Décision unique dans l’histoire de la Suisse moderne, le Conseil fédéral vient de reporter au 27 septembre la votation sur la hausse de la TVA pour financer l’AI, qui devait se dérouler le 17 mai.
Les raisons données pour expliquer ce report (laisser au Parlement la possibilité de modifier le projet) ne tiennent tout simplement pas la route. Il y a d’autres motifs, de nature beaucoup plus politicienne, et qui pourraient être liés au destin personnel du conseiller fédéral chargé du dossier.
Surtout, du côté de Genève, le corps électoral peut légitimement commencer à trouver qu’on joue avec ses nerfs. Report, sur décision judiciaire, cet automne, d’un vote important sur l’avenir du Cycle d’Orientation. Tentative (échouée, cette fois) de report du scrutin sur le vote électronique. Et là, au niveau fédéral, report, pour pures raisons de convenance, d’une votation capitale sur l’avenir de nos assurances sociales.
Un calendrier électoral, ça n’est pas un bilboquet avec qui tout le monde peut jouer. C’est un pacte républicain, un grand rendez-vous fixé largement à l’avance, pour permettre le temps du débat, celui de la cristallisation des idées, de la maturation d’une décision par tout un peuple. Un tel calendrier, on ne peut le modifier qu’en cas de raison majeure. Tout autre cas de figure constitue une légèreté avec le souverain, donc un déni de démocratie.
Pascal Décaillet