Sur le vif - Vendredi 30.12.22 - 16.06h
Il ne s'agit pas de regarder le temps qui passe. Nous ne sommes pas des pêcheurs à la ligne, en contemplation semi-éveillée devant le flux de l'onde.
Non. Nous sommes des yeux et des nerfs, des vaisseaux de sang, des viscères. Nous sommes des neurones en éveil. Nous sommes le sujet et l'objet, nous voulons le verbe, celui d'action, conjugué. Le verbe de mouvement. Pas le verbe d'état, aplatissant, inutile. Car le verbe est action, rien d'autre. Dans une phrase, enlevez tout, gardez le verbe.
J'invite chacun de vous à tenir son journal. Le génie du réseau social, celui sur lequel nous sommes, c'est d'ouvrir à tous cette possibilité d'une aventure. Rien que ça, et on renvoie dans leurs catacombes à jérémiades les éternels scrogneugneux qui passent du temps à vomir sur cette prodigieuse démocratisation de l'expression, sous prétexte des excès et des dérapages, hélas réels, qui s'y commettent.
Laissons geindre les universitaires, les journalistes qui se croient encore "indispensables à la démocratie" (quel culot !), les puissant défenseurs des "intermédiaires". Le réseau est là. Le réseau, c'est nous. Nous tous ! Il y a du bon et du mauvais, et alors, c'est la vie ! Que chacun de nous s'efforce de donner le meilleur, le réseau vivra, les geignards s'éclipseront en trottinant sous le sourire de la lune.
Tenir son journal. S'inscrire dans le temps, eh oui, l'étymologie du mot "chronique". A chacun, son regard. Chacun, sa vie. Chacun, ses regrets, ses amours perdues, sa nostalgie. Chacun, ses secrets. Chacun, ses buts de guerre. Chacun, ses armes. Chacun, sa solitude. Chacun, son émerveillement, face au jour qui baisse.
Pascal Décaillet
Commentaires
Nous sommes très contents , mon mari et moi de vous retrouver dans cette nouvelle formule originale et très utile, pour nous inciter à réfléchir sur le temps qui passe et l'avenir incertain pour le moment, mais riche en événements prometteurs. Le journal, ce miroir de l'âme, peut nous inspirer à retrouver nos propres ressources affectives et intellectuelles et nous ancrer dans la juste réalité, symbole de d'espoir.
Nous vous souhaitons tout le bien pour vous et votre famille et une Belle Année 2023.
Ionella et Vlad Alexandre Micodin
Cher Monsieur,
Je vous le dis sans ambages : j’adore vous lire, peut-être même plus que vous voir et entendre à la TV. L’image traduit un language corporel que vous maîtrisez parfaitement, mais, on le « sens », ne peut révéler « à chaud » votre ressentiment profond par rapport à l’une ou l’autre de vos interlocuteurs. Ici votre âme se révèle sans fard et je la comprend, pour ne pas dire que je m’en sens proche, bien que scientifique et polytechnicien, mais avec beaucoup d’admiration pour les hiéroglyphes et apparentés.
Aujourd’hui retraité, je m’aperçois qu’il y a beaucoup plus de sujets ou de comportements qui m’agacent. La liberté de penser m’est essentielle, même si mes réflexions sont le plus souvent à contre-courant. Je vous les laisse pour 2023 que je vous souhaite aussi sereine que possible, à vous et à votre famille.
Cher Pascal,
Je vous adresse mes meilleurs vœux pour la nouvelle année et une bonne continuation sous cette nouvelle formule. Comme le dit un héros du cinéma américain devenu infréquentable en ces temps de cancelled culture : "Hasta la vista, babe !"