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France : le dernier tango des intellectuels

 
 
Sur le vif - Mardi 18.06.24 - 09.55h
 
 
 
Personne, en France, n'a demandé la dissolution de l'Assemblée Nationale. Le peuple venait de voter pour des européennes, une sanction pour le pouvoir en place, ce qui est très fréquent, et n'appelle pas au geste de panique égotique du Président de la République.
 
Personne ne voulait de législatives, mais maintenant, elles sont là, premier tour dans douze jours. C'est ainsi. C'est la réalité des faits, le terrain.
 
On nous dit qu'une victoire du RN est possible. Alors, comme en avril 2002, chez les bobos et les intellos, les universitaires, les mandarins des hautes chaires, les artistes, comédiens ou chanteurs de gauche, c'est la panique.
 
Et ils s'imaginent, ces braves gens, qu'ils vont peser sur le destin en nous sortant leur arme de destruction passive : la pétition. Dûment munie de dizaines ou centaines de signatures, quelques stars, une écrasante majorité d'inconnus, bardés de titres, ou simplement "chercheurs en sciences sociales". Bref, le peuple de gauche, avec juste une double restriction : il n'a rien à voir avec la gauche, et il est tout, sauf le peuple.
 
Ces élites autoproclamées, qui s'offrent des pages entières où elles alignent leurs signatures dans des journaux bien-pensants, s'imaginent-elles, une seule seconde, qu'elles iront peser du moindre milligramme sur le cours des choses ?
 
Lancée par un geste désespéré du Président de la République, et de lui-seul, une dynamique est engagée. Elle se joue au sein du peuple de France. Nul n'empêchera personne de voter pour le RN. Ni, d'ailleurs, pour la France insoumise. Et si le peuple souverain veut du bipolaire fort, et non le grand Marais centriste longtemps rêvé par le Président, eh bien il y aura du bipolaire fort. Et si le peuple veut une régulation draconienne des flux migratoires, eh bien il faudra les réguler. Et si le peuple veut le retour à la souveraineté nationale, politique, agricole et industrielle, eh bien il faudra aller dans ce sens.
 
La France avait, pour cinq ans, une Assemblée Nationale parfaitement légitime, élue jusqu'en 2027. Le Président, et lui-seul, a voulu la dissoudre, par pure convenance personnelle. Fort bien. Que le peuple vote, dans le sens qu'il voudra. Et nul manifeste "d'intellectuels" n'aura la moindre influence sur sa décision souveraine.
 
 
Pascal Décaillet

Commentaires

  • Depuis que le Président Macron a pris cette décision étrange, maintes théories ont été mises en avant pour expliquer son geste. L'une d'elle consiste à dire que la situation financière de la France est tellement préoccupante que de toute façon, Monsieur Macron aurait dû prendre cette décision cet automne. Ce n'est pas totalement impossible. Je pense pour ma part qu'il a délibérément provoqué un chaos avec un risque non négligeable d'actes violents dans son pays afin de pouvoir mettre toute la responsabilité sur le rassemblement national. Monsieur Macron devrait tout de même se rendre compte que les français ne sont pas idiots.

  • En France c’est toujours le 6ème (voire 5ème) contre le reste de la nation. Avec certains avantages, probablement le seul peuple intellectuel au monde, mais une populace en province loin du compte, très loin. Comprenne celui qui pourra…

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