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Liberté - Page 892

  • Le jardin de l'Oncle Hô

     

    Sur le vif - Samedi 18.02.17 - 15.23h

     

    Tous les samedis, entre 14.30h et 16h, je lis Gauchebdo. C'est peu dire que le numéro 7, daté d'hier, 17 février 2017, est de nature à ravir toute âme éprise de liberté intellectuelle, et pour qui le style n'est pas l'ultime préoccupation.

     

    Pour ne prendre que quelques exemples, il y a cette reprise de l'article de Rosa Moussaoui, dans l'Humanité, sur Aulnay-sous-Bois, autour de "l'affaire Théo". Une page entière de sociologie urbaine, d'écoute, d'intelligence.

     

    Il y a aussi une belle philippique de Sylvain Thévoz (ce garçon doit comprendre que sa vocation est d'écrire) sur le Musée d'Ethnographie de Genève, où il plaide pour des expositions plus concernantes, pas seulement faites pour "égayer un dimanche pluvieux".

     

    Il y a, avant toute chose, une lumineuse dernière page, signée Pierre Jeanneret, intitulée "Mille ans de poésie vietnamienne", avec une incroyable photo d'Hô Chi Minh, attablé devant une table d'écriture en 1957, plume dans la main droite, cigarette dans la gauche. Quelque part, dans un jardin.

     

    D'un journal, j'attends qu'il me surprenne. Qu'il me déroute. Me conduise sur des chemins que, le matin même, je n'imaginais même pas. Gauchebdo, je l'ai dit maintes fois dit et le répète, accomplit pour moi toutes ces fonctions. Semaine après semaine, comme le Nouvel Observateur de mon adolescence, je l'attends.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Faîtière arrogante et lustrée

     

    Sur le vif - Samedi 18.02.17 - 11.13h

     

    La première chose que je ne supporte pas, dans EconomieSuisse, c'est ce nom. Il s'agit du patronat, voire du grand patronat de ce pays. Pourquoi ne s'intitulent-ils pas "Grand patronat suisse", ou un truc du genre, un peu franc du collier, au lieu de s'approprier le mot "économie" ? Le plus modeste des salariés, ou des petits entrepreneurs, ou des apprentis-fromagers, la moins bien payée des caissières participent tout autant à "l'économie" que la faîtière des grands patrons. Il y participent bien plus, assurément, que les apparatchiks salariés propagandistes de cette faîtière.

     

    La deuxième chose que je n'aime pas dans EconomieSuisse, après leur lamentable défaite de dimanche, c'est qu'ils recommencent à nous mettre le couteau sous la gorge en disant qu'il faut une nouvelle réforme de la fiscalité des entreprises, "le plus vite possible". Non Madame, la Suisse prendra le temps qu'il faudra, et vos histoires d'OCDE et de listes noires ne nous impressionnent pas.

     

    La troisième chose que je déteste dans EconomieSuisse, c'est le libellé lui-même de ce nom, cette raison sociale qui ne correspond à aucune grammaire, aucune orthographe, pourtant servilement reprise par les journalistes économiques, les mêmes qui disent "UBS" ou "Crédit Suisse", sans l'article : esclaves de l'effet marketing d'un logo ! Depuis quand n'y aurait-il pas d'espace entre un nom et un adjectif ? Depuis quand l'adjectif prend-il une majuscule ? On se croirait sorti, tout frais et tout sonore encore, tout ébaubi, tout abruti, de l’École de Mme Vallaud-Belkacem.

     

    Bref, Mesdames et Messieurs de cette faîtière arrogante et lustrée, vous avez pas mal de chemin devant vous pour reconquérir un peu de crédit auprès du peuple suisse.

     

    Pascal Décaillet

     

  • Soubrettes des libéraux

     

    Sur le vif - Mardi 14.02.17 - 10.36h

     

    Dès l'annonce du vote sur RIE III, dimanche en début d'après-midi, j'ai posé, ici et ailleurs, la question du vrai vote UDC et PDC sur cette affaire. Un sondage Tamedia, sorti des urnes, publié par la TG, confirme que la question, pour le moins, se pose.

     

    RIE III n'était même pas une affaire PLR, c'était une affaire LIBÉRALE. Les tonalités d'arrogance de la campagne, c'est des LIBÉRAUX qu'elles sont venues. Libéraux genevois, vaudois, zurichois, bref ce savoureux mélange de superbe patricienne et de Bahnhofstrasse. A cela, s'est ajoutée l'aile libérale de l'UDC, assez lointaine de mes horizons personnels, et c'est exactement pour cela qu'hier, j'ai publié mon commentaire "Conservateur, social, républicain".

     

    Pour cela, aussi, que dès dimanche midi, j'ai posé la question du PDC. Rappelant la Doctrine sociale comme fondement de la philosophie politique de ce parti. Regrettant qu'à Genève, d'aucuns aient préféré jouer la soubrette des libéraux, plutôt que d'affirmer l'identité propre de la démocratie chrétienne : l'économie au service de l'humain, l'économie pour tous, l'économie de proximité.

     

    On a eu l'impression, hélas, que même dans ce parti, certains se comportaient dans la campagne comme les porte-parole des multinationales. Comme si ces dernières n'avaient pas les moyens de s'en offrir. Plus ils nous mettaient le pistolet sur la tempe, plus nous en étions excédés.

     

    Il va vraiment falloir, maintenant, nous parler autrement. J'y reviens demain dans mon commentaire de GHI, écrit hier. J'y rappelle que nous sommes des citoyens, pas des sujets.

     

    Le 12 février 2017, le peuple suisse n'a pas dit non au principe d'une harmonisation des taux d'imposition. Il a dit non à l'extrême arrogance d'une caste, qui a cru pouvoir convaincre avec des aboiements.

     

    Pascal Décaillet