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  • Murat Julian Alder: la relève

     

    Sur le vif - Dimanche 25.09.11 - 19.16h

     

    Le Valais a Philippe Nantermod, Genève a Murat Julian Alder. Jeune, brillant, formidablement polyglotte jusqu'à parler le turc (la langue de sa mère), l'allemand, le suisse allemand (impeccable !), l'anglais, l'espagnol. Un prénom de maréchal d'Empire, mais un engagement politique profondément républicain, le sillon radical, hérité des Lumières, qui a fait ce pays.

     

    Murat Julian Alder n'a pas encore trente ans, et déjà le sens de l'Etat, la vision générale, la précision du juriste (il est avocat, et Constituant), bref un discours politique œcuménique, entendez ouvert à tous les champs, à mille lieues des obsessions monothématiques de certains. Je le dis ici, comme je le dis de Nantermod depuis des années, ce jeune homme brillant incarne la relève. Ce sera pour cette fois-ci, ou dans deux ans, ou dans quatre, mais ce sera lui. Comme pour Maudet, Darbellay, Maillard : il fallait que ce fût eux.

     

    Dans l'émission Le Grand Oral, enregistrée jeudi mais diffusée ce soir sur la Télé, j'ai invité le jeune loup du PLR a affronter quelques minutes le vieux lion, Blocher. Et c'est Blocher qui s'est énervé, Blocher qui est devenu rouge ! Face à qui ? Face à un jouvenceau, 41 ans plus jeune que lui. Et le jeune homme, lui, est demeuré parfaitement calme. Il a dit à M. Blocher, très courtoisement, qu'il n'avait pas bien fait son boulot pendant ses quatre ans au Conseil fédéral ! Il a tenu. Il a passé l'obstacle.

     

    Murat Julian Alder sera un jour un politicien de premier rang. Parce qu'il croit, profondément, en l'action publique et à l'utilité de la politique, dont il a une haute et remarquable idée. C'est tout.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Les socialistes genevois peuvent oublier le Conseil fédéral

     

    Sur le vif - Dimanche 25.09.11 - 09.03h

     

    Les socialistes genevois voudraient continuer, sans doute au nom d'une hérédité de robe, d'être représentés au Conseil fédéral. Après Mmes Dreifuss et Calmy-Rey, ils se disent qu'après tout, le rêve (pour tous les autres : le cauchemar) pourrait s'éterniser un peu. Comme s'il existait un droit divin de tel parti cantonal à siéger au gouvernement de la Confédération. Les socialistes genevois se comportent comme des radicaux vaudois de la grande époque.

     

    Le seul problème, c'est qu'à part Manuel Tornare, qui ne montre à ma connaissance pas d'intérêt pour le poste, ils n'ont personne de crédible à proposer. Personne de taille à faire pièce à un Alain Berset ou un Pierre-Yves Mallard. Charles Beer semble survoler le DIP, de plus en plus, comme s'il était observateur - et non acteur - de son propre règne, en sifflotant. Les deux élus à l'exécutif de la Ville, assurément talentueux, sont trop jeunes dans leur fonction municipale pour prétendre foncer à Berne. Je passe sur les actuels conseillers nationaux ou aux Etats, notamment sur un épouvantail absolu, haï par la droite, et (plus tacitement) une partie des siens. Juste chouchouté - au-delà de la caricature - par les médias de service public.

     

    Alors, quoi ? Alors la relève, dans ce parti, elle existe ! Il faut aller la chercher chez les jeunes, par exemple un Grégoire Carasso, au Municipal. Mais c'est musique d'avenir ! La vérité, c'est que ce parti cantonal, naguère auréolé d'un certain succès, est demeuré engoncé dans d'intangibles certitudes. Il a mis mille ans, par exemple, à cesser de parler de « sentiment d'insécurité », il a souvent été trop lent dans l'action politique, la célérité n'étant pas l'atout majeur de son actuel président. C'est dommage, car cette famille de pensée, qui a largement contribué à faire la Suisse moderne (pensons à un Tschudi, un Chavanne) et qui a sa place dans la vie politique de ce pays, mérite mieux que les tristes certitudes genevoises. La preuve, les talents existent. Ailleurs. Ils s'appellent, par exemple, Pierre-Yves Maillard et Alain Berset.

     

    Pascal Décaillet

     

    *** PS 1238h - Mon confrère Mathieu Cupelin, RSR, a contacté Manuel Tornare, ce matin, qui lui a confirmé ne pas être intéressé. Cupelin avance le nom de Liliane Maury Pasquier, qui m'apparaît comme un clone de Ruth Dreifuss. Ca n'est pas le profil dont l'Assemblée fédérale, cette fois, voudra. Le microcosme genevois (membres du PS et journalistes) semble avoir un peu de peine à se sortir de l'invariable formule: femme + gentille + aimable + socialiste. Les recettes de 1991 - déjà très contestables - ne sont plus celles de 2011. Pourquoi pas un homme, vaudois, colérique et tranchant?

  • Des tests QI pour mieux... virer les employés !

     

    Sur le vif - Vendredi 23.09.11 - 10.46h

     

    Hallucinante, la nouvelle que révèle mon confrère Jean-Marie Banderet, dans « Le Courrier » de ce matin : Swissinfo, ex-Radio Suisse Internationale, financée à parts égales par la SSR et la Confédération, a utilisé la méthode des tests QI, non pour embaucher, mais... pour virer une partie de son personnel ! Du jamais vu, même au sein du Mammouth qui n'en est pas à une énormité près.

     

    D'en haut, donc du côté de la maison mère, la SSR, on a demandé à Swissinfo de saquer quarante postes à temps plein, d'ici fin 2012. Du coup, la direction doit s'exécuter. Comme dans n'importe quelle filiale de n'importe quelle entreprise du monde où on a vu un peu trop gros, et où tombe un jour le couperet. Ça n'est évidemment  pas le boulot le plus rigolo pour un patron de boîte, ou plutôt, dans le cas présent, le sous-chef local d'une nébuleuse.

     

    Mais enfin, cette basse besogne étant indispensable, le chef doit avoir le courage de l'assumer lui-même. Toi tu pars, toi tu restes. Ça fait partie de son job, c'est horriblement douloureux pour tout le monde, mais le patron - le vrai - doit avoir le cran de regarder chaque employé dans les yeux pour le fixer sur son destin. Toi, tu bosses bien, on te garde. Toi, tu ne donnes hélas pas satisfaction, tu devras partir.

     

    Mais ce qui est nauséabond dans cette méthode, là, cette histoire de QI, c'est qu'on remplace la décision du patron (avec tout ce qu'elle implique d'arbitraire, de détestable, de révoltant, et il existe des syndicats pour la contester) par une soi-disant objectivité extérieure. On se décharge. On se défausse. C'est déjà assez énorme dans les tests d'embauche. Dans ceux de débauche, ça pulvérise les limites de l'indécence.

     

    Pascal Décaillet