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Des tests QI pour mieux... virer les employés !

 

Sur le vif - Vendredi 23.09.11 - 10.46h

 

Hallucinante, la nouvelle que révèle mon confrère Jean-Marie Banderet, dans « Le Courrier » de ce matin : Swissinfo, ex-Radio Suisse Internationale, financée à parts égales par la SSR et la Confédération, a utilisé la méthode des tests QI, non pour embaucher, mais... pour virer une partie de son personnel ! Du jamais vu, même au sein du Mammouth qui n'en est pas à une énormité près.

 

D'en haut, donc du côté de la maison mère, la SSR, on a demandé à Swissinfo de saquer quarante postes à temps plein, d'ici fin 2012. Du coup, la direction doit s'exécuter. Comme dans n'importe quelle filiale de n'importe quelle entreprise du monde où on a vu un peu trop gros, et où tombe un jour le couperet. Ça n'est évidemment  pas le boulot le plus rigolo pour un patron de boîte, ou plutôt, dans le cas présent, le sous-chef local d'une nébuleuse.

 

Mais enfin, cette basse besogne étant indispensable, le chef doit avoir le courage de l'assumer lui-même. Toi tu pars, toi tu restes. Ça fait partie de son job, c'est horriblement douloureux pour tout le monde, mais le patron - le vrai - doit avoir le cran de regarder chaque employé dans les yeux pour le fixer sur son destin. Toi, tu bosses bien, on te garde. Toi, tu ne donnes hélas pas satisfaction, tu devras partir.

 

Mais ce qui est nauséabond dans cette méthode, là, cette histoire de QI, c'est qu'on remplace la décision du patron (avec tout ce qu'elle implique d'arbitraire, de détestable, de révoltant, et il existe des syndicats pour la contester) par une soi-disant objectivité extérieure. On se décharge. On se défausse. C'est déjà assez énorme dans les tests d'embauche. Dans ceux de débauche, ça pulvérise les limites de l'indécence.

 

Pascal Décaillet

 

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