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  • Otto Stich (1927-2012) - Hommage

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    Jeudi 13.09.12 - 13.03h

     

    C’était un homme à la toute petite voix, fluette, juste un filet sonore entre des dents serrées à cause de la pipe, sempiternelle. Otto Stich, qui vient de nous quitter à l’âge de 85 ans, était un inconnu en Suisse romande jusqu’à ce jour, si fracassant, de son élection au Conseil fédéral. C’était en décembre 1983, je m’en souviens comme si c’était hier : toute la Suisse attendait la socialiste zurichoise Lilian Uchtenhagen, et s’apprêtait à fêter la toute première femme élue au Conseil fédéral. Eh bien non, comme dans l’histoire de Grouchy et de Blücher, ce fut le Soleurois Otto Stich ! Traumatisme national !

     

    C’est ce jour-là, précisément, que commença la longue carrière de pleureuse d’Amelia Christinat. Ce jour, aussi, que triompha un secrétaire du groupe socialiste aux redoutables qualités tactiques, un certain Jean-Noël Rey. Ce jour, encore, que la moitié des socialistes menacèrent de quitter un Conseil fédéral où ils étaient représentés (à part une petite parenthèse dans les années cinquante) en continu depuis l’élection d’Ernest Nobs en 1943. On sait que le Congrès de début 1984 rejeta cette issue.

     

    Je garde d’Otto Stich, que j’ai si souvent interviewé à Berne, le souvenir d’un ministre des Finances incroyablement compétent sur ses dossiers : il connaissait par cœur les comptes et les budgets de la Confédération ! Un social-démocrate attaché aux valeurs de la Suisse, prudent, bon gestionnaire. Digne, au fond, d’avoir succédé à des camarades de parti comme Hanspeter Tschudi, l’un des plus grands conseillers fédéraux de l’Histoire suisse, ou encore le si populaire Willy Ritschard, Soleurois comme lui. Il fut, aussi, l’homme de grandes réformes, comme la TVA ou l’entrée de la Suisse au FMI.

     

    La Suisse perd un serviteur de l’Etat. Un homme discret, mais efficace. Entêté, opiniâtre. Il suivait le sillon, rien ne l’en détournait. Hommage à lui.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Le Consul qui a dit non à Salazar

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    Mercredi 12.09.12 - 16.32h

     

    Il s’appelait Aristides de Sousa Mendes (1885-1954). En 1940, au moment où la France vit le plus grand effondrement de son Histoire, il est Consul du Portugal à Bordeaux. La capitale de l’Aquitaine, en ces journées de la seconde quinzaine de juin, croule sous les centaines de milliers de réfugiés de l’exode. Paris, le 14, est tombée aux mains des Allemands, le gouvernement s’est justement réfugié à Bordeaux. Paul Reynaud démissionne. Le maréchal Pétain demande l’Armistice.

     

    Dans ce contexte d’écroulement général, le Consul de Bordeaux, désobéissant aux ordres de Salazar, sauve des milliers de vies, en établissant, à Bordeaux, mais aussi à Bayonne, Hendaye, des visas d’émigration pour le Portugal. Salazar ne lui pardonnera pas. En 1954, le Consul mourra en disgrâce.

     

    Cette page d’Histoire, nous l’évoquons ce soir, 19h, dans Genève à chaud. En compagnie de Monica Barzilay, dont les grands-parents furent sauvés par le Consul, et d’Anita Halasz, responsable des activités culturelles de la Communauté Israélite de Genève.

     

    Pascal Décaillet

     

    *** Demain, jeudi 13 septembre, le film « Le Consul de Bordeaux », de Joao Correa, sera dffusé à 19.30h à la Fondation Arditi, 1 avenue du Mail. Réservations : (022) 317.89.00.

     

  • Après Conthey: et si on parlait politique ?

     

    Sur le vif - Dimanche 09.09.12 - 09.31h

     

    Ce qui s'est passé politiquement, à Conthey, jeudi soir, bien au-delà des questions géologiques d'Asie mineure, c'est la défaite historique, au sein même du parti, de la bande d'ultras qui, depuis plus de quatre décennies, sous couvert de canal historique, en était venue à s'imaginer que le parti lui appartenait.



    Or, le monde PLR, en Valais, est beaucoup plus large que cela, et s'est largement émancipé de ce discours ayant pour fondement un appel constant aux "Lumières", à la "Raison", et (pour certains d'entre eux), un anticléricalisme primaire.


    Oui, aujourd'hui, les libéraux radicaux valaisans travaillent, sur bien des sujets, avec le PDC, ne bouffent pas systématiquement du curé, n'ont d'ailleurs que faire de ces antagonismes-là, ne connaissent que très approximativement la bataille du Trient et les événements des années 1843, 1847, 1848. Pour ma part, moi qui les connais au jour le jour, je reconnais qu'ils commencent à devenir un peu lointains.



    Comme au niveau national, cette famille politique-là est capable de former des majorités avec la démocratie chrétienne. Elle commence à comprendre qu'entre le socialisme et l'UDC, il existe un grand, un bel espace qui aurait largement intérêt à montrer cohérence et cohésion (tout en respectant les diversités). Cela, je l'ai dit à Orsières en 2004, à Martigny (devant le Canal historique, qui m'avait aimablement invité) en 2005, à Saint-Maurice en 2006.



    En tentant, jeudi soir, vainement, de faire appel aux vieux démons anti-PDC, Pascal Couchepin a commis une erreur politique. Cela, aujourd'hui, ne marche plus. Ces partis sont appelés à travailler ensemble. Cela est valable en Valais. Mais cela l'est aussi dans d'autres cantons. Et, bien sûr, au niveau de la Confédération.



    Or, en Valais, il se trouve que l'homme qui incarne ce pont possible entre PLR et démocratie chrétienne, par tout ce qu'il est, par ses valeurs, c'est Christian Varone. Pour cela, il est, pour le printemps 2013, l'homme de la situation. J'espère pour ma part que nulle turquerie ne viendra entraver sa candidature vers le scrutin final. Ensuite, le peuple valaisan, seul souverain, jugera. C'est à lui que droit appartenir le dernier mot. Il l'élira. Ou ne l'élira pas. La justice turque, toute respectable qu'elle soit, n'est pas, jusqu'à nouvel ordre, un organe de l'élection au gouvernement valaisan.

     

    Pascal Décaillet