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Mille morts par jour, pendant quatre ans


Edito du 7-8  -  Radio Cité  -  Vendredi 12.09.08  -  07.05h

 

La France, en Afghanistan, a perdu des hommes, dans une embuscade. Elle les pleure. Les familles demandent des explications. Elles se rendent même sur place, pour tenter de comprendre ce qui s’est passé.

Sur la douleur des familles, rien à redire. Mais sur un certain climat d’émotion autour de cet événement, entretenu par les médias, dont le 20h de TF1, il convient peut-être de rappeler un ou deux points.

Le principe d’une guerre, c’est de tuer l’ennemi, ou de se faire tuer par lui. La France a choisi de faire la guerre en Afghanistan, et sans doute ce choix est-il à saluer. Elle envoie donc ses soldats sur l’un des terrains de guerre les plus difficiles de la planète, où celui qui maîtrise le terrain (les Russes en savent quelque chose) est gagnant d’avance.

Dans ces opérations d’une difficulté extrême, la France tend des embuscades aux talibans. Et, ma foi, les talibans tendent des embuscades aux Français. C’est très dur, c’est un jeu de vie et de mort : c’est précisément ce qu’on appelle la guerre.

Entre le 2 août 1914 et le 11 novembre 1918, la France a perdu, en moyenne, mille morts par jour. Nulle famille du pays ne fut épargnée par le deuil. La saignée démographique fut terrible, et fut l’une des causes majeures de la défaite de 1940.

Aujourd’hui, pour dix morts d’une armée devenue professionnelle, sur un terrain extérieur, on réclame des commissions d’enquête. N’a-t-on pas oublié, tout simplement, que l’Histoire était tragique, que le mal faisait partie de la vie. Et que la notion de progrès, face à ces fondamentaux, était bien relative.

 

Pascal Décaillet

 

 

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