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  • Cyril et les ombragés du solstice

     

    Sur le vif - Mercredi 22.06.11 - 70ème anniversaire de l'Opération Barbarossa - 17.33h

     

    Cyril Aellen s'en va. Claque la porte. Dans une lettre sans concession adressée au surintendant du PLR, Alain-Dominique Mauris, dont nous eûmes l'heur, par les hasards de la vie, de recevoir copie, l'ancien président du parti libéral genevois dit à quel point il en a marre. Marre d'un comité directeur qui ne consulte plus. Marre d'une présidence sous la croissante influence d'une petite clique, toujours la même, semper eadem, celle qui ne roule que pour protéger un ou deux hommes, disons deux, toujours les mêmes, les radicaux de l'ombre, aussi fusionnés que je suis maréchal-ferrant.

     

    Contrairement à la Mer de Valéry, cet escadron de l'ombre ne brille ni par l'ampleur, ni par le sel. Juste nuire. Ainsi, en bloquant jusqu'aux prémices de discussion sur l'idée d'une droite élargie pour cet automne (seule clef, pourtant, de reconquête d'un siège, au moins, aux Etats), les ombragés du solstice enclenchent, une fois de plus, en parfaite connaissance de cause, la machine à perdre. L'intérêt de leur famille politique, de leurs électeurs, disons la droite genevoise au sens très large, passe largement derrière la préservation de leurs prébendes. Ces gens-là, ce petit nombre de nuisibles, hélas relayés jusqu'au Conseil municipal et aux plus hautes autorités du parti, par un ou deux des meilleurs éléments de la jeunesse montante, disons les Jeunes Turcs, cassent les intérêts de leur parti au lieu de les servir.

     

    Dans ces conditions, Cyril Aellen, homme de courage, de vision et de conviction, a eu mille fois raisons de partir. Cet homme d'une rare valeur perd peut-être un poste dans la mathématique d'ombre d'un Appareil. Il conserve, et même augmente, notre estime et notre admiration.

     

    Un jour ou l'autre, il reviendra.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Conseil des Etats : stratégie à droite

     

    Sur le vif - Mardi 21.06.11 - 17.18h

     

    Est-il inéluctable que Genève, canton majoritairement à droite, continue d'envoyer, entre 2011 et 2015, deux personnalités de gauche, certes rafraîchissantes,  au Conseil des Etats ? La droite genevoise, l'ensemble des familles politiques de cette sensibilité, du PDC à l'UDC, doivent-elles fatalement s'y résoudre ? Si la réponse est oui, cela signifie que l'action politique ne sert plus à rien, qu'il existerait comme de noirs destins, des vents contraires, des divinités odysséennes, inattaquables. Il n'y aurait plus, les bras ballants, qu'à accepter le sort.

     

    Pour l'élection de cet automne aux Etats, comme pour celle de ce printemps à l'exécutif de la Ville de Genève, l'ennemi premier de la droite, c'est la droite elle-même. Ses ferments de dispersion. Ses rivalités intestines, mortifères. Sa logique de défaite, résignée. Son inaptitude historique à partir au combat unie. L'UDC diabolisée, au mieux par de sincères humanistes, au pire (ce fut le cas ce printemps) par un pronunciamiento camouflant  ses ambitions, au service d'un seul homme, sous le paravent de la morale. Et les naïfs ont marché !

     

    Pour les Etats, il existe un candidat de qualité. Il s'appelle Christian Lüscher,  fut l'une des rares bonnes surprises de la députation genevoise 2007-2011, s'est bonifié à Berne, s'est admirablement adapté à la vie politique fédérale. Assurément, il ferait un sénateur de qualité. Mais Lüscher, face à la machine de guerre de la gauche, aura, dans cette élection de type majoritaire, peu de chances de passer sans une politique d'alliances à droite qui soit sans faille, et d'une redoutable solidité. Dans cette optique, d'intenses tractations sont en cours, au moment même où j'écris des lignes. Un arrangement entre le PLR et l'UDC, passant par des compensations en septembre, est envisagé. Bien sûr, le PDC doit aussi donner son accord, avec pour lui la possibilité de faire figurer Luc Barthassat, conseiller national sortant, sur la même affiche que Lüscher, pour les Etats.

     

    Compensations en septembre ? Le 18 de ce mois, le peuple genevois devra procéder à une élection complémentaire à la Cour des Comptes. Pour le grand public, pas franchement passionnant : on ne s'étripe guère dans les bistrots, pour l'heure, à ce sujet. Pour les états-majors politiques de droite, au contraire, l'occasion d'un test de loyauté. Une sorte de Kriegspiel, de répétition générale. Hypothèse : une droite unie pourrait soutenir Yves Nidegger, le faire élire même. En compensation, cinq semaines plus tard (le 23 octobre), la même droite unie roulerait pour Lüscher, voire Lüscher-Barthassat, à la Chambre des cantons. Et là, l'un des sénateurs de gauche, au moins, pourrait commencer à trembler.

     

    Bien entendu, tout cela n'est qu'hypothèses. Et se heurte, aujourd'hui déjà, au génie suicidaire de la droite genevoise. Plus que jamais, un homme nous manque : Cyril Aellen, dernier président du parti libéral genevois, audacieux et visionnaire. Un homme de courage qui a su prendre des risques. Ce qui pourra, peut-être, se faire de bien cet automne, dans la droite genevoise, sera inspiré de lui, de son sillon. Ou ne sera pas.

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Pan sur Ben Ali ! - Dans un fauteuil

     

    Sur le vif - Dans l'éclat du solstice - Mardi 21.06.11 - 10.02h

     

    En page 3 du Matin d'aujourd'hui, mon confrère Renaud Michiels fait preuve d'un époustouflant courage : il flingue Ben Ali ! Dans un papier finement titré « Il aurait pu avoir la décence de la fermer », il écartèle et vilipende l'ancien homme fort de Tunis, condamné hier par contumace, dans son pays, à 35 ans de prison.

     

    Pendant les longues années où M. Ben Ali était au pouvoir, on vous entendait, M. Michiels, sur la question tunisienne ? Les violations des droits de l'homme en Tunisie, vous en parliez ? Pardonnez-moi, mais votre philippique de ce matin, elle me rappelle un peu celle des résistants de la 25e heure, dans les Temps Modernes ou même Combat, au moment des procès de l'Epuration.

     

    On aurait beaucoup de plaisir, Cher Confrère, à découvrir chez vous la même virulence de plume contre les gens au pouvoir ici. Oui, chez nous ! Chez les lecteurs du Matin : à Lausanne, à Genève, par exemple. Ou même face à votre groupe de presse. Votre rédactrice en chef, ses options, ses choix rédactionnels, vous les attaquez, parfois ?

     

    Au plaisir de vous relire. Dans la pâleur orangée du matin.

     

    Pascal Décaillet