Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Le silence de l’Amer

 

Chronique publiée dans la Tribune de Genève - Jeudi 23.09.10

 

Un Neuchâtelois muet, et un entrepreneur bernois parlant très mal le français. Avec le couple Burkhalter – Schneider-Ammann pour incarner, au plus haut niveau, le parti qui a fait la Suisse, il y a quelque chose de pourri au pays du cassoulet. De l’ordre d’une gouaille grognarde et populaire, un résidu d’Empire qui sentait bon la poudre et la gamelle.

 

Où sont-ils, nos bons vieux radicaux, certes à nuques raides et ceinturons à l’heure, le Chevallaz de Belles-Lettres, le Delamuraz pirate et capitaine, une Louise dans chaque port, et même notre bon vieux Couchepin, sale tronche, inventeur d’inédites syllabes, bouffeur de PDC mais pas de curés, dernière figure avant l’entracte.

 

L’entracte, ou la fin ? Le muet Burkhalter ne parle même pas le langage des signes. Et hier, en renvoyant à Saint-Gall, parce qu’elle brillait trop, Karin Keller-Sutter, le parlement a privé la Suisse d’une femme d’exception. Des comme elles, j’en veux bien cinq. Ou même sept. Je ferai Blanche-Neige, s’il le faut.

 

Oui, le radicalisme tendance charbon et mazout de Robert Ducret se meurt. Pire : entre le silence de l’Amer et les borborygmes du Bernois, c’est toute une certaine dimension rhétorique du radicalisme suisse, populacière, qui se retrouve en berne. Comme une bataille sans l’Empereur. Ou une poudre sans odeur.

 

Pascal Décaillet

 

Les commentaires sont fermés.