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  • Roger de Weck et les oisillons captifs

     

    Sur le vif - Vendredi 02.09.11 - 10.51h

     

    Sept chaînes TV, dix-huit chaînes radio ! Au kilomètre carré, notre pays de moins de huit millions d'habitants compte la plus grande densité de programmes émanant du « service public », financés par cet impôt déguisé, la redevance. « Le Temps », ce matin, attaque frontalement la question, avec un édito de son rédacteur en chef, Pierre Veya, et en page 3, sous forme d'interview, un catalogue de propagande signé Roger de Weck. Pour le directeur général de la SSR, sous prétexte de « service public », tous les slogans sont bons pour obtenir à la fois la redevance et la pub, mais aussi la pub sur internet, bref, le beurre, l'argent du beurre, la crémière. Gourmandise, ou boulimie ?

     

    Et cette mauvaise foi, personne ne viendra la contredire d'ici au 23 octobre : les politiques, de gauche comme de droite, ont trop besoin de visibilité pour les élections. Roger de Weck n'est donc pas un entrepreneur, mais juste le gestionnaire d'obligations captives : clients captifs (redevance obligatoire), classe politique captive (se montrer pour être élu). Captation des consciences, aussi, avec les rets de la morale : tous ces sacrifices, tous ces traitements préférentiels pour la SSR seraient justifiés par  cette mission - quasi sacrée - de « service public ». La SSR, elle, la remplirait. Pendant que les émetteurs privés, c'est bien connu, se contentent de faire dans l'insoutenable légèreté.

     

    Catalogue d'aberrations. En voici une, pas triste : « Il faut deux chaînes TV par région pour avoir une offre qui tienne la route en matière de sport. Soit six chaînes TV et SF Info, qui rediffusera bientôt des émissions romandes sous-titrées en allemand ». Et voilà ! Et c'est énoncé, comme ça. Le dogme des deux chaînes. Deux chaînes pour la TV de la Suisse italienne, par exemple ! Sous un casuistique prétexte de sport, comme si l'offre, pléthorique en l'espèce, ne pouvait souffrir le moindre redimensionnement, le moindre rapatriement sur l'éventuel retour à une chaîne régionale unique. Et les lecteurs du Temps, ils vont gober ça, bouche ouverte, comme des oisillons ?

     

    Aberration no 2. A la question de mon confrère du Temps : « Combien la SSR dépense-t-elle en relations publiques auprès des politiques ? », M. de Weck a le culot de répondre : J'ai mieux à faire que de calculer ce montant dérisoire par comparaison aux CFF, à Swisscom et à La Poste » ! Mieux à faire ? Par exemple, inviter les parlementaires au restaurant. Par exemple, hanter les cocktails de la jet-set, pour y vanter la croisade contre la bipolarisation du pays. Par exemple, mener un combat personnel, sans même d'ailleurs s'en cacher, contre un parti qu'on aime ou non, mais qui se trouve, à tort ou à raison, rassembler près d'un Suisse sur trois.

     

    Ce Suisse sur trois, sa redevance, il la paye aussi. Il a peut-être droit à ce que la ligne politique de son choix ne soit pas systématiquement brocardée sur les ondes publiques. Comme, d'ailleurs, l'électeur de n'importe quel autre parti. Et s'il se trouve, sociologiquement, que la politique suisse évolue vers le bipolaire, en quoi serait-ce au hobereau en chef du « service public » de mener  une campagne personnelle contre cette mutation? En cela, les directives données, de tout en haut, pour des émissions politiques moins confrontatives, trahissent un choix révélateur, une prime aux forces du centre. Au nom de quoi ?

     

    Oui, il convient de se méfier de cet homme, et du système qu'il est en train, doucement, de mettre sur pied. En se camouflant derrière le masque de la morale, derrière cette formule incantatoire de « service public ». Et les TV régionales, elles ne l'assument pas, leur mandat de débat politique, de reflet de la vie locale ? Se méfier de M. Weck, décoder chacune de ses interventions. En révéler les véritables intentions. La classe politique, en tout cas jusqu'au 23 octobre, ne le fera pas. La SSR, non plus. Etrangement, bien des médias privés, aussi, s'en abstiendront, mettons cela sur les amitiés de cocktails. La gauche le laissera tranquille. Le centre aussi, et pour cause. La droite gentille ne voudra pas se créer des ennuis. Alors voilà, ce salutaire travail de décryptage, qui le fera ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • De qui Guy-Olivier est-il le second ?

