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  • Hiboux, joujoux, Papous

     

    Sur le vif - Jeudi 09.12.10 - 16.02h

     

    La très grande force du Conseil d’Etat genevois, dans sa composition actuelle, c’est son sens des priorités. « Gouverner, c’est choisir », l’adage de Mendès France fait fureur au milieu de ces sept personnages en quête de hauteur.

     

    Nous l’allons montrer à l’instant : dans le communiqué publié en milieu de journée, recensant les très riches décisions de nos Altesses, il est stipulé, presque tout au sommet du document, ceci : « Le gouvernement a octroyé un montant total de 100'000 francs pour l’année 2010 à la Fondation du Centre pour le dialogue humanitaire, pour financer un projet en vue de la préparation d’une médiation en Papouasie ».

     

    Chez les Papous, c’est connu, on peut aller faire beaucoup de choses. Par exemple, de la médiation. Nous n’y avions, à ce jour, pas pensé. Sommes-nous bêtes ?

     

    Pascal Décaillet

     

     

     

  • Le chardon, l’ortie

     

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 09.12.10

     

    Au royaume du vote secret, les médiocres sont rois. La vengeance y est petite, la lâcheté, sudoripare. Que Micheline Calmy-Rey ne soit pas facile à vivre, que son caractère soit paré de la grâce du chardon et de l’ortie, c’est possible. Mais c’est une ministre de qualité, vraie patriote, immense travailleuse. C’est peu dire qu’elle ne méritait pas le soufflet de bassesse des rampants.

     

    Sale caractère ? Et alors ! Du caractère, au moins, du vrai, âpre à l’ouvrage, comme dans le sillon rugueux d’un verger de montagne. A mille lieues des souris grises, des passe-murailles, des éteignoirs. Le monde politique a justement besoin de sales tronches, trempées, tenaces, qui crochent et qui s’agrippent : Couchepin, Blocher. Des emmerdeurs.

     

    On peut discuter des options diplomatiques du DFAE, (feindre de) s’émouvoir de telle ou telle fuite, déplorer le degré zéro d’humour, au reste reconnu comme tel, de la ministre. Mais l’escouade punitive sur la présidence, juste l’élire mais mal, c’est le onzième sous-sol de la politique.

     

    Je souhaite à Micheline Calmy-Rey une belle année présidentielle, comme le fut son premier passage à cette fonction. Je lui souhaite de rester ce qu’elle est : une dame qui sert son pays. Avec des hauts et des bas. Mais le regard droit. Je lui affirme ici le respect et l’estime que j’ai toujours voués aux êtres de courage.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Micheline, les cabris, les souris

     

    Sur le vif - Mercredi 08.12.10 - 14.08h

     

    Ils sont tout heureux, tout piaffants, comme des cabris dans l’émoi de leur première laine. Ils ont « donné une leçon » à Micheline Calmy-Rey. Leçon de choses ? Tu parles ! Basse vengeance, encre noire d’un pronunciamiento qui discrédite, un peu plus encore, le parlement comme instance d’élection de l’exécutif. Tout heureux d’avoir humilié une ministre qui ne leur a jamais plu, et c’est  bien ça le drame du Conseil fédéral : devoir plaire au parlement !

     

    Micheline Calmy-Rey ne plaît pas aux 246, soit. Mais la Suisse est faite de sept millions d’hommes et de femmes, et beaucoup d’entre eux, sans pour autant partager ses options, reconnaissent le courage de notre ministre des Affaires étrangères, sa ténacité, son engagement pour le pays. Il ne s’agit pas ici de défendre le socialisme, ni l’irénisme de la vision multinationale. Non, il s’agit de défendre une femme, une ardeur, un caractère, et tant mieux si c’est un sale caractère, ce sont les seuls qui vaillent.

     

    Parce que les souris grises, qui plaisent tant au parlement, pour ne pas trop le déranger, les Burkhalter et quelques autres, ces gens-là les grands électeurs n’iront jamais leur chercher noise. Ceux qu’on sanctionne, ce sont ceux qui existent. Bravo, Madame Calmy-Rey, d’exister. Le reste, on s’en fout.

     

    Pascal Décaillet