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Premier Tambour

 

Commentaire publié dans GHI - Mercredi 27.04.22

 

Le culot de Jean-Luc Mélenchon ! Faisant irruption au soir d’un second tour auquel il n’avait pas été invité à participer par le peuple français, le chef de file de La France insoumise appelle les Français à « l’élire Premier ministre ». Et puis quoi, encore ? Lui faire couler un bain chaud ? Lui offrir une édition originale des Discours de Saint-Just et Robespierre ? Lui ériger un échafaud en or, en Place de Grève ? Une intervention déplacée, prétentieuse, n’ayant au fond qu’une vertu : souligner l’égo démesuré de ce tribun surdoué, assoiffé de Lumières, et pas seulement celles de Voltaire et Montesquieu, quelques projecteurs faisant parfaitement l’affaire.

 

C’est vrai, Mélenchon parle bien. Il fut, dans cette campagne 2022, le meilleur orateur. Son verbe est incandescent, il sait créer un rapport immédiat avec le public. Mais existe-t-il encore, de Strasbourg à Perpignan, de Nice à Dunkerque, une seule porte assez large pour laisser passer sa tête ? Il y a des moments où ce fervent républicain se prend pour le Roi.

 

Ainsi, « Elisez-moi Premier ministre ! ». L’homme peut rêver d’une Sixième République, mais il se trouve que la France vit encore à l’heure de la Cinquième. Au suffrage universel, le peuple élit un Président. Ce dernier, et nul autre, choisit son Premier ministre. Il le fait, bien sûr, en fonction d’un rapport de forces législatif. Mais nul ne peut lui imposer la personne. Sous la Cinquième, désolé Monsieur le Premier Tambour des exécutions, on n’élit pas le Premier ministre. Vous le savez du reste très bien. Votre formule est un raccourci. Comme le sont les condamnés. Après vos réquisitoires.

 

Pascal Décaillet

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