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Un ordre du monde se meurt : il n'appartient pas à Genève de le ressusciter !

 
 
Sur le vif - Lundi 10.03.25 - 15.43h
 
 
 
La "Genève internationale" n'est pas un but en soi. Elle est l'instrument d'une éventuelle volonté des nations du monde d'avoir chez nous des instances de discussion.
 
Nous entrons dans une ère - on peut s'en réjouir ou le déplorer - où cette volonté faiblit. La toile multilatérale, ce vieux rêve wilsonien de 1919, s'était déjà fracassé sur la montée des nationalismes dans les années trente. Il a repris du poil de la bête dès 1946, sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il s'essouffle.
 
Il n'appartient en aucune manière à nos autorités cantonales genevoises, encore moins municipales (dans ce second cas, ça tutoie le ridicule), de se donner comme mission sacrée d'inverser la vapeur.
 
Que Genève accueille des lieux de rencontres internationales, c'est fort bien. Mais notre Canton, encore moins la Ville, n'ont pas à s'activer pour condamner le retour aux relations bilatérales, ni tenter de rétablir un ordre du monde qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
 
On notera, en passant, le nombre hallucinant de guerres, dans le monde, depuis 1945. On s'échinera vainement à en trouver une seule - je dis bien une - que le ballet des diplomates multilatéraux, à Genève ou ailleurs, ait réussi à empêcher.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Le multilatéralisme ne va pas disparaître mais se sectoriser atour de plusieurs pôles.
    Quant à Genève, elle doit faire le deuil de son passé. L'ONU est malade, l'OMC en voie de disparition, et le HCDH décriés n'a plus d'avenir. Quant aux ONGs, c'est le chaos et la question du sens se pose : l'aide d'urgence est une nécessité, mais le reste ? Par exemple, un pays comme l'Inde ne peut pas s'occuper de ses orphelins ? Un pays qui ambitionne d'aller sur la lune....
    Haïti, ça ne se discute pas.

    Genève doit se faire à l'idée que la Genève internationale, c'est finis. Ce n'est plus la neutralité qui fait fois mais l'argent et la force, voir le Qatar ou l'Arabie saoudite qui accueillent des réunions.

  • Les peuples se rebellent, dans un grand mouvement vers la liberté, et s'y opposer est vain! Le mondialisme est condamné, et je m'en réjouis!

  • Excellent billet. Mais, M. Décaillet, vous êtes un peu sévère avec l'ONU, me semble-t-il. Il est vrai que si un conflit est évité, il n'y a pas au sens strict du terme, de guerre. Je souhaite néanmoins relever (de manière non exhaustive) des conflits qui par l'intervention de l'ONU n'ont pas dégénéré en guerre:
    - La crise des missiles de Cuba (1962) : l'ONU a contribué à éviter une guerre nucléaire
    - La crise de Suez (1956) : mise en place d'une force de maintien de la paix
    - Inde-Pakistan (1947-49) : Supervision du cessez-le-feu, observateuirs militaires
    - Congo (1960-64) : Guerre civile empêchée par une mission de maintien de la paix
    - Chypre : Force de paix depuis 1964
    - Amérique centrale (1980-90) : Aide à la résolution de conflits au Nicaragua, Salvador et Guatemala
    - Macédoine (années 1990) : Mission préventive pour éviter l'extension du conflit yougoslave.
    L'efficacité de l'ONU dépend de la coopération des parties impliquées et du soutien des membres permanents du Conseil de sécurité. Doit-on à tout prix reprocher aux autorités genevoises de faire le peu qui est dans leurs moyens pour que l'ONU puisse continuer à contribuer à la paix dans le monde ?

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