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  • Crochez, Malvine !

     

    Sur le vif - Lundi 18.0.11 - 18.56h

     

    Moins de deux minutes. C'est  le temps de parole que vient de laisser la RSR à celle qu'on nous promettait être la perle rare de la liste PDC du Valais romand, aux élections fédérales. Elle s'appelle Malvine Moulin, vient de Vollèges, 34 ans, mère de deux enfants,  active au comité d'Agritourisme, à Berne. Et elle a l'air, comme ça, à en juger par le peu de mots qu'on a bien voulu lui laisser articuler, fort sympathique.

     

    Malvine Moulin, seule femme sur la liste PDC, est-elle un alibi ? Je n'ai pas la réponse à cette question, et ça n'est pas son apparition-éclair sur un service dit public qui offre son antenne quasiment tous les jours à certain conseiller national socialiste genevois, qui me permettra de me forger un quelconque jugement. C'est dommage. Parce qu'à ce jeu de l'interview, le nouveau venu, l'inconnu, devrait pouvoir bénéficier, justement, d'une petite prime temporelle, par rapport aux vieux briscards, destinée à lui donner sa chance. Pierre Maudet, Philippe Nantermod, Emmanuel Kilchenmann, Romain de Sainte Marie, Murat Julian Alder, parmi tant d'autres, l'ont eue un jour, cette première chance. Surdoués, ils ont transformé l'essai au-delà de toutes les espérances. Ça n'est évidemment pas le cas de tous.

     

    Le moins qu'on puisse dire, c'est que Malvine Moulin n'a pas eu droit à cette première chance. Quand on lance quelqu'un dans le circuit médiatique, on lui laisse tout de même plus de deux misérables minutes. A vrai dire, je ne suis pas sûr du tout que la dame de Vollèges soit une femme alibi. Tiens, justement, si j'étais elle, je me jetterais corps et âme dans la campagne. Oui, justement parce que c'est très difficile. Parce que certains médias officiels vous méprisent. Et parce c'est le peuple, le 23 octobre, qui vous élit. En l'espèce, le peuple valaisan. C'est à lui qu'il faut parler. Et il comprend, lui, le langage du cœur et du courage.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Divins démons

     

    Sur le vif - Lundi 18.07.11 - 08.12h

     

    Singulier, vraiment, le titre d'un article, au demeurant intéressant, du Temps de ce matin : « Le projet autour du Val d'Hérens réveille les démons anti-écologistes ».

    Singulier, et révélateur : oser s'opposer au dogme Vert relèverait, d'après le titreur ou le secrétaire de rédaction, d'une démarche démoniaque.

    Il y aurait donc, comme dans l'affaire du réchauffement, le bien et le mal. Le juste et le faux. L'orthonormé et le déviant. Ce titre est un titre de police. Et pas seulement celle des caractères.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Jonction : c'est Berlin, 1945 !

     

    Sur le vif - Dimanche 17.07.11 - 18.55h

     

    C'est comme dans la chanson de Brel : dire qu'on traverse Genève, et qu'on croirait Berlin ! Berlin, mai 1945, ou Nuremberg, ou Dresde. Bitume éventré, tranchées béantes, tiens pour un peu, avec juste l'élévation vers le ciel de quelques pavés, ça pourrait faire barricades, Paris 1830, Paris 1848, Paris août 44, Paris mai 68. Mais bon, c'est juste Genève. C'est la Jonction, c'est les Deux-Ponts, c'est la Coulouvrenière. Et ça fait des années que ça dure. Et rien n'avance. Et tout le monde en a marre.

     

    Que le futur tram, vers Bernex, soit une bonne chose, d'accord. Qu'il faille, pendant le chantier, passer par des moments difficiles, tout le monde en convient. Mais là, trop. Beaucoup trop. Fumisterie. Absence totale, depuis des années, de vision d'ensemble du chantier. Eviscérations parcellaires, juxtaposées, ici un trou, là un sillon, à deux pas une improbable métastase dans ce qui, naguère, fut goudron. La circulation, on la dévie à gauche, le lendemain à droite, un jour voie creuse, l'autre jour impasse. Ça n'a même pas le charme désespérant du labyrinthe : c'est  juste un monceau de microdécisions prises par personne, quelque part dans une Direction générale de l'Immobilité.

     

    En Chine, on érige un gratte-ciel en dix jours. On travaille jour et nuit, les trois huit. N'en demandons pas tant. Juste un peu de cohérence. Là, du côté du pont de la Jonction, quand vous tentez  de vous frayer un passage, c'est aussitôt un festival de couleurs : un homme en jaune, l'autre orangé, ils surgissent, vous font signe de rebrousser chemin, surtout ne pas passer. L'idée même que votre trajet puisse un jour avoir une issue, d'un coup, se dilue, s'évapore. Il n'y aurait plus qu'à tourner, et tourner encore. Même pas en rond. En quinconce ! En tortue ! En escargot tellement heureux de sa nature hermaphrodite, qu'il ne lui resterait plus, comme ultime pamoison, que la jouissance par l'immobilité.

     

    Heureuse Jonction : à part le Rhône et l'Arve, dans la quiétude de leur confluence qui est tout de même mouvement, plus rien ne bouge.

     

    Pascal Décaillet