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  • Charles le Révolté


    Sur le vif - Mercredi 08.06.11 - 12.20h

     

    Charles Beer en a marre. Ça se voit de plus en plus, ça se sent, les signaux se multiplient. Et il a raison. D'en avoir marre, de le montrer.

     

    Marre de quoi ? D'une quantité d'usines à gaz dont il a hérité, et dont son bon sens perçoit de plus en plus la puissance de nuisance et d'encombrement. Ministre de l'Instruction publique depuis huit ans, le socialiste n'est peut-être pas un spécialiste de l'enseignement, n'a d'ailleurs pas à l'être à son poste, mais il est un fin politique, doué d'instinct. Tous ceux, syndicalistes ou lobbyistes, qui ont cru bon de sous-estimer cet aspect de sa nature, l'ont payé cher. A part la votation initiale de septembre 2006, sur les notes au primaire, dont il a d'ailleurs immédiatement tiré les conséquences, Charles Beer, n'en déplaise à ses ennemis, a plutôt tendance à gagner ses combats. Dire qu'il est de moins en moins prisonnier d'un carcan idéologique relève de l'euphémisme : ce qui apparaît avec éclat, au contraire, c'est sa ductilité, sa faculté d'adaptation. Disons, la Realpolitik.

     

    Marre de quoi ? A vrai dire, et malgré les apparences, des mêmes choses que Jean Romain ! Pas sur tout, certes, mais l'espace d'indignation commune aux deux hommes semble, de jour en jour, s'élargir. D'un côté comme de l'autre, méfions-nous de crier victoire : l'un peut certes se targuer de voir sa ligne de pensée de plus en plus avalisée ; l'autre, politique jusques aux tréfonds de la moelle, peut se prévaloir de son aptitude à récupérer, intégrer des courants qui n'étaient pas, au début, nécessairement les siens. En déterminisme de succès, c'est tout à son avantage.

     

    Marre de quoi, Beer ? Dernier exemple en date (hier) : marre de « l'optionnite aiguë » dans le postobligatoire. Epinglé par la Cour des Comptes sur une question de planification des rentrées, l'habile instinctif a immédiatement contre-attaqué sur la complexité du système en vigueur depuis 1998 : quelque 3500 parcours différents, si on prend le produit cartésien des mélanges d'options possibles en vue de de la Maturité. C'est évidemment trop, beaucoup trop, il n'y a plus aucune lisibilité, aucune traçabilité des parcours. De l'excessive rigueur des sections (j'ai passé ma Maturité A, latin-grec, en avril 1976, quelques camarades de ma volée étaient en B, d'autres en D, quelques matheux visant l'EPFL en C, Punkt, Schluss) au supermarché actuel, il y a beaucoup de marge pour une simplification salutaire du système. Cela, hier, Charles Beer l'a dit, il a dit bien haut ce que tout le monde pense, il a jeté un pavé dans la mare. Il a eu raison.

     

    Singulière situation, d'ailleurs, que celle d'un ministre laissant de plus en plus apparaître sa révolte face au système qu'il doit lui-même gérer ! Oui, Charles Beer en a marre. Au point qu'avec ses coups de gueule répétés, il commence à ravir à Jean Romain lui-même la posture de l'opposant ! Oui, l'homme est à la fois ministre et chef de l'opposition, attaquant et défenseur, il se sent de moins en moins (qui s'en plaindra ?) lié à son parti d'origine (socialiste, je crois) sur les questions d'enseignement. Charles Beer en a marre des socialistes, marre des camarades, marre de leur empreinte sur plusieurs décennies de décisions pédagogiques à Genève (y compris sous magistrate libérale). Alors, il organise lui-même les coups d'éclat en son propre empire. Il n'y aura bientôt plus besoin de monter des débats Charles Beer / Jean Romain. Il suffira d'opposer Beer le ministre à Charles-le-Révolté. D'avance, on s'en pourlèche les babines.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Tranchée de Vésenaz: les coûts explosent!

     

    NEWS DECAPROD - Mardi 07.06.11 - 12.30h


    Acceptée en votation populaire, la tranchée couverte de Vésenaz pourrait bien coûter beaucoup plus cher que prévu. Datée du 31 mai 2011, une lettre de Mark Muller aux membres de la Commission des Travaux fait apparaître un besoin financier supplémentaire chiffré à 2'200'000 francs ! Il s'agit de mesures provisoires d'accompagnement recommandées par la Direction générale de la Mobilité (DGM) du DIM (Département de l'Intérieur et de la Mobilité, dirigé par la Verte Michèle Künzler).

     

    Ces mesures n'ayant pas été spécifiquement prévues dans les lois, il serait possible, suggère Mark Muller dans sa lettre, de les financer partiellement dans la rubrique « divers et imprévus » du chapitre « travaux ». Néanmoins, il manquerait encore un million. Ce crédit complémentaire, le conseiller d'Etat demande à la Commission des travaux de le lui octroyer.

     

    Il s'agit de mesures d'accompagnement pour les transports publics. « Sans ces mesures, dit la lettre de Mark Muller, l'axe de la pénétrante que constitue la route de Thonon sera péjoré de manière extrêmement critique par la formation d'importants bouchons aux heures de pointe, sans proposition d'alternative pour les usagers ».

     

     

     

  • Jobineries et Frères de la Côte

     

    Sur le vif - Mardi 07.06.11 - 12.09h

     

    On pensera ce qu'on voudra de la dernière jobinerie en date, l'idée de marier Genève-Cointrin à Lyon-Saint-Exupéry. Politiques, éditorialistes, humoristes, dessinateurs de presse, et surtout n'importe quel client du Café du Commerce, pourront, à souhait, la commenter. C'est le champ des idées, ouvert à tous.

     

    Un peu moins, toutefois, aux hauts-fonctionnaires de la République. Ainsi, l'ironie du secrétaire général adjoint du département de tutelle, cité par 20 Minutes : « Jean-Pierre Jobin démontre une fois de plus sa capacité à imaginer ce que personne d'autre ne pourrait concevoir ».

     

    Drôle, certes. Mais hors du champ d'un commis de l'Etat face à libre expression d'un projet. Le même personnage, le 3 janvier 2010, sur les ondes de la RSR, avait traité certains syndicalistes SSP de « flibustiers ».

     

    Décidément, tout ce qui touche à l'aéroport relève, au plus haut niveau de tutelle politique, de la chasse gardée absolue. Les Frères de la Côte ont l'œil. A la moindre tentative de concurrence, on se retrouve aussitôt corsaire ou pirate. Prêt à réveiller la Sainte-Barbe : ce délicieux fond de cale ou sommeillent, paraît-il, les explosifs.

     

    Pascal Décaillet