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François Longchamp et ses Bulletins de la Grande Armée

 

Il n’est pas question ici de mettre en doute la bonne volonté de François Longchamp dans sa lutte contre le chômage à Genève. Ni non plus, encore qu’il convienne d’en discuter, la pertinence de ses choix politiques. Mais il y a un problème avec les chiffres. La manière de les présenter. L’impossibilité de reconnaître, en le disant clairement, avant toute chose, que Genève est lanterne rouge nationale.

Alors, on prend le réel, et on lui tord un peu le cou : on inonde les communiqués – et chaque prise de parole officielle, dûment instillée à tout locuteur agréé, notamment les chefs de service – du fait que « le chômage progresse moins à Genève qu’en moyenne suisse ». C’est sans doute vrai. Mais reste que le chiffre absolu, celui qu’on retiendra au final, ce sont les 7,4% (selon Anne Emery-Torracinta ; 6,6% selon François Longchamp, nous ne trancherons pas dans ce différend) de lanterne rouge nationale.

Alors, déni ou simple enjolivement ? Perfectionnisme de trop bon élève qu’insupporte, comme un miasme, l’idée même de mauvais résultat ? Difficile de ne pas voir, dans ce rapport aux chiffres, le savant travail de corsetage du discours par le président du Conseil d’Etat genevois et sa très efficace Garde noire. Bonaparte, c’est vrai, avait lui aussi, dès la campagne d’Italie, les célèbres « Bulletins de la Grande Armée », où nul rappel de propagande n’était laissé au hasard. Mais lui, au moins, jour après jour, remportait des victoires.

 

Pascal Décaillet

 

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