Sur le vif - Samedi 31.12.22 - 15.04h
Avec Joseph Ratzinger, Pape de 2005 à 2013 sous le nom de Benoît XVI, c'est l'un des plus grands intellectuels du catholicisme qui disparaît, à l'âge de 95 ans, premier souverain pontife depuis des siècles à démissionner, pour des raisons que l'Histoire doit encore établir.
Un Pape allemand. Un lecteur des textes, dans toute l'immense tradition de la philologie, de la philosophie et de la théologie allemandes, Luther compris. Luther, oui, dont il était paradoxalement si proche, par la démarche : le texte, avant tout !
Je pourrais écrire un livre sur les analogies entre le Réformateur, inventeur de la langue allemande moderne écrite, et le très conservateur Président de la Doctrine de la foi, cinq siècles plus tard. Vous n'imaginez pas le nombre de convergences entre l'homme de Thuringe et celui de Bavière, celui qui jette les bases d'une nouvelle lecture du christianisme, et celui qui, infatigablement, remonte aux textes pour tenter de définir au plus près, avec une précision millimétrée, l'identité du christianisme, telle qu'il nous la propose.
J'aurais tant à écrire sur Benoît XVI. Son prédécesseur, le Pape polonais, était un génie de la pastorale, du contact humain, de la communication de masse. Il aura été, lui, l'un des très grands intellectuels du christianisme. Un homme sachant lire un texte, le faire parler, l'installer dans sa perspective, lui donner sa dimension. Au fond, un littéraire pur.
En attendant, je republie ci-dessous le texte que j'avais publié le 8 janvier 2008, dans le Temps, sur l'Encyclique Spe Salvi, la deuxième de Benoît XVI, "Dans l'espérance, nous avons été sauvés". Référence, bien sûr, à la célèbre Lettre aux Romains de Paul, fondement de la théologie d'un certain... Martin Luther.
Pascal Décaillet
Commentaires
Excellent pages. Correspondant bien à l'ex papa et P.Deczillet