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  • Haute Route

    Si douce était sa voix, et minérale son écriture, de Dranse et de limon mêlés, là voilà donc, cette œuvre, elle ne fait que commencer. J’aurais voulu être au Châble ce lundi matin, l’église de mon baptême, j’y serai en pensée. Là-bas, tout le Valais, tradition et révolution, Dieu et Diable, terroir et ciel, pays et diaspora. Quel pays ?

    Auteur régional ? Vous voulez rire. L’infinité de ce cadastre-là, on en redemande. Valais, Judée, mêmes Bibles, mêmes Psaumes, poussières de désert, fragments de solitude. De la bassesse à l’Elévation, quel chemin ? La Haute Route de l’Ecriture ?

    Oui, l’œuvre de Chappaz ne fait que commencer. Samedi, dans une grande librairie de Genève, nul rayon spécial, rien. Comme un hommage du vide et du silence à cette œuvre qui foisonne.

    Mais la vraie vie est-elle celle des bornes de nos existences ? Sainte Ecriture ou vaine pestilence, eau de source ou boue d’alluvions, la voilà cette œuvre, à nous offerte, et pour longtemps.

    Merci Kuffer, merci Jean Romain pour vos hommages. Merci Pierre-Marie, de Chamoson et de Poitiers, de m’avoir, un jour de 1976, indiqué que cet auteur-là existait. Merci à tous les profs qui le liront avec leurs élèves. Merci à lui, surtout, d’avoir porté si haut l’art d’écrire. Sur les cimes. Si universelles qu’elles en perdent leur accent.

    Pascal Décaillet

     

    Tribune de Genève - Lundi 19.01.09

  • Chez nous, chez eux

    Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 15.01.09

     

    Ils représentent la Synagogue ou la Mosquée, se côtoient dans Genève depuis tant d’années, s’interpellent par leurs prénoms, se tutoient. Cela s’appelle le dialogue interreligieux, notre ville cosmopolite s’y prête à merveille. Cela, en temps de paix, donne presque l’impression d’un monde réconcilié.

     

    Lorsque, là-bas, les armes se font entendre, même ces hommes de paix, d’ici, redeviennent les représentants de leurs clans respectifs. Comme si l’appartenance, avec ses petites griffes lacérantes, était plus forte que le verbe de lumière de leurs discours.

     

    Oh, certes, nulle douceur ne les déserte, mais en ces temps d’horreur (et les événements de Gaza en sont un), certains, et des plus brillants, et des plus translucides dans la métaphysique, deviennent aveugles aux victimes de l’autre camp. Ou les sous-estiment. Tellurisme de l’appartenance, auquel, sans doute, nul d’entre nous n’échappe.

     

    Et nous, d’ailleurs, qui serions-nous pour les juger ? Avons-nous des familles à Gaza, écrasée par l’attaque ? Ou dans des villages israéliens à portée des roquettes du Hamas ? Dire aux uns et aux autres que nous demeurons leurs amis. Aider les efforts humanitaires. Tout faire pour la coexistence, un jour, de deux Etats, là-bas. Leur dire, aussi, aux uns et aux autres, qu’ils sont ici chez nous. Chez eux, tout simplement.

     

    Pascal Décaillet

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  • Christian Brunier nous aime. Nous non plus.

     

    Rester, partir ?

     

    Pour Christian Brunier, le mandat politique, c’est « Je t’aime, moi non plus » : ça va, ça vient. Un aller, un retour, un départ, et déjà la promesse d’un renouveau. Le désir qui commence à poindre, et déjà la fatigue. Je te quitte parce que je t’aime, je te quitte parce que je m’ennuie, je t’aime de m’ennuyer, je m’ennuie de t’aimer. Sans doute une histoire d’élection précoce, ou de désir monté trop vite : un mandat trop long, c’est comme une débandade, alors on meurt ou bien on part. En l’espèce, on part. Non sans de longs roulements de tambours et trompettes, des adieux qui n’en finissent plus, et, en primeur, la promesse de retrouvailles. Pourquoi pas à l’exécutif ? Dans cinq ans, lorsque le temps aura passé et que l’ardeur, à l’image du phénix, aura trouvé sa renaissance.

     

    A un détail près, qui pourrait d’ailleurs abréger l’insoutenable stage dans le désert du stylite Brunier : pourquoi diable cinq ans ? La succession évoquée est celle de Charles Beer. N’y a-t-il pas, déjà, des élections cet automne ?

     

     

    Pascal Décaillet