Sur le vif - Samedi 13.10.18 - 13.22h
Ceux qui ne cessent de nous brandir la "complexité du monde" sont les premiers, en général, à nous l'avoir compliqué, ce monde. Les premiers à avoir intérêt à cette complexité, pour en tirer profit. Tiens, les spéculateurs de la finance virtuelle, par exemple. Si nombreux dans une ville comme New York.
Tout autant, en vrac, les légions de chercheurs en sciences sociales. Les spécialistes du système multilatéral et mondialiste, dûment formatés dans une officine genevoise, sise dans le quartier même des organisations internationales.
Ou encore, toujours au hasard, les spécialistes des "institutions européennes", toujours là pour nous dire que l'ère des nations souveraines est révolue, que le continent est complexe, et donc que nous devons dissoudre notre indépendance pour nous fondre dans le Grand Ensemble.
Ils nous brandissent le miroir d'une complexité qu'ils ont eux-mêmes fabriquée ! Ils nous soumettent l'illisibilité d'un Talmud dont ils sont les auteurs. Et ils viennent nous dire que tout cela, toute cette épaisseur du sens, par eux-mêmes sécrétée, constituerait désormais l'Arche Sainte, incontestable.
Ils se comportent comme des clercs, des pharisiens. Il faudrait se hisser dans l'élite de leur Temple crypté, pour accéder au salut, à la lumière.
Méfions-nous de la grande complexité cosmopolite. Soyons démocrates. Osons dire les choses. Engueulons-nous, dans les périmètres d'engueulades qui sont les nôtres. Lançons des initiatives. Provoquons de grands débats nationaux. Un beau dimanche, le peuple tranche : acceptons toujours le résultat, même s'il nous embrase de colère.
La démocratie passe par la vérité des enjeux, le courage d'évoquer ce qui dérange, d'exhumer ce que les puissants ont voulu enfouir. Tout cela, dans un langage simple, accessible à tous.
La démocratie n'a pas à se laisser impressionner par l'arrogance élitaire des appels à la prétendue "complexité du monde".
Pascal Décaillet