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  • Ueli et les moralistes de la haine

     

    Sur le vif - Vendredi 28.12.12 - 09.47h

     

    Excellente interview d'Ueli Maurer, en page 3 de la Tribune de Genève. Évidemment, comme il est de bon ton de considérer le futur président 2013 comme un parfait abruti, l'immense majorité de mes confrères, des observateurs et des commentateurs vous diront que cette interview est nulle, et que l'homme n'a rien dans la tête.



    Eh bien pour ma part, j'y ai lu les propos d'un homme simple et sage, profondément attaché à son pays, aimant la Suisse, prêt à la servir au mieux de sa conscience. Un homme qui n'a pas l'intention de paniquer face aux pressions et au chantage de l'Union européenne. Un homme qui identifie, sans en faire un tabou, sans les camoufler sous le tapis, les vraies souffrances de la population de notre pays face à une immigration non-contrôlée, trop massive.



     Il n'y a là strictement rien de xénophobe. Ceux qui,  à longueur d'année, nous hurlent le mot "xénophobe" dès qu'on évoque, du bout des lèvres, une possible régulation des flux migratoires (que pratiquent les pays qui nous entourent), nous mentent. Il est temps de le leur dire. Il n'est plus question de laisser le champ libre à ces moralistes de la haine.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Chénier, Dugain, le chemin perdu

     

    Jeudi 27.12.12 - 19.06h

     

    Le point commun entre André Chénier, le poète des alcyons, qui perdit la tête sur un échafaud à l'âge de 32 ans, en 1794, et  Marc Dugain, le génial auteur (entre autres) de la Malédiction d'Edgar, né en 1957 ?

     

    Ne cherchez pas. Des livres de ces deux auteurs, simplement, me furent offerts avant-hier, pour Noël, par mes deux filles. Une fois de plus, elles ont senti juste. Ayant décrété une bonne fois, autour de 1973, en pleine folie rimbaldienne, que nul grand poète français n'avait, étrangement, vécu au 18ème siècle, j'avais toujours remis la lecture de Chénier, malgré les innombrables dédicaces qui lui étaient consacrées chez les génies poétiques allemands contemporains de sa fin tragique, puis ceux du 19ème. Ce rejet de ma part est une erreur, que je vais maintenant m'employer à combler. Oui, Chénier vaut mieux que d'être perpétuellement pris en exemple par des grammairiens et rhétoriciens imberbes et asexués, à cause de ses doux alcyons qui pleurent, et de sa jeune Tarentine. Je me rappelle par exemple que Bernhard Böschenstein, mon inoubliable professeur de poésie allemande à l'Uni, nous en recommandait la lecture, comme l'un des chemins pour aller vers Hölderlin.

     

    Avec Dugain, auteur contemporain dont j'ai lu presque tous les livres, je suis chez moi. Un style. Un art du scénario littéraire campé sur fond historique, comme on n’en avait plus vu depuis longtemps (Anatole France, « Les dieux ont soif », 1912, chef d’œuvre). Un écrivain majestueux, dont j’ai souvent, dans mes Notes de lecture, évoqué les ouvrages, ici même.

     

    André Chénier, Marc Dugain. Le hasard d’un Noël. Pourquoi aimons-nous tant les livres, en vertu de quelle magie ? Enfant, adolescent, deux choses m’ont aidé à vivre : les livres, les journaux. Tous les livres et tous les journaux qui me tombaient sous la main. Et puis, la musique. Mes filles, aujourd’hui, vivent le même trajet, chacun le sien. On discute, on évoque, on échange, on essaye de se faire envie. Tenez, je me suis mis, grâce à l’une d’elles, à écouter Rachmaninov, alias le Fou, alias le Trop Romantique, alias le Débordant. J’écoute, mes préjugés se dissipent.

     

    Ainsi la vie, autour des livres. Nulle recette. Nul chemin, hors de soi-même. Tout au mieux, des dons, des prêts, des échanges. « Unterwegs zur Sprache », le titre de l’ouvrage fondamental où Heidegger, entre 1950 et 1959, analyse nos liens au langage. J’ai toujours, à chaque livre, ces trois mots en tête. Comme un chemin. Une initiation. Une aventure.

     

    Le seul grand chemin. Le seul qui ne soit pas perdu. Le seul où accepter de se perdre, plutôt, serait la clef des retrouvailles. Avec qui ? Je l’ignore.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Contrôler les flux migratoires : oui, bien sûr !

     

    Sur le vif - Mercredi 26.12.12 - 16.20h

     

    Préférence nationale. Conseiller national zougois, le PDC (oui, je dis bien le PDC) Gerhard Pfister a osé. Il estime que l'initiative de l'UDC sur l'immigration de masse doit être prise très au sérieux et mérite un contre-projet. Seule une prise en compte du malaise des Suisses face à l'application aveugle de la libre circulation des personnes permettra, selon lui, de maintenir le capital de confiance de la population envers les autorités.



    Inutile de dire que ce politicien a parfaitement raison. Un sondage de l'Hebdo, la semaine dernière, faisait figurer l'immigration (excessive, non-contrôlée) et l'aménagement du territoire (thème de plus en plus important) dans les préoccupations prioritaires des Suisses.



    Nos beaux esprits de gauche ou du centre mou préfèrent nier ces réalités. Ou tuer le messager en dénigrant le principe même des sondages (je serais prêt à les suivre, mais alors, ignorons tous les sondages, toujours, pas seulement ceux dont les résultats nous dérangent). Ils confondent contrôle des flux migratoires (que pratiquent absolument tous nos voisins, et de façon autrement draconienne que nous) avec xénophobie. Alors que ça n'a strictement rien à voir. Cette confusion, savamment entretenue, est aussi scélérate que scandaleuse.


    En voulant culpabiliser, sous des paravents de morale, les Suisses qui souhaitent ces contrôles renforcés, nos beaux esprits rendent un très mauvais service à la libre expression des opinions dans notre communauté citoyenne. Du coup, tant de nos compatriotes, de peur de passer pour xénophobes, préfèrent penser tout bas plutôt que de dire tout haut. Ça n'est jamais bon, jamais sain, dans une démocratie.



    Il me plaît enfin que M. Pfister soit PDC, prouvant en cela qu'il existe encore, dans ce grand parti qui a largement contribué à faire le pays, une aile pragmatique et conservatrice, attachée à des valeurs de droite, proche des préoccupations des gens. Disons que, de Genève, on aurait parfois pu en douter.



    Si la droite non-UDC ne veut pas, face à l'initiative sur l'immigration de masse, se retrouver, un certain dimanche, une fois de plus, pitoyablement, à la remorque, n'ayant rien vu la première, rien senti venir, rien anticipé, elle doit écouter très attentivement les recommandations de M. Pfister. Arriver avec ses propres projets, cohérents et visionnaires, sur la politique migratoire. Surtout, elle doit écouter la population, ses malaises, ses souffrances. Parler de préférence nationale, en matière d'emploi, en Suisse, comme parler de préférence cantonale à Genève, n'a strictement rien à voir avec une quelconque xénophobie. Toute communauté humaine a le droit de privilégier les siens. Le droit, et sans doute aussi le devoir.

     

    Pascal Décaillet