Commentaire publié dans GHI - Mercredi 26.03.25
Le « réarmement européen », nouvelle trouvaille d’Emmanuel Macron pour faire oublier la dette abyssale de la France, ce sont des mots, et seulement des mots. Il ne pourrait exister de « défense européenne » que s’il y avait, en amont, une Europe politique, nous en sommes loin, à des années-lumière.
Considérons le réel, tel qu’il est : l’Europe, pour l’heure, n’existe pas, hors du fatras administratif de Bruxelles. L’échelon de souveraineté, l’échelon affectif, l’échelon mémoriel, c’est celui des nations. La nation française, la nation allemande, etc. Et les armes que chaque nation se forge, ce sera pour les utiliser, le jour venu, non pour « l’Europe », concept flou et flasque, mais pour elle-même. Les armes françaises serviront à la France. Et les allemandes, à l’Allemagne.
Le réarmement allemand ! C’est une autre paire de manches ! Le programme massif, sans précédent depuis la Seconde Guerre mondiale, voté par le Bundestag, prévoit des centaines de milliards pour relancer l’armement et une industrie qui en a sacrément besoin, tant elle a vieilli.
Il y a une différence entre les Français, qui sont des beaux parleurs, et les Allemands : ces derniers, quand ils prennent un engagement, ils le tiennent. Ils vont jusqu’au bout. L’Allemagne va donc se réarmer massivement. C’est une première depuis 1945. Le jour venu, elle aura ses armes à sa disposition. Pour sa propre politique. La page de l’après-guerre est tournée.
Pascal Décaillet