délicatesse des défections, ceux qui s’en vont, vous savez, sur la pointe des pieds, sans faire de bruit. Ceux, prétendument de votre camp, qui vous traitent ici même de « page blanche », ou n’attribuent votre mérite, votre vertu, qu’à la « bienveillance du camp majoritaire ». Comme si, depuis 75 ans, cette compatibilité n’avait été un élément déterminant pour faire élire les grands magistrats radicaux de ce canton.

     

    Page blanche ! L’image est belle, elle a la moiteur blême de la main qui tient la dague. J’ignore tout de cette candeur, mais je sais, lorsqu’il a fallu gérer l’affaire du tunnel de Sierre, là où nous tous aurions flanché, qu’on ne se souciait guère de savoir si la page était blanche ou grise. Parce qu’on avait face à nous la rudesse d’un courage, la trempe d’un caractère. Une attention infinie, aussi, à la dimension du tragique, la rupture de tous ces destins, ce malheur qui fait chavirer les âmes. Ça n’est certes pas un blanc-seing pour devenir ministre, mais enfin je ne sache pas non plus que ça détermine le contraire, ni de subtils distinguos sur « la main ferme » et « la main heureuse ». En un mot comme en mille, lorsqu’il fallait être là, Christian Varone le fut.

     

    Le 6 septembre, à Conthey, le PLR fera son choix. Je ne suis pas sûr qu’il ait absolument besoin des « Lumières de la Raison » pour se déterminer. Laissons chacun de ces militants écouter le fond de son cœur, la petite voix de l’intérieur qui se passera bien de l’Appel aux Equerres pour dessiner la géométrie de la décision. Si cette instance devait élire Christian Varone comme candidat, alors tout deviendrait possible. Pourquoi ? Mais parce que l’autre instance, finale, la seule qui vaille, le peuple valaisan du printemps 2013, je peux vous dire qu’elle donnera avec une souveraine majesté sa réponse à tout cet océan de miasmes et de salissures qui, de l’interne bien plus que de Turquie, aura sévi en cet été caniculaire. Parce qu’il s’agit d’élire un conseiller d’Etat. Et que la seule instance apte à le faire, est le corps électoral. Pas la justice turque. Pas l’ambassade turque. Pas la presse satirique. Pas les éditorialistes. Pas vous. Pas moi. Non : le peuple en armes, non celui qui fait du bruit, mais celui qui vote.

     

    Et ce peuple électeur, nul n’a de leçon à lui donner. Si M. Varone est candidat, seul le peuple jugera. Il l’élira. Ou ne l’élira pas. Mais foin des juges, foin des censeurs, foin des moralistes de la 25ème heure. Il y aura le peuple. Il y aura une décision. Cela s’appelle, tout simplement, la démocratie.

     

    Pascal Décaillet

     

     

  • André Steiger: un grand nous quitte

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    Mardi 28.08.12 - 17.22h


    Juste un ou deux souvenirs, pour l'heure, pêle-mêle, Brecht et Shakespeare. Et puis deux cents autres, tant il fut partout, infatigable créateur, dans le théâtre romand.


    André Steiger, qui vient de nous quitter à 84 ans, était un géant de nos planches. Derrière l'homme au cigare, l'acteur, le metteur en scène, il y avait l'impétueux souci théorique de ce que doivent être le geste, la situation, la parole du théâtre. Sa culture dramaturgique, à l'égal d'un Claude Stratz, d'une Martine Paschoud, était immense.


    D'autres rendont hommage, dans les heures qui viennent, à l'un des hommes qui auront, entre autres, le mieux fait connaître l'univers d'un Bertolt Brecht à la Suisse romande. Nous croiserons, ce soir 19h dans Genève à chaud, les regards de deux directeurs de théâtre, Hervé Loichemol pour la Comédie, Philippe Macasdar pour Saint-Gervais.


    Nous n'oublierons pas le parcours de cet homme, qui ne vivait que par la création théâtrale, au sujet d'elle, et autour d'elle. Il en était habité, et l'habitait. Hors de cela, j'ignore tout de sa vie. Et c'est peut-être sans importance.


    Pascal Décaillet