Commentaire publié dans GHI - Mercredi 05.06.24
En 2024, à quoi sert encore la Poste ? À quoi, si ce n’est à annoncer des fermetures de filiales, comme elle l’a fait le 29 mai ? Ce qui fut, naguère, un fleuron de notre pays, et jusqu’à incarner la Suisse elle-même, sur les cartes postales, les décors de trains électriques, donne l’impression aujourd’hui d’un vaisseau-fantôme, en perpétuelle dérive.
La Poste a l’âge de la Suisse moderne : elle a été créée en 1849, juste un an après la Suisse fédérale, celle des radicaux, entreprenants, imaginatifs, révolutionnaires. En 1920, ce furent les PTT, contenant les services postaux et le téléphone en pleine éclosion. Et le 1er janvier 1998, date funeste, ce fut ce triste divorce, fruit de la mode ultra-libérale de l’époque : on créa d’un côté la Poste, de l’autre Swisscom.
Il fallait parler anglais, privatiser tous azimuts, faire moderne et clinquant, oublier toute notion d’Etat, de service public. Cette idéologie fut dévastatrice, je le disais (bien seul), sur le moment, je le répète, plus que jamais, aujourd’hui.
Depuis, la Poste a voulu jouer dans la cour des grands. Elle s’est tellement diversifiée, dans les points de vente, qu’elle ressemble parfois à un bazar. Et là où il aurait fallu foncer dans la numérisation, elle donne au contraire l’impression d’avoir pris du retard. Tout cela, toute cette errance, à cause du Veau d’or libéral. Ces gens-là, un jour ou l’autre, devront rendre des comptes.
Pascal Décaillet
Commentaires
Cher Monsieur,
Vos idées vous honorent, vos illusions nous ravissent, mais je crains que vous n'erriez.
Les voyous (pour rester poli) qui fonctionnent à court terme, et mènent notre économie - et par voie de conséquence une partie de notre population - à la ruine, ne rendront jamais ni comptes, ni bonus, ni parachutes dorés.
Vente après démantèlement, fusion (absorption), investissements hasardeux, dumping opéré par un "gros" pour affaiblir un "petit" avant de le racheter à vil prix, le processus est toujours le même, les conséquences également !
Le seul moyen d'échapper à ce phénomène est d'avoir la chance de travailler pour une entreprise qui ne se prête pas à ce jeu de Monopoly malsain.
Bonne chance à chacun, et pensez à travailler votre indépendance face au système, votre autonomie, et votre résilience...
Tout avait commencé avec notre compatriote Rey, soutenu par un conseiller fédéral socialiste ! Hélas la pente glissante n'est pas prête à glisser sur un palier et je ne parle pas re remontée !