Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sommet de Bruxelles : l'amicale des boxeurs groggy

 

Sur le vif - Vendredi 17.07.20 - 12.58h

 

La crise sanitaire l'a prouvé avec éclat : face à une difficulté majeure, chaque nation ne peut compter que sur elle-même. Chacune, sur notre continent, a fait ce qu'elle a pu, de son mieux, pour renforcer ses solidarités internes, maintenir sa cohésion sociale, venir en aide aux personnes les plus touchées.

Dans cette tempête, l'Union européenne n'a pas existé. Chaque nation s'est trouvée seule. Respectueuse des autres, il faut le noter, sincèrement sensible aux souffrances de ses voisins. Ce ne fut pas une guerre entre nations, mais une guerre de chaque nation, pour elle-même, au milieu d'autres nations. Certains pays, comme la France, ont eu une gestion dure, jacobine, verticale, fliquée même parfois. D'autres, comme la Suisse, ont respecté la liberté individuelle des gens. Ils ont fait confiance. Nous ne nous en plaindrons pas.

La crise, comme révélateur. Le génie propre de chaque pays, en fonction de son Histoire, a été mis en lumière par le virus. Dans cette affaire, tous ont existé. Tous, sauf l'Union européenne.

Et voilà qu'à Bruxelles, des chefs de rencontre, semblables à une amicale de boxeurs groggy, sous prétexte de "relancer l'Union", cherchent à mutualiser leurs difficultés en recourant au pire expédient dans ces cas-là : l'endettement ! On va faire tourner la planche à billets, mettre en circulation une monnaie dont la garantie réelle est de plus en plus faible, et bien sûr reporter la charge finale sur les contribuables des pays membres.

Un jour ou l'autre, il faudra payer l'addition. Politiquement, ce sera une montée encore plus puissante des partis anti-européens. Un discrédit renforcé de la classe politique, et plus généralement du principe de représentation. La France, par exemple, pourrait en sentir le résultat lors de la présidentielle de 2022.

La Suisse n'est pas membre de l'Union européenne. C'est pour elle une bénédiction. Avec ce système de valeurs fictives, où la fuite en avant est reine, notre petit pays doit se montrer plus intraitable que jamais sur sa distance, sa souveraineté, son indépendance. Depuis la guerre, il a trop misé sur son Commerce extérieur avec le continent, au détriment de son agriculture et de sa souveraineté alimentaire. Il doit, en profondeur, rectifier ce déséquilibre, engager des négociations État par État, et doucement signifier à Bruxelles qu'il ne lui doit rien. Tout cela, respectueusement : si l'Union européenne est devenue, hélas, une machine antipathique et technocratique, les différents peuples qui la composent sont nos amis. Tous, sans exception.

L'Europe, oui. Celle des cœurs, de la culture, des valeurs communes. La machine technocratique, celle qui tourne à vide comme les pantins expressionnistes dans les expos d'avant-garde des années vingt, c'est définitivement non.

 

Pascal Décaillet

Les commentaires sont fermés.