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Liberté - Page 362

  • Reconstruire la droite, sur les décombres

     

    Commentaire publié par GHI - Mercredi 17.03.21

     

    Une ville en cendres, au lendemain d’un bombardement. Les maisons brûlent encore. Partout, les décombres. C’est à cette image de dévastation que fait penser la droite genevoise, depuis le premier tour de l’élection complémentaire. Cette droite, majoritaire dans le canton, et même nettement dans l’addition des votes de ce dimanche 7 mars, a pourtant été passée au napalm. Des bonnes vieilles structures d’antan, bien confortables sous leur apparence d’éternité, le PLR, le PDC, l’Entente octogénaire, il ne reste rien. Tout au plus, un champ de débris, qu’il va falloir déblayer, pour laisser la place à autre chose. A quoi ? Je l’ignore, et n’avance ici que quelques pistes. Mais une chose est certaine : la deuxième place de Pierre Maudet, derrière la candidate Verte Fabienne Fischer et loin devant le candidat PLR Cyril Aellen, fut de nature à dynamiter les structures préexistantes. « Autre chose » doit sortir. « Autre chose » doit surgir. « Autre chose » doit germer, par-dessus les décombres.

     

    J’ignore absolument si Pierre Maudet sera réélu. Nous verrons bien. Mais dans tous les cas, il tiendra un rôle signalé dans la renaissance et la reconstruction d’une partie de la droite à Genève. Je ne parle pas ici de l’UDC, qui vit sa vie de son côté et la vit plutôt bien, à en juger par le très bon résultat de son candidat, Yves Nidegger, au premier tour. Non, je parle de l’espace compris entre la gauche et l’UDC. Jusqu’ici, cet espace a été structuré par des familles, et des étiquettes, portant témoignage du passé. Les radicaux, le grand parti qui a fait la Suisse moderne, celle de 1848. Les libéraux, parti genevois, dans la grande tradition de Benjamin Constant. La démocratie chrétienne, celle de 1891 et de l’Encyclique « Rerum Novarum » du très grand Pape Léon XIII. Trois chemins, trois natures, trois cohérences. Ils ont bien mérité du passé. Mais il est possible que nous entrions dans « autre chose ».

     

    Les temps sont difficiles. Crise sanitaire, crise économique et sociale. Dette qui explose. Cadeau empoisonné légué à nos enfants. Avenir bouché, pour notre jeunesse. Retraites insuffisantes, laissant certains de nos aînés dans une situation inacceptable pour un pays comme la Suisse. Classes moyennes prises à la gorge, fiscalité confiscatoire, impossibilité de mettre de l’argent de côté. Pouvoir d’achat qui s’effondre. Flux migratoires non-contrôlés. C’est à l’immensité de ces problèmes-là, et non aux niaiseries sociétales des bobos, que la pensée politique de droite doit apporter des solutions. La gauche en propose, elle ! Et la tranquille droite genevoise ne résoudra rien en demeurant dans sa douillette liturgie de Comités directeurs et d’Assemblées générales. Non. Elle a besoin d’un nouveau souffle, profondément populaire. Cela passe par une main tendue entre la droite de la Raison, la « Vernunft » des philosophes allemands, et une certaine gouaille de la rue, que d’aucuns se plaisent à qualifier de « populiste ». La droite doit affirmer ses valeurs. Elle doit sentir le pavé. Elle ne doit plus avoir peur. Et tant pis pour les Assemblées générales. Et tant pis pour Les Comités directeurs.

     

    Pascal Décaillet

  • Directeurs "maltraités" : panique au DIP ?

     
    Sur le vif - Mardi 16.03.21 - 16.10h
     
     
    Ici même, et par dépêche de l'AGENCE DECAPROD, nous sortions, le 6 mars 2021, l'affaire des onze directeurs et directrices du Collège de Genève "maltraités" par leur hiérarchie, au sein du DIP.
     
    Ce matin, la TG revient sur l'affaire, et nous apprend que le MCG a saisi la Commission de contrôle de gestion. C'est le moins qu'on puisse faire, surtout que la réaction du DIP, relayée par la TG, transpire la panique à bord. En gros : "Il y a eu des problèmes, mais rassurez-vous, tout s'arrange !".
     
    Cette version apaisante ne correspond pas exactement aux éléments dont nous disposons. Il y a bien eu les directrices et directeurs des Collèges, à Genève, se plaignant d'avoir été "maltraités" et "malmenés" par le Département. Il y a eu - il y a peut-être encore - une souffrance vécue par de hauts cadres au sein du DIP. Quoi de plus important qu'un directeur de Collège ?
     
    Puisse la Commission de contrôle de gestion accomplir sur cette affaire sa mission de haute surveillance. Puisse-t-elle le faire à l'abri de toute pression. Puisse, enfin, la magistrate à la tête du DIP reconnaître que les problèmes dits "de ressources humaines" ne sont pas l'apanage du seul Département de l'économie. Et assumer, face à ce qui se passe chez elle, toute sa part de responsabilité.
     
    Si la Commission de contrôle de gestion est surchargée, reste une piste : confier le dossier au juge Fonjallaz. Il paraît qu'il a du temps libre.
     
     
    Pascal Décaillet

  • Les "valeurs" des golden boys : non, merci !

     
    Sur le vif - Mardi 16.03.21 - 10.35h
     
     
    Les décisions de la CCIG appartiennent à ses membres. Ceux qui condamnent la dernière recommandation de vote sont-ils membres de la Chambre ? Si oui, c'est bien. Si non, ils n'ont strictement rien à dire.
     
    Je suis moi-même membre de la CCIG et de la FER. Je reçois à longueur d'année des recommandations de vote avec lesquelles je suis en profond désaccord. Notamment quant aux adhésions systématiquement libérales de la seconde de ces associations, hélas souvent, aussi, de la première. On me recommande de voter pour tel ticket PLR au Conseil d'Etat, au National, aux États, etc. Parfois, on agrée un PDC, de ceux qui ne contrarient en rien l'ordre libéral du monde. Jamais un UDC. Jamais un MCG. J'aurais, depuis quinze ans, largement eu de quoi rugir. Je ne l'ai jamais fait.
     
    Si la CCIG avait soutenu la candidate du PDC, agréée par l'actuelle direction du PLR pour barrer la route au candidat indépendant (ben oui, faut dire les choses telles qu'elles sont), nos grandes âmes imprégnées de "valeurs" auraient trouvé ça formidable. Mais là, comme la Chambre annonce un choix en faveur du pestiféré, on s'étrangle, au maximum de l'hystérie et de l'hypocrisie.
     
    Parmi ceux qui hurlent au loup, il y a qui ? Certains des golden boys les plus ultra-libéraux des années d'argent facile. Sont-ils seulement membres de la CCIG ? Surtout, sont-ils les mieux qualifiés pour administrer à cette association professionnelle et patronale la moindre leçon quant à des "valeurs" en matière de PME, d'indépendants, de toutes petites entreprises qui essayent de survivre ?
     
    Ces paradoxes, personne ne les soulève ? Eh bien moi, si.
     
     
    Pascal Décaillet