Liberté - Page 394
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Penthes, un lieu où doit souffler l'esprit !
Sur le vif - Mardi 11.05.21Je suis, depuis des décennies, un amoureux du Château de Penthes, comme je le suis, depuis ma plus tendre enfance, du Jardin Botanique. J'ai passé mes premières années dans le quartier, j'y ai grandi, j'en connais personnellement chaque arbre. Puis, j'ai vécu ailleurs. Et, depuis 28 ans, à nouveau à l'endroit de ma naissance.Depuis un quart de siècle, j'accomplis toujours la même boucle, environ quatre kilomètres, en passant exactement aux mêmes endroits, qui sont ceux de mon enfance : Parc Mon-Repos, Jardin Botanique, Château de Penthes, avenue de la Paix, Parc de l'Ariana, Nations, puis retour vers le Parc Mon-Repos.Je ne veux pas entrer ici dans les bisbilles entre l'Etat et telle Fondation, pour les différentes affectations du Château et de ses dépendances.Amoureux fou de Genève, et notamment de cette Rive droite qui mérite davantage de culture, de reconnaissance et de mémoire, je ne puis imaginer qu'un Domaine aussi sublime que celui de Penthes puisse échoir à d'autres fins que celles du Patrimoine, de la culture, du débat citoyen, de la vivacité de l'esprit, de la puissance des arts. Il faut que Penthes, pour reprendre la très grande phrase de Maurice Barrès, soit de ces lieux où souffle l'esprit.J'ajoute une chose : le Domaine de Penthes est d'une telle beauté qu'il doit appartenir à tous les Genevois. Le Parc doit impérativement demeurer public. Les dépendances du Château doivent être affectées à l'élévation, voire la sublimation, du niveau culturel du plus grand nombre. Musées, expositions, débats d'actualité, fureur du verbe, puissance des arguments, idées nouvelles. Pas de poussière, par pitié : juste la lumière.J'ai dit "le plus grand nombre". En clair, tous les Genevois. Le peuple. Accès gratuit. Temple de la connaissance. Respect de la nature et du silence. Oui, l'esprit doit souffler. Et cette petite brise, entre les ramées des arbres centenaires, doit s'entendre comme un signe des dieux. Jusque sur Jupiter.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Le champ du possible
Sur le vif - Mardi 11.05.21 - 01.33hProfs d'Histoire, en ces heures où tout s'embrase à nouveau,enseignez à vos élèves ce qu'est l'Esplanade des Mosquées ! Ce qu'est le Mur des Lamentations ! Ce qu'est le Saint Sépulcre ! Racontez-leur Jérusalem ! Initiez-les à l'Orient compliqué !Plus ils sauront, moins ils seront péremptoires, moins ils seront partisans, moins ils seront unilatéraux. Plus ils respecteront l'ensemble des peuples impliqués dans les conflits.Je suis allé maintes fois au Proche-Orient, depuis mon premier voyage familial, en 1966. Pour l'enfant de huit ans que j'étais, un éblouissement, pour la vie. Onze mois plus tard, c'était la Guerre des Six Jours.Il faut ouvrir les livres d'Histoire. Les laisser parler. Les confronter. C'est l'œuvre d'une vie, jamais accomplie, toujours recommencée.Il faut se confronter aux textes, aux langues, aux témoignages.Je suis, depuis des années, sur une entreprise gigantesque autour de l'Histoire de l'Allemagne, de 1522 à nos jours. Plus j'ouvre des livres, plus je dévore, plus je suis saisi de vertige devant l'immensité de ce qui me reste à accomplir. C'est terrifiant, mais nourrissant.Il faut, toute sa vie, cheminer vers la connaissance, vers le langage. Non pour résoudre. Mais, peut-être, pour écarter un peu le champ du possible.Pascal DécailletLien permanent Catégories : Sur le vif -
Les Verts : tous les pouvoirs !
Commentaire publié dans GHI - 05.05.21
Les Verts ? Ils ont maintenant, à Genève, d'innombrables leviers du pouvoir. Au Conseil d'Etat. Au Parlement. Dans une quantité de commissions. Au sein des régies publiques. Ils ont pour eux la presse, en pâmoison. L'air du temps. Le vent des modes. La doxa climatique, irréfutable.
Ils nous imposent leur langage : "urgence climatique", "bilan carbone", "transition énergétique". Et les autres partis, bien penauds, bravaches, reprennent en chœur. Terrorisés par l’idée de déplaire aux Verts.
Les Verts ne sont plus l'opposition, pour peu qu'ils l'aient jamais été. Ils sont le pouvoir. A Genève, ce dernier s'exerce dans la transversalité, l'horizontalité, l'infiltration. Et puis, ils recasent leurs anciens magistrats : quand vous cessez d'être Conseiller d'Etat Vert, vous continuez d'exercer le pouvoir, autrement.
Les Verts sont partout. Fort bien. A nous de les considérer comme le parti du pouvoir à Genève, un peu comparables à ce que furent les bons vieux radicaux vaudois dans les décennies d’après-guerre. Ils détiennent les manettes, tant mieux pour eux. A nous de les toiser, les critiquer, les juger. A nous de nous montrer particulièrement attentifs aux éventuels abus de ce pouvoir, là où il opère. Non parce qu’ils sont les Verts. Mais parce qu’ils sont le pouvoir. Et que tout pouvoir, quel qu’il soit, d’où qu’il vienne, doit nous inspirer lucidité, courage de nous opposer, et viscérale méfiance.
Pascal Décaillet
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