Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 21.10.10
Les uns peuvent prendre cela avec le sourire, les autres parler avec mépris de « résurrection de l’école de grand-papa », la réalité est là : l’école sera le nouveau grand thème de l’UDC au niveau national. Un papier de position sera voté ce week-end. Amorce d’un mouvement de fond, qui va s’amplifier.
Pourquoi s’en étonner ? Le premier parti de Suisse, près de 30% de l’électorat, n’aurait pas le droit de s’intéresser à la formation de nos enfants ? Il devrait laisser ce champ à une gauche qui ne l’a que trop occupé, et de façon catastrophique, depuis quatre décennies, ou à quelques radicaux acariâtres qui vous disent « laïcité » avant même que vous ne les ayez salués ?
Si l’UDC est intelligente (vaste postulat !), elle évite à tout prix d’en faire trop avec Guillaume Tell et le treizième siècle, elle reconnaît le legs de la Révolution helvétique (1798) et de 1848. Et elle s’attache à fédérer – ce qu’elle est seule à droite à pouvoir faire au niveau national – une vision de l’école qui est celle du travail et du mérite, à quelques milliers de lieues marines du gnangnan et du ragnagna des pédagogues à la sauce genevoise.
Si elle fait cela dans un esprit de rassemblement, et nous épargne les Waldstätten, elle a une autoroute devant elle, tellement la gauche a démérité sur la question. L’UDC et l’école, cela ne fait que commencer : il y en a pour vingt ans.
Pascal Décaillet