Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Les Verts libéraux osent - Bravo à eux !

 

Sur le vif - Mercredi 04.12.13 - 17.33h

 

En lançant, ce matin à Berne, leur initiative parlementaire permettant d’ouvrir le mariage aux couples de même sexe, les Verts libéraux propulsent dans la place publique un débat qui a parfaitement lieu d’être. La France, notre voisin, grande démocratie de 60 millions d’habitants, l’a mené, avec grand fracas. Pourquoi la société suisse, qui lui est comparable, ne pourrait-elle pas l’entamer ? Et pourquoi un parti politique présent en plusieurs cantons, actif à Berne sous la Coupole fédérale, ne pourrait-il pas prendre l’initiative de le lancer ? Le rôle des partis n’est-il pas justement d’être en avance, sentir les grands soubresauts de notre société, proposer, anticiper plutôt que de se mettre à la remorque, ou subir ?

 

La Suisse est une démocratie. Si les deux textes des Verts libéraux passent la rampe, à l’issue d’un vaste débat de fond, la décision finale incombera au souverain. En France, la seule décision du Parlement, Assemblée Nationale et Sénat, a suffi pour imposer à la population l’une des plus importantes réformes de société de ces dernières décennies, disons qu’il faut remonter à Simone Veil, donc Giscard (1974-1981), pour trouver des points de comparaison. Oui, nous aurons des pour et nous aurons des contre. Et tout cela s’entremêlera et s’affrontera, dans la dialectique de la démocratie. Comment ne pas s’en féliciter ?

 

Pour ma part, je suis favorable au mariage pour tous. Et je sais qu’un nombre non-négligeable de mes compatriotes y seront opposés. Eh bien, discutons-en ! La vivacité d’une démocratie, c’est oser les sujets, à commencer par ceux qui dérangent. Du débat, nous n’avons rien à craindre. J’en profite pour saluer les Verts libéraux suisses. « Opportunisme d’un jeune parti pour se mettre en vue », relèvent les sceptiques. Je veux bien. Mais enfin, c’est de bonne guerre : tout lancement d’initiative, en Suisse, possède en lui une fonction de mise en valeur et d’appel à la notoriété du parti. Et ils ne manquent pas de courage, les Verts libéraux, parce qu’un échec, ou un flop, ou une liquéfaction dans le temps et d’improbables contre-projets, se retourneraient contre eux, ils le savent.

 

Citoyen de ce pays, j’apprécie que les partis prennent des initiatives. Qu’ils donnent au peuple des rendez-vous de destin. Ils peuvent gagner, et surtout beaucoup perdre. L’essence de la politique est action et combat, en fonction d’objectifs. Agir, plutôt que se regarder. Citoyen, oui, je remercie les Verts libéraux de lancer dans mon pays un débat d’importance. Nous aurons largement l’occasion d’y revenir.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.