     

    Sur le vif - Jeudi 01.09.11 - 19.12h

     

    Je ne sais quel adjectif utiliser pour qualifier la prestation, à l'instant, de Guy-Olivier Segond sur la RSR. A première vue, je dirais « psychédélique », parce que les syllabes me plaisent, de l'âme et du visuel, d'enivrantes essences de folie. De façon répétée, oui une récurrence aux confins du martèlement, cet homme, qui fut un jour grand, n'a cessé, à toutes les questions fort pertinentes de mes confrères-et-sœurs, de scander la même chose : « Il s'agit d'une élection à la Cour des Comptes ». Pour justifier son soutien, le 18 septembre, à Daniel Devaud plutôt qu'à Yves Nidegger.

     

    Guy-Olivier Segond a toujours considéré qu'il existait sur terre deux catégories d'individus : d'une part, la grand masse spongieuse des imbéciles ; d'autre part, lui. Nous prendre tous pour des cons est chez lui une seconde nature, on ne se refait pas. Nous ne rappellerons pas ici certaines antériorités du dossier, où se retrouvent un ancien juriste de Département devenu juge, un ancien collègue de parti et de Conseil d'Etat de GOS, M. Segond lui-même, et une triangulation, entre ces trois-là, que n'eût pas renié le regretté Pythagore.

     

    La vérité, c'est que derrière l'argument technique (« Pour une Cour, il faut un juge »), éclate une vérité politique, la permanence de cette machine à perdre que M. Segond et ses actuels épigones aux affaires (en Ville, à l'Etat) incarnent avec éclat. Revenir au grand jour pour faire perdre son camp, ou ce qui devrait en tenir lieu, c'est une conception singulière de la résurrection : revivre et laisser mourir. Quel programme !

     

    Pascal Décaillet

     

  • Tenez bon, Mme KKS !

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    Sur le vif - Jeudi 01.09.11 - 16.20h

     

    J'ai déjà décrypté jeudi dernier, ici (http://pascaldecaillet.blogspirit.com/archive/2011/08/25/le-coup-bas-contre-kks.html), les raisons qui poussaient la Weltwoche, le grand hebdomadaire de droite en Suisse alémanique, à sortir, comme par hasard, ses orgues de Staline contre l'étoile du PLR suisse, la conseillère d'Etat saint-galloise Karin Keller-Sutter. L'une des plus brillantes personnalités de la droite suisse exécutée par la presse de droite, cela ne pouvait - ne peut - s'expliquer que par la concurrence qu'elle offre, dans la course aux Etats, au président de l'UDC suisse, Toni Brunner. L'ennemi, toujours, se niche dans la similitude.

     

    Ce matin (cf image ci-contre), la même Weltwoche récidive. Pour la deuxième fois consécutive, elle livre au public, en une, le visage de la magistrate, en la traitant, cette fois, de menteuse : « Sie sagt die Unwahrheit ». Sous-titre : « La décision arbitraire de la conseillère d'Etat saint-galloise en matière d'asile ».

     

    Comme je l'ai souligné la semaine dernière, la lutte pour les Etats, à Saint-Gall, sera l'une des plus passionnantes à suivre au soir du 23 octobre : elle aligne le président de l'USS (le socialiste Paul Rechsteiner), le poids lourd PDC sortant Eugen David, le président de l'UDC suisse Toni Brunner, et la PLR Karin Keller-Sutter ! Il n'est pas du tout sûr que la récurrence d'attaques au vitriol de la Weltwoche contre KKS desserve la conseillère d'Etat : le public n'est pas dupe ; il sait très bien décoder les intentions. Il sait, aussi, faire la différence entre un fil invisible et une ficelle grasse comme le câble d'un téléphérique. Du Toggenburg, par exemple.

     

    Pascal Décaillet