Commentaire publié dans GHI - Mercredi 23.10.24
La réforme du financement des soins, résumée dans l’acronyme « EFAS », sera soumise au peuple suisse le 24 novembre. C’est un paquet complexe, fruit de quatorze années de travail parlementaire. Ses chances de passer sont tout, sauf garanties : lorsque le peuple ne comprend pas, ou se trouve placé face à un objet touffu, il vote NON. Et il a bien raison.
Mais les lois de la communication ne doivent pas nous dissuader d’entrer intellectuellement dans le projet. J’ai pris le temps de me livrer à cet exercice, en profondeur, et j’ai trouvé à EFAS quelques vertus. En uniformisant le financement des soins (hospitaliers, ambulatoires, longue durée), il peut permettre des économies. Ça n’est pas le Pérou. Ça n’est pas le projet du siècle. Mais ça n’est pas rien, pour autant. Bref, je rumine un OUI.
Surtout, je m’étonne : en vertu de quels critères le Conseil d’Etat genevois, à majorité de droite, recommande-t-il le NON ? On sait que le ministre de la Santé lance le grand chantier d’une Caisse publique, et il a raison. Mais dire OUI à EFAS n’est nullement antinomique d’un OUI, plus tard, à un système où l’Etat retrouve enfin son rôle.
Bazarder EFAS, qui a des qualités modestes mais réelles, dans l’idée de ne pas griller, pour plus tard, la Caisse publique, est une erreur. Dans le domaine de la santé publique, toute bonne idée doit être saisie.
Pascal Décaillet