Sur le vif - Lundi 10.03.25 - 15.43h
La "Genève internationale" n'est pas un but en soi. Elle est l'instrument d'une éventuelle volonté des nations du monde d'avoir chez nous des instances de discussion.
Nous entrons dans une ère - on peut s'en réjouir ou le déplorer - où cette volonté faiblit. La toile multilatérale, ce vieux rêve wilsonien de 1919, s'était déjà fracassé sur la montée des nationalismes dans les années trente. Il a repris du poil de la bête dès 1946, sur les décombres de la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, il s'essouffle.
Il n'appartient en aucune manière à nos autorités cantonales genevoises, encore moins municipales (dans ce second cas, ça tutoie le ridicule), de se donner comme mission sacrée d'inverser la vapeur.
Que Genève accueille des lieux de rencontres internationales, c'est fort bien. Mais notre Canton, encore moins la Ville, n'ont pas à s'activer pour condamner le retour aux relations bilatérales, ni tenter de rétablir un ordre du monde qui n'a plus lieu d'être aujourd'hui.
On notera, en passant, le nombre hallucinant de guerres, dans le monde, depuis 1945. On s'échinera vainement à en trouver une seule - je dis bien une - que le ballet des diplomates multilatéraux, à Genève ou ailleurs, ait réussi à empêcher.
Pascal Décaillet