Sur le vif - Mardi 09.10.18 - 15.04h
Annoncée à l’instant à Wil (SG), la candidature de Karin Keller-Sutter au Conseil fédéral est une excellente nouvelle pour la Suisse. Sera-t-elle élue ? Je n’en sais rien, mais je l’espère ! Tout comme je l’espérais en 2010, lors de sa première tentative.
Karin Keller-Sutter incarne ce que le radicalisme suisse, ce grand courant du Freisinn, qui a tant fait depuis deux siècles pour notre pays, peut nous présenter de mieux aujourd’hui. Oui, depuis deux siècles : le Freisinn philosophique, économique et politique précède les événements de 1848, on peut le faire remonter à 1798, et bien sûr, antérieurement encore, aux Lumières.
Karin Keller-Sutter a été une remarquable conseillère d’Etat à Saint-Gall, à la fois très ferme sur le contrôle des migrations, et ouverte sur les questions économiques. Elle parle notre langue, le français, à la perfection : mieux encore que le plus grand Saint-Gallois que j’aie eu l’honneur d’approcher dans ma vie, Kurt Furgler, conseiller fédéral de 1971 à 1986.
La Suisse n’est pas un pays de stars dans les exécutifs. Mais enfin tout de même, quand on tient sous la main quelqu’un de brillant, avec à la fois les capacités gouvernementales et la parfaite aisance dans l’art de communiquer, on lui donne sa chance. Puisse l’Assemblée fédérale, cette fois, voir les choses comme cela.
Pour ma part, ayant plusieurs fois interviewé cette personnalité politique hors-normes, l’ayant d’ailleurs reçue sur le plateau de Genève à Chaud, suivant au jour le jour, dans la presse alémanique, NZZ notamment, ses interventions, j’ai l’impression que nous avons, avec cette dame, sa classe, son intelligence, son expérience, une personnalité de tout premier plan. En ces temps difficiles que vit la Suisse, où il faut à la fois affirmer la souveraineté du pays et dialoguer avec tous, nous avons besoin des qualités de Karin Keller-Sutter.
Citoyen de ce pays, passionné de politique depuis l’aube de l’adolescence, je lui souhaite, avec la tête et avec le cœur, la plus belle des campagnes !
Pascal Décaillet